Eugène Zamiatine - Nous Autres

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Mon sang et le monde environnant se mirent à tourner mille fois plus vite. La terre volait comme une plume. Tout me devint clair et simple.

Je vis sur la pierre le mot « Méphi » en lettres énormes, et il me parut que c’était un fil solide qui reliait tout. Une image grossière était dessinée sur ce roc, représentant un jeune homme ailé au corps transparent qui avait, à la place du cœur, un charbon ardent couleur framboise. Il me sembla que je comprenais ce charbon, ou plutôt non, je le sentais de la même façon que je sentais, sans l’entendre, chaque parole de I. Je compris qu’un seul cœur bat en nous tous, que nous allons tous nous envoler, comme l’autre jour les oiseaux au-dessus du Mur…

Une voix forte s’éleva dans la masse des corps haletants :

« Mais c’est fou ! »

Il me semble que c’était moi, oui, je crois bien que c’était moi qui sautai sur la pierre. Je vis de là le soleil et les têtes qui, sur le fond bleu, formaient comme une scie aux dents vertes. Je criai :

« Il faut qu’ils perdent tous la tête, c’est indispensable qu’ils perdent la tête le plus tôt possible. Cela ne fait aucun doute ! »

I était à côté de moi. Son sourire formait deux traits sombres partant des coins de la bouche. Je sentais un charbon en moi et j’éprouvai un instant une sensation douloureuse de légèreté, c’était délicieux…

Puis, de tout cela il ne resta plus que des fragments épars.

Un oiseau volait lentement et bas. Je vis qu’il était vivant comme moi. Il tournait la tête comme nous à droite et à gauche ; ses yeux noirs et ronds s’enfoncèrent dans les miens…

J’aperçus un dos couvert d’un poil brillant, couleur d’ivoire. Un insecte noir aux ailes minuscules et transparentes rampait sur ce dos qui tressaillit deux fois pour le chasser.

Des gens étaient couchés dans cette ombre et mâchaient quelque chose ressemblant à la nourriture légendaire des anciens : un fruit long et jaune et un morceau d’une matière noire. On me fourra un de ces fruits dans la main et je ne sus pas si je pouvais le manger ou non.

Et puis, encore, des têtes, des jambes, des bras, des bouches. Les visages apparaissaient pendant une seconde et se perdaient. Ils éclataient comme des bulles. J’aperçus un instant ou peut-être je crus voir les oreilles en éventail.

Je serrais le bras de I de toutes mes forces.

« Qu’y a-t-il ?

– Il est ici… Il m’a semblé…

– Qui, il ?

– À l’instant… dans la foule… S… »

Ses sourcils noirs et fins remontèrent vers les tempes et formèrent un triangle avec son sourire.

Je ne compris pas pourquoi elle souriait, ni comment elle pouvait sourire.

« Tu ne comprends pas, I, tu ne comprends pas ce que cela veut dire si l’un d’eux est ici ?

– Tu es drôle. Leur viendra-t-il à l’idée que nous sommes de l’autre côté du Mur ? Souviens-toi, as-tu jamais pensé que ce fût possible ? Ils nous cherchent là-bas, laisse-les. Tu as le délire. »

Elle souriait légèrement, joyeusement – et moi de même. La terre était ivre, gaie, légère, et flottait…

NOTE 28 – Elles deux. Entropie et énergie. La partie la plus opaque du corps .

Si votre monde est semblable à celui de nos ancêtres éloignés, imaginez que vous ayez abordé dans une sixième partie du monde, dans une Atlantide quelconque et que vous y voyiez des villes-labyrinthes, des gens volant dans l’espace sans aucun moyen apparent, des pierres soulevées par le seul regard, en un mot des choses que vous ne vous seriez jamais imaginées, même pendant la maladie du rêve. C’est ce qui m’est arrivé hier ; car comme je vous l’ai déjà dit, personne d’entre nous n’a jamais franchi le Mur depuis la Guerre de Deux Cents ans.

Je sais qu’il est de mon devoir envers vous, mes amis inconnus, de vous donner plus de détails sur ce monde étrange et inattendu qui vient de m’être révélé, mais j’en suis incapable en ce moment. Les événements se déversent sur moi en pluie et je n’arrive pas à les ramasser tous : je tends les mains et les basques de mon unif : des seaux pleins tombent à côté et ces pages ne reçoivent que quelques gouttes…

J’entendis des voix sonores derrière ma porte et reconnus celle de I, souple et métallique, ainsi qu’une autre, rigide comme une règle, celle de U. Ensuite la porte s’ouvrit avec fracas et éjecta les deux femmes en même temps dans la chambre. Je dis bien : « éjecta ».

I posa le bras sur le dos de mon fauteuil et, par-dessus l’épaule, sourit à U avec les dents. Je n’aurais pas voulu avoir à supporter ce sourire.

« Écoutez, me dit-elle, cette femme semble s’être donné pour mission de vous protéger contre moi, comme si vous étiez un petit enfant. Est-ce avec votre permission ? »

L’autre reprit, les ouïes tremblantes :

« Oui, c’est un enfant, oui. C’est pourquoi il ne voit pas que vous et lui… pour que… que tout cela… C’est une comédie. Certainement… et mon devoir… »

J’entrevis dans le miroir la ligne brisée de mes sourcils. Je me levai et, contenant en moi l’autre avec peine, celui aux poings velus, je criai à U en pleine figure, dans les ouïes, en chassant avec effort mes mots à travers les dents :

« S-sortez tout de suite ! Immédiatement ! »

Les ouïes se gonflèrent et tournèrent au rouge vif, puis retombèrent, grises. Elle ouvrit la bouche mais il n’en jaillit aucun son. Elle sortit.

Je me jetai sur I :

« Je ne me pardonnerai jamais cela. Elle a osé te… Mais tu ne penses pas, que je croie, que tu… qu’elle… Tout cela, c’est parce qu’elle veut s’inscrire pour moi et que je…

– Heureusement qu’elle n’en aura pas le temps. Et puis, il peut en venir un millier comme elle, cela m’est égal. Je sais que tu n’auras jamais confiance qu’en moi. Après ce qui s’est passé hier, je suis toute à toi, jusqu’au bout, comme tu le voulais. Je suis entre tes mains, tu peux, quand tu voudras…

– Quoi, quand je voudrai ? » Je compris de suite quoi, le sang m’afflua aux oreilles et aux joues. « Ne me parle jamais de cela, tu comprends bien que ce moi c’était celui d’avant, et que maintenant…

– Qu’en sais-je ?… Les hommes sont comme les romans : avant la dernière page, on ne sait jamais comment ils finiront. Autrement cela ne vaudrait pas la peine de les lire. »

Elle me caressait la tête. Je ne voyais pas son visage, mais je le savais par sa voix : elle regardait au loin, les yeux fixés sur un nuage voguant sans bruit, lentement, on ne savait où…

Elle me repoussa doucement :

« Écoute, je suis venue te dire que ce sont peut-être les derniers jours… Tu sais que tous les auditoria vont être fermés à partir de ce soir ?

– Fermés ?

– Oui. Je suis passée et j’ai vu que l’on y préparait quelque chose. Ils sont remplis de tables, de médecins en blanc.

– Qu’est-ce que cela veut dire ?

– Je ne sais pas. Jusqu’à présent, personne ne le sait et c’est bien le pis. Je le sens : ils ont donné le courant et l’étincelle va éclater ; si ce n’est aujourd’hui, demain… Mais peut-être n’arriveront-ils pas à temps. »

Il y avait longtemps que j’avais cessé de savoir qui était « eux » et qui était « nous ». Je ne savais pas ce que je voulais : si c’étaient eux qui devaient arriver à temps, ou si c’étaient nous. Je ne savais qu’une chose : I était parvenue sur le bord, à la limite extrême et bientôt…

« Mais c’est fou ! lui dis-je. Cette opposition entre vous et l’État Unique, c’est comme si l’on mettait la main devant la bouche d’un canon en pensant que l’on peut arrêter le coup de cette manière. C’est de la folie pure. »

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