Thilliez, Franck - Gataca
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Sharko eut l’impression de perdre pied.
Le visage lui apparut dans une demi-obscurité, transi, tout ruisselant, mais il le reconnut immédiatement.
— Lucie ?
Lucie mit une fraction de seconde à réaliser à qui elle avait affaire. Était-ce bien lui ? Lui, le solide gaillard qu’elle avait connu l’année précédente ? Où étaient la chair de son visage, la largeur imposante de sa silhouette ? Parlait-elle seulement à une ombre ou alors à :
— Franck ? C’est… toi ?
Elle se tut, quelque chose de fort et noueux monta dans sa poitrine. Bon Dieu, qu’est-ce qui avait pu le transformer à ce point ? La mort de Clara ? Leur si brutale séparation ? De quel enfer sortait-il ? Il portait sur lui, au fond de ses yeux, toute la culpabilité du monde, une souffrance aussi saillante que ses pommettes. De lourds cernes dévoraient son visage de pierre. Sans réfléchir, sous le coup d’un réflexe ou d’une émotion trop intense, elle se serra contre lui, passa lentement les mains dans son dos. Elle sentait le cœur battre, le tranchant des omoplates le long de ses doigts. Puis elle s’écarta brusquement. Sa capuche avait glissé vers l’arrière, libérant ses longs cheveux blonds. Sharko la regarda avec tendresse. Belle autant qu’il était abîmé. Il avait mal, si mal. La plaie se rouvrait.
— Je n’aurais pas dû venir ici.
Lentement, il plongea à nouveau ses mains trempées dans ses poches et se retourna. Il remercia la pluie, elle cachait sa tristesse, ses sentiments trop visibles. Lui qui, de toute sa vie, avait si peu pleuré. Il s’éloignait quand un mot, ce mot qu’il souhaitait autant qu’il craignait, résonna dans son dos :
— Attends.
Il s’immobilisa, serra les poings. Elle vint à sa hauteur, ignorant les flaques d’eau.
— Il y a un an, Carnot nous a séparés et aujourd’hui, il nous rassemble, j’ignore encore pour quelle raison. Mais je crois qu’il faut qu’on parle un peu. Si tu es d’accord.
Un long silence. Trop long, estima Lucie. Pourquoi ? À quoi songeait-il ? La détestait-il pour la façon dont elle l’avait abandonné ? Finalement, sa voix rauque claqua sous la pluie :
— D’accord… Mais pas longtemps.
Lucie se retourna vers la tombe lointaine de Carnot. L’eau coulait sur son visage, ses lèvres tremblaient, elle avait anormalement froid.
— Il faut que je voie la terre recouvrir son cercueil.
Sharko acquiesça sans bouger. Alors, elle ajouta, d’une voix aussi dure que le marbre d’un caveau :
— Seule.
13
Il l’attendait dans un coin sombre du troquet, pas loin du cimetière, les mains autour d’une grande tasse de café fumant. Des flots rageurs frappaient la vitrine avec force, isolant l’endroit du reste du monde. Deux ou trois ombres traînaient près des pompes à bière, des habitués venus perdre leur foie sur le comptoir. Les seules couleurs alentour étaient des gris fatigués, des noirs usés, des cuivres passés. Tout entraînait vers des abîmes sans fond où devait couler, quelque part, une lourde tristesse. Dans la pénombre, Lucie ôta son blouson trempé, l’égoutta au-dessus d’un paillasson avant de rejoindre l’homme attablé seul. Elle tira à elle une chaise et s’installa en face de lui, chassant avec un mouchoir les gouttes qui ruisselaient encore sur son visage.
Ils se jaugèrent un temps, avec des regards timides. Chacun ouvrit la bouche au même moment, les mots restèrent sur le seuil des lèvres et ce fut finalement Lucie qui débloqua cette situation embarrassante.
— Il m’est arrivé de penser à toi, Franck, après… après ce qui s’est passé. Je t’imaginais toujours dans ton costume impeccable, fort sur tes jambes, le visage dur et assuré. (Elle hocha le menton en direction du cimetière qu’on devinait à peine.) Je t’imaginais si loin de toute cette crasse. Je pensais que tu avais peut-être oublié.
Sharko lâcha un sourire malheureux, qui rendit Lucie plus triste encore. Dans quelles ténèbres avait-il sombré ?
— Plus le temps passe, et plus la plaie grandit. Comment pourrais-je avoir oublié ?
Lucie le sentit résigné, fichu. Un guerrier qui avait abandonné son combat. Inutile de lui demander comment il allait, ce qu’il avait fait ces derniers mois, tout était gravé sur son visage osseux, dans ses yeux vides où plus aucune étoile ne brillait. À coup sûr, il avait erré d’affaire en affaire, à avaler les journées et les nuits. Noyé dans le travail, le sang. Un moyen comme un autre de s’abrutir, de ne plus penser, comme elle dans son centre d’appels. Lucie essaya de faire abstraction de cette douleur acide, de rester procédurale et d’en revenir au but de leur rencontre.
— Je suis passée à la prison de Vivonne. Le psychiatre m’a tout expliqué. Ta visite là-bas, ton enquête sur une certaine Éva Louts. Tu dois me raconter, me révéler tout ce que tu sais sur le sujet.
Sharko refréna son entrain. Il fallait la calmer, la pousser à retourner dans le Nord et à tout oublier, et vite.
— Grégory Carnot est mort, Lucie. Mort et enterré. Tu n’as plus rien à faire ici. Rentre chez toi. Oublie tout ça une bonne fois pour toutes et continue à mener ta vie.
— Tu es à la Crim maintenant, il paraît ? Où est ton partenaire ? Pourquoi tu es venu seul ici ? C’est non officiel, n’est-ce pas ? Pourquoi ?
Sharko faisait tourner inutilement son index sur le rebord de sa tasse. Il n’osait même plus la regarder.
— Je vois que tu n’as rien perdu de ton sens de l’observation.
— Pourquoi, Franck ?
Le commissaire chercha une parade qui ne venait pas. Il s’était débrouillé dix fois mieux dans sa confrontation avec Leblond et Manien. Mais, face à Lucie, toutes les barrières intérieures se brisaient. Il se perdit dans un silence trop long avant de lâcher la vérité :
— Je suis venu ici pour affronter Carnot dans les yeux. Pour voir comment évoluait ce fumier. Mais il est mort…
Lucie essaya de réprimer le frisson qui montait en elle. Elle était tombée amoureuse de cet homme, elle pensait le détester plus que tout au monde et aujourd’hui, ses certitudes volaient en éclats. Ainsi, Franck Sharko ne les avait jamais oubliées, elle, Clara, Juliette. Il vivait avec leurs spectres au fond de son cœur, et ça le rongeait de l’intérieur, comme une maladie à l’issue tragique. Brièvement, Lucie signifia au serveur qu’elle ne voulait rien boire et revint au commissaire :
— Tu n’y arriveras pas tout seul. Laisse-moi t’aider. J’ai besoin de savoir. J’ai besoin de… de faire quelque chose !
— Tu n’es plus flic.
— Je le suis encore au fond de moi. On ne peut renier ce que l’on est, même avec tous les efforts du monde. Quelque chose, Franck. Juste une indication. Je te regarde dans les yeux, et je te le demande. Donne-moi une piste. Ta présence ici prouve que Carnot n’est pas tout à fait mort, et tu le sais.
Sharko serra son poing contre ses lèvres, comme si la décision qu’il allait prendre était d’une importance capitale. Quel maléfique hasard avait pu les réunir aujourd’hui, sous cette pluie rageuse, si loin de chez eux ? Elle le suppliait, lui, comme une mendiante.
— Non, désolé. Trop risqué. Mes collègues vont passer des coups de fil aux onze établissements pénitentiaires de la liste, se renseigner sur le travail de Louts. Ils finiront par appeler à Vivonne et savoir.
— Sauf si tu leur dis que tu as appelé à Vivonne toi-même, et qu’ils n’ont pas à le faire.
Sharko demeura imperturbable. Le visage de Lucie exprimait la colère. Elle se leva.
— Alors tu me laisses repartir, comme ça, sans rien ? Sans me donner la chance d’obtenir des réponses ? Et qu’est-ce que je répondrai à Juliette, quand elle sera plus grande ? Comment je lui expliquerai ce qui s’est passé ?
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