Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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L’ambassadeur et son épouse venaient le voir quotidiennement, ce qui contrastait avec le surprenant comportement de sa petite amie, mais ils refusaient de lui apporter ses ouvrages en 251

portugais, alléguant que bientôt ils seraient mutés et qu’il n’était pas nécessaire d’apprendre une langue dont il n’aurait plus jamais besoin. Eduard se contentait donc de bavarder avec les autres malades, de discuter football avec les infirmiers et de lire toute revue qui tombait entre ses mains.

Puis, un jour, un infirmier lui apporta un livre qu’on venait de lui offrir, mais qu’il trouvait

« trop gros pour être lu ». Et c’est alors que la vie d’Eduard s’engagea dans une étrange voie, une voie qui le conduirait à se détacher de la réalité, à s’éloigner dans les années à venir du parcours des garçons de son âge, et se terminerait à Villete. Le livre traitait des visionnaires qui ont ébranlé le monde – des êtres qui avaient leur propre idée du Paradis terrestre et avaient consacré leur vie à la partager avec autrui. Il était question de Jésus-Christ, mais aussi de Darwin, avec sa théorie selon laquelle l’homme descendait du singe ; de Freud, affirmant l’importance des rêves ; de Colomb, engageant les bijoux de la reine pour partir à la recherche d’un nouveau continent ; de Marx, pour qui tout le monde méritait d’avoir les mêmes chances. 252

On y trouvait aussi des saints. Ignace de Loyola, un gentilhomme basque qui avait dormi avec d’innombrables femmes et tué quantité

d’ennemis dans de nombreuses batailles, jusqu’au jour où, blessé à Pampelune, il avait compris l’univers depuis son lit de convalescence. Thérèse d’Avila, qui voulait trouver le chemin de Dieu par tous les moyens et y parvint involontairement, un beau jour, alors qu’elle était abîmée dans la contemplation d’un tableau. Antoine, un homme fatigué de l’existence qu’il menait, qui décida de s’exiler au désert et vécut pendant dix ans entouré de démons, éprouvant toutes sortes de tentations. François d’Assise, un garçon comme lui, bien décidé à parler aux oiseaux et à renoncer à la vie que ses parents avaient projetée pour lui.

N’ayant rien de mieux pour se distraire, Eduard entreprit l’après-midi même la lecture de ce « gros livre ». Au milieu de la nuit, une infirmière entra et lui demanda s’il avait besoin d’aide, puisque sa chambre était la seule où la lumière était encore allumée. Il la remercia d’un geste de la main, sans détourner les yeux de sa lecture.

Les hommes et les femmes qui ont ébranlé le monde. C’étaient des gens ordinaires, comme 253

lui, comme son père ou la petite amie qu’il savait être en train de perdre. Tous étaient pleins de doutes et d’inquiétudes pareils à ceux que tous les êtres humains éprouvent dans leur routine quotidienne. Des individus qui ne ressentaient pas d’intérêt particulier pour la religion, Dieu, l’élévation spirituelle ou un niveau accru de conscience, jusqu’à ce qu’un jour – eh bien, un jour, ils avaient décidé de tout changer. Le livre était surtout captivant parce qu’il racontait que, dans la vie de chacun de ces personnages, il y avait un moment magique qui les avait poussés à

rechercher leur propre vision du Paradis. C’étaient des gens dont l’existence était loin d’avoir été vide et qui, pour obtenir ce qu’ils voulaient, avaient demandé l’aumône ou courtisé des rois, enfreint des codes ou affronté la colère des puissants, usé de la diplomatie ou de la force, mais jamais n’avaient renoncé, car ils avaient su tirer parti de toutes les difficultés qui se présentaient.

Le lendemain, Eduard remit sa montre en or à

l’infirmier qui lui avait donné le livre en lui demandant de la vendre pour acheter tous les ouvrages traitant du même sujet. Il n’y en avait pas d’autre. Il tenta de lire certaines biographies, mais on y décrivait toujours le personnage comme un élu, un inspiré, et non comme un être 254

ordinaire obligé de lutter comme n’importe qui pour affirmer ses idées.

Eduard était tellement impressionné par sa lecture qu’il envisagea sérieusement la possibilité de devenir un saint en profitant de l’accident pour donner à sa vie une nouvelle direction. Mais il avait les jambes cassées, il n’avait eu à l’hôpital aucune vision, il n’était pas passé devant un tableau dont la vue aurait ébranlé son âme, il n’avait pas d’amis capables de construire une chapelle dans l’intérieur du plateau brésilien, et les déserts, fort loin d’ici, grouillaient de problèmes politiques. Néanmoins, il pouvait faire quelque chose : apprendre la peinture et s’efforcer de montrer au monde les visions qu’avaient eues ces hommes et ces femmes.

Quand on lui retira son plâtre et qu’il rentra à

l’ambassade, entouré des soins, des cadeaux et de toute l’attention dont un fils d’ambassadeur peut faire l’objet de la part des autres diplomates, il demanda à sa mère de l’inscrire dans un cours de peinture.

Elle lui fit remarquer qu’il avait déjà manqué un grand nombre de cours au collège américain et qu’il lui fallait rattraper le temps perdu. Eduard refusa : il n’avait pas la moin255

dre envie de continuer à apprendre la géographie et les sciences. Il voulait devenir peintre. Dans un moment de distraction, il en donna même la raison : « Je dois peindre les visions du Paradis. »

Sa mère ne dit mot et promit de se renseigner auprès de ses amies pour savoir quel était le meilleur cours de peinture de la ville.

Ce soir-là, en rentrant de son travail, l’ambassadeur la trouva en pleurs dans sa chambre.

« Notre fils est fou, dit-elle au milieu de ses larmes. L’accident a atteint son cerveau.

– Impossible ! répliqua l’ambassadeur, indigné. Les médecins recommandés par les Américains l’ont examiné. »

Sa femme lui raconta ce qu’elle avait entendu.

« C’est une révolte de jeunesse. Attends, et tu verras que tout redeviendra normal. »

Cette fois-ci, l’attente n’eut aucun résultat bénéfique, car Eduard était pressé de commencer à vivre. Deux jours plus tard, lassé d’espérer une réponse des amies de sa mère, il alla luimême s’inscrire dans un cours de peinture. Il apprit l’échelle des couleurs et la perspective ; il 256

fit aussi la connaissance de gens qui ne parlaient jamais de marques de chaussures de tennis ou de modèles de voitures.

« Il fréquente des artistes ! disait en pleurant sa mère à l’ambassadeur.

– Laisse cet enfant tranquille, rétorquait ce dernier. Il se lassera vite, comme il s’est lassé de sa petite amie, des cristaux, des pyramides, de l’encens et de la marijuana. »

Mais le temps passait, la chambre d’Eduard se transformait en atelier improvisé, rempli de tableaux qui, pour ses parents, n’avaient pas le moindre sens : c’étaient des cercles, des combinaisons ésotériques de couleurs, des symboles primitifs mêlés à des personnages en position de prière.

Eduard, le garçon solitaire qui, en deux ans, n’avait jamais ramené d’amis à la maison, la remplissait maintenant d’êtres bizarres, hirsutes et mal habillés, qui écoutaient des disques affreux à plein volume, buvaient et fumaient à l’excès, et faisaient preuve d’une totale ignorance des bonnes manières. Un jour, la directrice du collège américain convoqua l’ambassadrice.

« Votre fils doit se droguer, lui déclara-t-elle. Son niveau scolaire est nettement au-dessous de la moyenne et, s’il continue comme cela, nous ne pourrons pas renouveler son inscription. »

257

La mère d’Eduard se rendit aussitôt au

bureau de l’ambassadeur afin de lui rapporter ces propos.

« Tu répètes sans cesse qu’avec le temps tout redeviendra normal ! s’écria-t-elle, hystérique. Ton fils est drogué, fou, il a un problème cérébral gravissime, et toi, tu te préoccupes de cocktails et de réunions mondaines !

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