Thilliez Franck - Vertige
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— Qui me dit que vous ne mentez pas ? Vous êtes un égoïste. On est dans la même situation que vous, nous aussi, on est enfermés, sans nourriture. Nous aussi, on crève de faim.
— C’est moi qui ai travaillé, pas vous.
— Et cette glace que j’arrache à la paroi, ce n’est pas du travail ?
— Oui, mais moi seul peux nous libérer.
Son haleine est chargée de vodka. J’ai envie de l’étrangler, je tends l’index.
— Allez chercher ce cadavre. Immédiatement.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il sorte le pistolet de son pantalon et le balance d’une main à l’autre.
— Sinon quoi ?
Je serre les poings. Farid doit avoir un sommeil de plomb pour s’être laissé subtiliser l’arme. De toute façon, ni lui ni moi n’aurions fait le poids contre Michel. C’est un costaud et ce qu’il veut, à mon avis, il l’obtient.
— Allez vous faire foutre !
Michel relève le canon dangereusement, j’en attrape la nausée. Je me rends compte, à ce moment, à quel point la situation est périlleuse. Je ne connais pas ce type, ni ses réactions.
— On se calme, papy, on se calme… Un coup, c’est si vite parti.
Sa voix est curieuse, laiteuse, inhabituelle. Là, maintenant, elle m’effraie. Je me rue sous la tente, me déleste de la bouteille de gaz, ôte mes chaussures, tous mes habits sauf la chemise, et m’enferme dans le duvet à fermeture intégrale. Avec la chaîne, c’est très pénible. Le froid me caresse la nuque, les maillons me pétrifient la poitrine.
J’entends Michel rentrer, je me recroqueville davantage.
— On vole mon sac de couchage maintenant ?
Je ne réponds pas.
Le plop du gaz. Il vient d’allumer le réchaud au milieu de la tente, par provocation, ça ne fait pas un pli. Je frappe de la paume sur le matelas.
— Viens, Pok, viens mon chien.
Pour la première fois, Pokhara pénètre dans la tente. Il s’allonge entre la toile et moi. J’ai vu le masque de Michel rayonner au-dessus de la flamme. Il est effroyable.
— Tu laisses entrer ta sale bête chez nous sans demander l’autorisation ?
Je ne réponds toujours pas, serre mon animal contre mon torse, l’enveloppant de mes deux bras. Ma grosse peluche… Avec lui, je me sens enfin rassuré. Puis je ferme les yeux. Ces sons, ces respirations, autour de moi. Les poumons qui craquent, les gouttes qui roulent sur la toile. Le goût amer de la peur me remplit la bouche. Je me recroqueville davantage. J’ai un âge où l’on ne devrait plus avoir peur et pourtant, je suis mort de trouille.
Ça fait seulement deux jours que nous sommes ici.
Et nous sommes déjà sur le point de nous entre-tuer.
16
« […] Aujourd’hui, papa, on est allés à Troie avec la classe. On est montés dans le fameux cheval, situé à l’extrémité de la ville turque. Impressionnant d’imaginer à quel point les Troyens se sont fait avoir par les Grecs, faire entrer le piège au milieu de la ville était vraiment un stratagème astucieux. Après, on a regardé le film avec Brad Pitt , Troie, surtout pour la qualité des costumes et des maquillages, puis le soir, comme travail, on a dû chacun choisir un héros mythologique et écrire deux pages. J’ai choisi Hercule. Tu sais qu’il s’est rendu au fin fond de la Terre, jusqu’aux Enfers, pour y enchaîner Cerbère ? Tout ça, ça m’a fait réfléchir sur une histoire que tu racontes à tout le monde, celle qui concerne Jean-Christophe Lafaille. Il voulait être le premier Français à enchaîner quatorze sommets au-delà de 8 000 m. Je n’avais pas fait le rapprochement avec Hercule. En fait, je crois que toutes les époques ont brassé leurs héros, et que Jean-Christophe Lafaille était l’un d’eux. Il a malheureusement disparu à son douzième « travail », mais n’est-ce pas là, au final, le destin tragique de tous les héros ?
Merci d’avoir arrêté tout ça, pour maman et moi. Tu n’es peut-être pas ce héros que tu aurais voulu être aux yeux des autres, mais tu es le mien. Le nôtre, plutôt.
Embrasse maman et Pok pour moi. Plus de MSN me concernant jusqu’à après-demain, d’accord ? Je t’écris dans quelques jours, ne t’inquiète pas, tout va bien ici.
Ciao Papà, ti amo. Il mio eroe. »
E-mail envoyé depuis l’ordinateur de Claire à son père, le 23 février, deux jours avant le réveil de Jonathan dans le gouffre.
Coiffé du casque, sangles de la bouteille d’acétylène dans la main, je me lève pour pisser. En pleine nuit, si je puis dire. Mon halo de lumière dessine un cercle sur la paroi noire. Je bâille, je me sens mou, léthargique. Un vaste courant d’air raidit ma nuque et fait gémir la pierre. C’est au moment où je me retourne vers le puits que je la vois. Je me pince le bras. Une créature vient de remonter du puits. Une vague odeur d’orge, de sarrasin et de kérosène la précède. Abasourdi, je recule, jusqu’à me plaquer contre la paroi. La bête se dirige vers moi à coups de mouvements ralentis, presque décomposés. Paniqué, en apnée, je lâche le casque, la bouteille, cours vers la tente et m’y enferme. Je plonge dans un duvet, jusqu’au menton. Farid dort, Michel n’est pas là. La fermeture Éclair se met à cliqueter et monter. Je ne respire plus, les mains crispées entre mes jambes. Le monstre effleure mon sac de couchage, trouve l’ouverture et se glisse à mes côtés en un saut. Son corps est glacial, mou, ses doigts démesurés, aplatis comme des spatules à leurs extrémités. Il se plaque contre moi. Je me vois dans ses yeux énormes. L’instant d’après, il couvre mon torse d’une bave gluante et, dans un souffle, m’enfonce un tibia pointu dans la poitrine.
Un brusque sursaut m’arrache du sommeil. Je me redresse, transi de peur.
Seigneur… Je suis toujours ici, dans le néant. Le gouffre existe bel et bien.
Sortir d’un cauchemar, pour se réveiller dans un autre.
Je suis seul dans la tente. Seul au monde, j’ai l’impression. Où sont les autres ? Je secoue la tête, à demi endormi et endolori. Le rêve paraissait si réel, si… palpable. Ce monstre, et puis ces odeurs… Le sarrasin, l’orge, si caractéristiques des villages bordant l’Everest. Et le kérosène, oui, je me rappelle si bien ces vapeurs âcres. Les bouteilles de kérosène : le fardeau des sherpas, courbés aussi par le poids des bûches, des sacs et des sodas. Les fanions bouddhistes qui claquent au vent.
Et puis ce coup, dans ma poitrine.
Comme ces coups de piolet que j’ai reçus et qui ont failli me tuer, jadis.
Les voix de Farid et Michel résonnent. À travers la toile, la lumière du photophore oscille. Mes deux compagnons de galère semblent tenir la discussion et se déplacer. Je caresse Pok, il n’a pas bougé et somnole encore.
Je sors rapidement les jambes de mon duvet. Rien n’a changé. La même humidité, la même obscurité. À l’extérieur de cette tente, il n’y a rien. Nul rayon de soleil pour me caresser le visage, aucun espoir que mes conditions de vie s’améliorent. J’imagine un présentateur météo parler de Vérité : « Aujourd’hui, la température sera d’un degré Celsius, intérieure comme extérieure. Pas de nuages, un peu de vent, temps calme, beau soleil noir sur tout le pays. Néanmoins, quelques chutes de glace sont à prévoir, n’oubliez pas de sortir avec un parapluie d’acier. Bonne journée, à demain, pour la même chose. Si vous êtes toujours vivants. »
Du bout des doigts, je cherche le réchaud, il n’est plus à l’endroit où je l’ai abandonné hier, ou tout à l’heure, ou… Je ne sais plus, tout s’embrouille. Je me traîne vers le bord de la tente, récupère à tâtons le briquet de Farid et palpe enfin la recharge de butane. Elle n’est plus très lourde.
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