Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Un jour de colère
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Un jour de colère: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Un jour de colère»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Un jour de colère — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Un jour de colère», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Pedro Velarde porte la veste verte de l’état-major de l’Artillerie, au lieu de la traditionnelle tunique bleue. Il mesure cinq pieds deux pouces, il est svelte et séduisant. C’est un officier impatient, ambitieux, intelligent, qui possède une solide formation scientifique et jouit de l’estime de ses camarades ; il a réalisé des travaux techniques de qualité, des études sur la balistique et des missions diplomatiques importantes, même si, à part une intervention dans la guerre avec le Portugal où son rôle a plutôt été celui d’un témoin, il n’a guère été au feu, ce qui fait qu’à la rubrique « Comportement au combat » de ses états de service figurent les mots « sans expérience ». Mais il connaît bien les Français. Mandaté par le ministre Godoy aujourd’hui destitué, il a figuré dans la commission envoyée complimenter Murat lors de l’entrée des troupes impériales en Espagne. Cela lui a donné une connaissance exacte de la situation, renforcée par la fréquentation à Madrid, en raison de son poste de secrétaire de l’état-major de son arme, du duc de Berg et de son entourage, en particulier le général Lariboisière, commandant l’artillerie française, et ses aides de camp. C’est ainsi qu’en observant, de cette place privilégiée, les intentions des Français, Velarde, avec des sentiments identiques à ceux de son ami Luis Daoiz, a vu l’ancienne admiration quasi fraternelle que, d’artilleur à artilleur, il portait à Napoléon Bonaparte se muer en haine, celle d’un homme qui sait sa patrie livrée sans défense aux mains d’un tyran et de ses armées.
Au coin de la rue San Bernardo, Velarde s’arrête pour observer de loin les quatre soldats français qui déjeunent autour d’une table installée à la porte d’une taverne. À leur uniforme, il voit qu’ils appartiennent à la 3 edivision d’infanterie cantonnée entre Chamartín et Fuencarral avec des éléments du 9 erégiment provisoire établis dans ce quartier. Les soldats sont très jeunes et ne portent pas d’autres armes que leurs baïonnettes dans leurs fourreaux de cuir : des garçons d’à peine dix-neuf ans que l’impitoyable conscription impériale, avide de sang neuf pour les guerres d’Europe, arrache à leurs foyers et à leurs familles ; mais, quand même, des envahisseurs. Madrid en est plein, logés dans des casernes, des auberges et des maisons particulières ; et leur attitude varie ; il y a ceux qui se comportent avec la timidité de voyageurs en terrain inconnu, faisant des efforts pour prononcer quelques mots dans la langue locale et sourire poliment aux femmes, et ceux qui se conduisent avec l’arrogance de ce qu’ils sont : des troupes dans un pays conquis sans avoir eu à tirer un seul coup de feu. Les hommes attablés ont dégrafé leurs vestes et l’un d’eux, habitué sans doute aux climats du Nord, est en manches de chemise pour profiter du doux soleil qui chauffe ce coin de rue. Ils rient fort, en plaisantant avec la fille qui les sert. Ils ont bien l’allure de conscrits, constate Velarde. Avec le gros de ses armées employées aux dures campagnes européennes, Napoléon ne croit pas nécessaire d’envoyer en Espagne, soumise d’avance et dont il n’attend pas qu’elle se rebiffe, davantage que quelques unités d’élite accompagnées d’hommes inexpérimentés et de recrues des classes 1807 et 1808, ces dernières comptant tout juste deux mois de service. À Madrid, néanmoins, se trouvent des forces d’une qualité suffisante pour garantir le travail de Murat. Sur les dix mille Français qui occupent la ville et les vingt mille cantonnés aux alentours, un quart est constitué de troupes aguerries commandées par d’excellents officiers, et chaque division compte au moins un bataillon sûr – ceux de Westphalie, d’Irlande et de Prusse – qui l’encadre et lui donne sa consistance. Sans compter les grenadiers, les marins et les cavaliers de la Garde impériale, et les deux mille dragons et cuirassiers qui campent au Buen Retiro, à la Casa del Campo et à Carabanchel.
— Cochons de gabachos, dit une voix près de Velarde.
Le capitaine se tourne vers l’homme qui est à côté de lui. C’est un cordonnier, tablier autour de la taille, qui finit de démonter les planches qui protègent la porte de son échoppe, dans l’entrée de l’immeuble qui fait le coin.
— Regardez-les, ajoute le cordonnier. Ils se croient chez eux.
Velarde l’observe. Il doit avoir dans les cinquante ans, chauve, la barbe rare, les yeux clairs et aqueux distillant le mépris. Il fixe les Français comme s’il souhaitait que la maison s’écroule sur leurs têtes.
— Qu’est-ce que vous avez contre eux ? lui demande-t-il.
L’expression de l’autre se transforme. S’il s’est approché de l’officier et lui a dévoilé ce qu’il pense, c’est sans doute parce que l’uniforme espagnol lui inspirait confiance. Maintenant, il semble vouloir reculer, tout en le surveillant d’un air soupçonneux.
— J’ai ce que j’ai raison d’avoir, lâche-t-il finalement entre ses dents, l’air sombre.
Velarde, malgré la mauvaise humeur qui le tient depuis des jours, ne peut s’empêcher de sourire.
— Et pourquoi n’allez-vous pas le leur dire ?
Le cordonnier l’étudie de bas en haut avec méfiance, en s’arrêtant sur les galons de capitaine et les insignes de l’artillerie sur le col de la veste d’état-major. De quel côté peut-il bien être, ce militaire de malheur ? semble-t-il se demander.
— Peut-être bien que je le ferai, murmure-t-il.
Velarde acquiesce distraitement et n’en dit pas plus. Il demeure encore quelques instants auprès du cordonnier en contemplant les soldats. Puis, sans un mot, il reprend sa route en remontant la rue.
— Bande de lâches, entend-il derrière son dos, et il devine que ça ne s’adresse pas aux Français.
Alors il fait volte-face. Le cordonnier est toujours au coin, les poings sur les hanches, et le regarde.
— Qu’est-ce que vous avez dit ?
L’autre détourne le regard et va se réfugier sous le porche, sans répondre, effrayé d’avoir parlé ainsi. Le capitaine ouvre la bouche pour l’insulter. Il a porté machinalement la main à la poignée de son sabre et lutte contre la tentation de punir l’insolence. Mais finalement le bon sens reprend le dessus, il serre les dents et reste immobile, sans rien dire, pris dans un labyrinthe de fureur, jusqu’à ce que le cordonnier baisse la tête et rentre dans son échoppe. Velarde lui tourne le dos et s’éloigne, défait, à longues enjambées.
Coiffé d’un chapeau à l’anglaise, vêtu d’une redingote à larges revers sur un gilet qui lui serre étroitement la taille, José Mor de Fuentes, homme de lettres distingué, ingénieur et ancien militaire, se promène dans la Calle Mayor, parapluie sous le bras. Il séjourne à Madrid avec des lettres de recommandation du duc de Frías pour obtenir la direction du canal d’Aragón, dans son pays. Comme beaucoup de badauds, il vient de passer à l’hôtel des Postes en quête de nouvelles de la famille royale reléguée à Bayonne ; mais personne ne sait rien. Et donc, après avoir pris un rafraîchissement dans un café du cours San Jerónimo, il décide d’aller voir du côté de l’esplanade du Palais. Les gens qu’il croise semblent agités, ils se dirigent par groupes vers la Puerta del Sol. Un orfèvre qui est en train d’ouvrir sa boutique lui demande s’il est vrai que l’on prévoit des troubles.
— Ça ne sera pas grand-chose, répond Mor de Fuentes très tranquille. Vous savez : le peuple aboie et ne mord guère.
Les orfèvres de la porte de Guadalajara ne semblent pas partager cet optimisme : beaucoup restent fermés et d’autres se tiennent sur le pas de leur porte en surveillant les allées et venues. Du côté de la Plaza Mayor et de San Miguel, des marchandes des quatre saisons et des femmes, panier au bras, bavardent avec excitation, tandis que des quartiers de Lavapiés et de La Paloma monte par vagues une populace vociférante qui réclame du foie de gabachos pour son petit déjeuner. Cela ne trouble pas Mor de Fuentes – il a parfois lui-même ses moments de fanfaronnade –, cela l’amuse plutôt. Dans un bref mémoire où il évoque sa vie, qu’il publiera des années plus tard, il mentionne, en évoquant la journée qui commence, un plan de défense de l’Espagne qu’il aurait proposé à la Junte, des conversations patriotiques avec le capitaine d’artillerie Pedro Velarde, et même une ou deux tentatives de prendre les armes contre les Français, dont, ce jour-là – et ce ne sont pas pourtant les occasions qui manqueront à Madrid –, il se tiendra néanmoins le plus éloigné possible.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Un jour de colère»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Un jour de colère» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Un jour de colère» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.