Eugène Zamiatine - Nous Autres
Здесь есть возможность читать онлайн «Eugène Zamiatine - Nous Autres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Nous Autres
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Nous Autres: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nous Autres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Nous Autres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nous Autres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Les petites fleurs bleues s’écarquillèrent. Qu’aurait-ce été si j’avais été de verre, s’il avait pu voir que dans trois ou quatre heures ?…
NOTE 27 – (Pas de titre, c’est impossible)
Je suis seul, dans ces mêmes couloirs sans fin, sous un ciel muet en béton. De l’eau goutte quelque part sur la pierre. Je me trouve devant la porte opaque et lourde d’où vient une rumeur sourde…
« Elle m’avait dit qu’elle viendrait me prendre à seize heures précises. Il est seize heures dix ; seize heures quinze, et personne encore. »
En une seconde, je suis redevenu l’ancien moi, qui avait peur lorsque cette porte s’ouvrait ; je me décide à attendre encore cinq minutes et, si elle n’est pas venue…
L’eau tombe goutte à goutte quelque part sur la pierre. Personne ! Je pense avec joie que je suis sauvé et reviens lentement le long du couloir. Le point tremblant de la petite lampe devient de plus en plus trouble…
Une porte s’ouvre avec fracas derrière moi. J’entends un bruit de pas rapides, répercuté par le plafond et les murs. Elle vole vers moi, légèrement essoufflée et respirant par la bouche.
« Je savais que tu serais ici, que tu viendrais. Je savais que tu… »
Les lances de ses cils s’entrouvrent, me laissent entrer et… Comment raconter ce qui se passe en moi lorsque s’accomplit ce rite ancien, absurde et merveilleux, lorsque ses lèvres touchent les miennes ? En quelle équation formuler ce tourbillon qui passe d’elle tout entier en mon âme ? Oui, dans mon âme, vous pouvez rire si vous voulez.
Elle lève les paupières lentement et avec effort ; c’est également avec effort qu’elle prononce :
« Non. Maintenant, allons. »
La porte s’est ouverte. Les marches sont vieilles et usées. J’entends un bruit violent et insupportablement varié, des sifflements. Une lumière apparaît…
Vingt-quatre heures ont passé. J’ai eu le temps de méditer un peu sur ce que j’ai vu ; mais malgré tout, il m’est extrêmement difficile d’en donner une description même approchée. C’est comme si une bombe avait éclaté dans ma tête ; il ne reste plus que des bouches ouvertes, des ailes, des cris, des feuilles, des paroles, des pierres, le tout l’un sur l’autre, en tas…
Je me souviens que ma première pensée fut : « Vite, en arrière, au galop. » J’avais compris que pendant mon attente dans les couloirs, ils avaient percé ou détruit le Mur Vert. Une vague énorme s’était précipitée sur nous et avait submergé notre ville purgée du monde inférieur.
C’est ce que je murmurai à I. Elle se mit à rire :
« Mais non. Nous sommes simplement passés de l’autre côté du Mur Vert… »
J’ouvris les yeux et me vis face à face pour de vrai, avec ce que les vivants avaient vu jusqu’alors réduit mille fois, affaibli et estompé par le verre trouble du Mur.
Le soleil n’était plus notre soleil, également réparti sur la glace de la chaussée, il se décomposait en je ne sais quels débris vivants, en taches mouvantes, qui vous aveuglaient et vous donnaient le vertige. Les arbres ressemblaient à des chandelles dressées vers le ciel, à des toiles d’araignée, à des pattes tordues, à des fontaines vertes et muettes… Tout cela se déplaçait, remuait, bruissait. Une boule velue rampa sous mes pieds. Je me sentais rivé au sol, incapable d’avancer : je n’avais pas une surface plane sous mes pieds, mais quelque chose de dégoûtamment mou et vivant de vert, d’élastique.
J’étais abasourdi, étranglé – je crois que c’est le mot qui convient le mieux. Je me cramponnais par les deux bras à une branche.
« Ce n’est rien, ce n’est rien. Cela va passer. Allons, venez. »
Je vis, à côté de I, sur le tapis vert en perpétuel mouvement, un profil très mince, découpé dans du papier, que je reconnaissais. C’était le docteur. Ils m’avaient empoigné par les bras et me traînaient en riant. Mes pieds s’enchevêtraient, glissaient. Je me sentais plongé dans une mer de bruit, de mousse, de branches, de feuilles, de sifflements…
Les arbres s’écartèrent ; je vis une plaine verte où s’agitaient des hommes ou, pour mieux dire, des êtres.
Le plus difficile est arrivé, car ce qui suit sort des bornes de toute vraisemblance. Je compris pourquoi I n’avait jamais parlé franchement : je ne l’aurais pas crue, même elle. Il se peut que demain je ne me croie plus en lisant ces lignes.
Sur cette plaine, autour d’une pierre nue et jaune en forme de crâne, bourdonnait une foule de trois à quatre cents êtres, appelons-les « êtres » car je ne sais comment les nommer autrement. Je ne vis tout d’abord que nos unifs gris-bleu, comme dans une foule on ne voit en premier lieu que les visages connus. Une seconde plus tard je distinguai, parmi les unifs, des gens, ce ne pouvait être que des gens, noirs, roux, dorés, bruns, etc. Ils étaient tous sans vêtement mais recouverts d’un poil court et brillant comme celui du cheval empaillé qui se trouve au Musée Préhistorique. Les visages de leurs femelles étaient exactement comme ceux de nos femmes : rosés et sans poils. Leurs seins étaient lisses et également sans poils, ronds, fermes, d’une magnifique forme géométrique. Quant aux mâles, ils n’avaient de lisse, comme nos ancêtres, qu’une partie de leur visage.
Tout cela était tellement incroyable et inattendu que je restais immobile et regardais tranquillement, je le répète, tranquillement. J’étais comme une balance dont un des plateaux est trop chargé : quelque poids que vous y ajoutiez, elle ne bougera plus…
Je me sentis brusquement seul : I n’était plus avec moi et je ne savais pas de quel côté ni comment elle avait disparu. Je n’avais autour de moi que ces êtres aux poils brillants. Je saisis une épaule noire et chaude.
« Écoutez, au nom du Bienfaiteur, vous ne savez pas où elle est ? Il y a une minute… »
Des sourcils sévères et velus me regardèrent :
« Chut ! Plus bas ! » Il fit un signe vers le centre, où se dressait la pierre jaune.
Je l’aperçus là-haut, au-dessus des têtes. Le soleil venait de son côté pour me frapper droit dans les yeux, aussi se détachait-elle comme une aiguille noire sur le fond bleu du ciel. Les nuages glissaient à peine plus haut qu’elle, et il me sembla que ce n’étaient pas les nuages, mais la pierre, avec elle dessus, et la foule avec la clairière, qui voguaient silencieusement comme un navire ; la terre était légère et flottait sous les pieds…
« Frères » c’était elle, « Frères, vous savez tous que, de l’autre côté du Mur, dans la ville, on construit l’ Intégral. Vous savez que le jour est proche où nous détruirons ce Mur, et tous les autres, pour que le vent des forêts souffle d’un bout de la terre à l’autre. L’ Intégral doit porter ces murs dans des milliers d’autres terres qui ce soir encore scintilleront à travers les feuilles de la nuit. »
Des vagues, de l’écume, du vent frappèrent la pierre :
« À bas l’ Intégral ! À bas l’ Intégral !
– Non, frères ! l’ Intégral doit être à nous. Il sera à nous. Le jour où il s’envolera vers le ciel, nous serons dedans. Le Constructeur de l’ Intégral est avec nous. Il a franchi le Mur, il m’a accompagnée ici pour être parmi nous. Vive le Constructeur ! »
Je me sentis soulevé et vis sous moi des têtes, des bouches hurlantes, des bras levés et abaissés. C’était extrêmement étrange et enivrant : je me sentais au-dessus de tous, j’étais à moi seul un monde. Je cessai d’être une partie pour devenir un tout.
Je me trouvai près de la pierre, le corps meurtri, heureux et rompu, comme après une étreinte amoureuse. J’étais baigné de soleil et de voix, le sourire de I descendait vers moi. À mes côtés se trouvait une femme toute dorée aux cheveux blonds, qui dégageait une odeur d’herbes aromatiques. Elle tenait dans ses mains une coupe qui paraissait être de bois et qu’elle me tendit après y avoir trempé ses lèvres rouges ; j’y bus avidement, en fermant les yeux, je bus des étincelles froides et piquantes pour calmer le feu qui me brûlait.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Nous Autres»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nous Autres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Nous Autres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.