Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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Les arguments employés par Daoiz et par d’autres ont été inutiles. Velarde ne voulait pas en démordre.
— Nous devons nous battre ! répétait-il. Nous battre, nous battre, et nous battre !
Il était comme fou. Et, sans cesser son incantation, il a fini par se lever et a disparu dans l’escalier pour rentrer chez lui ou Dieu sait où, tandis que les autres échangeaient des regards mélancoliques et haussaient les épaules avant de se séparer, chacun retournant à ses affaires.
— Il n’y a rien à faire, a dit en partant le brave Almira en hochant tristement la tête.
Daoiz, le cœur brisé, a été d’accord. Et il l’est toujours ce matin. Pourtant, le plan n’était pas mauvais. On avait passé en revue les tentatives précédentes, comme celle de José Palafox entre Bayonne et Saragosse, et l’idée de former dans les montagnes de Santander une armée de résistance composée de troupes légères ; mais Palafox avait été découvert, et il avait dû se cacher – il prépare maintenant un soulèvement en Aragón –, et l’autre projet avait abouti dans les mains du ministre de la Guerre pour être classé sans autre forme de procès.
« Ayez la bonté de ne pas me compliquer la vie. » Tel avait été le commentaire avec lequel le général O’Farril, fidèle à son style, avait enterré l’affaire.
Pourtant, malgré les difficultés et l’absence d’intérêt de la Junte de Gouvernement, une troisième conspiration, celle des artilleurs, a été discutée jusqu’à ces derniers jours. Le plan, élaboré au cours de réunions secrètes dans la chocolaterie de la voûte de San Ginés, à la Fontaine d’Or et chez Almira, 31 rue Preciados, ne visait pas à remporter une victoire militaire, impossible contre les Français, mais à être l’étincelle qui déclencherait une vaste insurrection nationale. Cela faisait un certain temps que, grâce au colonel Navarro Falcón qui, tout en feignant de ne pas être au courant, protégeait les conspirateurs, on travaillait en secret dans le parc d’artillerie de Monteleón à la fabrication de cartouches pour les fusils, de boulets et de mitraille pour les canons, en réhabilitant des pièces d’artillerie et en dissimulant la dernière livraison de fusils expédiée de Plasencia pour éviter que les Français ne mettent la main dessus, comme les fois précédentes ; ces derniers jours, cependant, le quartier général de Murat a été alerté et le ministère de la Guerre a donné des ordres pour que ces activités soient suspendues ; les artilleurs ont donc dû transférer l’atelier de fabrication des cartouches dans une maison privée. Ils ont également établi des liaisons avec toutes les régions militaires d’Espagne et ont fixé, convaincus par Pedro Velarde, les lieux de concentration des troupes et des futures milices, les commandements respectifs, les dépôts de matériel et les points où intercepter les courriers français et couper leurs communications. Mais tout cela exigeait des moyens qui dépassaient ceux de leur seul corps ; c’est pourquoi Velarde, toujours impétueux, a décidé de son propre chef et à ses risques et périls de demander l’aide de la Junte de Gouvernement. Et donc, sans consulter personne, il est allé voir le général O’Farril et lui a révélé le plan.
Tandis qu’il traverse la place Santo Domingo en direction de la rue San Bernardo, Luis Daoiz revit l’effroi qu’il a ressenti en entendant son camarade lui raconter les détails de sa conversation avec le ministre de la Guerre. Velarde était excité, naïf et plein d’optimisme, convaincu de l’adhésion du ministre. Mais, en écoutant son récit, Daoiz qui en sait long sur la nature humaine a compris que la conspiration était condamnée. C’est pourquoi, s’épargnant des reproches qui n’auraient servi à rien, il s’est borné à observer un silence attristé, puis à hocher la tête à la fin.
— C’est fichu, a-t-il dit.
Velarde avait pâli.
— Comment, fichu ?
— Oui, fichu. Oublie tout ça… Nous avons perdu.
— Tu es fou ? – Son ami, impulsif comme toujours, le tirait par la manche de sa tunique. – O’Farril a promis de nous aider !
— Lui ?… Nous aurons de la chance s’il ne nous met pas tous aux arrêts de forteresse.
Daoiz n’avait que trop raison, et les conséquences de cette indiscrétion n’avaient pas tardé à venir : changements d’affectation pour les artilleurs, mouvements tactiques des troupes impériales, et un détachement de Français à l’intérieur du parc d’artillerie. Le souvenir de la visite du roi Ferdinand à Monteleón début avril, quatre jours avant de partir pour Bayonne sans autre escorte qu’un aide de camp à cheval, et celui des acclamations des artilleurs qui l’avaient suivi pendant qu’il parcourait l’intérieur, accroît maintenant la tristesse du capitaine. « Vous êtes à moi. Je peux me fier à vous, parce que vous défendrez ma couronne », avait dit à la fin le jeune roi d’une voix forte, en les félicitant, lui et ses camarades. Mais en ce premier lundi de mai, ligotés par les ordres, la méfiance ou la prudence de leurs supérieurs, les artilleurs ne sont ni au roi ni à personne. Ils ne peuvent même pas se faire confiance entre eux. Le conjuré le plus élevé en grade est Francisco Novella qui n’est que lieutenant-colonel et qui, de plus, est en mauvaise santé ; les autres sont quelques capitaines et lieutenants. Les efforts personnels de Daoiz pour rallier le corps des Hallebardiers, les Volontaires de l’État de la caserne de Mejorada et les Carabiniers royaux de la place de la Cebada n’ont pas non plus donné de résultats ; à part les Gardes du Corps et un nombre restreint d’officiers de rang inférieur, personne, en dehors du petit groupe d’amis, n’ose se rebeller contre l’autorité. C’est pourquoi, par prudence, et malgré les réticences de Pedro Velarde, de Juan Cónsul et de quelques autres, les conspirateurs ont reporté leur projet à des jours meilleurs. Ceux qui les suivraient sont trop peu nombreux, surtout après les dernières dispositions qui confinent les militaires dans leurs quartiers et les privent de munitions. Ça ne sert à rien – comme l’a exposé Daoiz à la dernière réunion, avant que Velarde parte en claquant la porte – de se faire mitrailler comme des culs-terreux, pendant que toute l’armée restera les bras croisés à les regarder, sans espoir et sans gloire, ou de finir dans le cachot d’une prison militaire.
Tels sont, en résumé, les souvenirs les plus récents et les pensées amères que le capitaine Luis Daoiz rumine ce matin, en suivant comme tous les jours le trajet qui le mène à l’état-major de l’Artillerie ; ignorant qu’avant la fin du jour une accumulation de hasards et de coïncidences – dont même lui ne sera pas conscient – va inscrire son nom pour toujours dans l’histoire de son siècle et de sa patrie. Et, tandis que cet obscur officier marche sur le trottoir de gauche de la rue San Bernardo en observant avec inquiétude les attroupements qui se forment çà et là et s’ébranlent en direction de la Puerta del Sol, il se demande, préoccupé, ce que peut bien faire en ce moment Pedro Velarde.
Comme chaque matin avant de prendre son service à l’état-major de l’Artillerie, le capitaine Pedro Velarde y Santillán, natif de Santander et âgé de vingt-huit ans – dont la moitié passée sous l’uniforme, car il est entré dans l’armée comme cadet à quatorze ans –, fait un tour et, au lieu d’aller directement de chez lui, rue Jacometrezo, à la rue San Bernardo, emprunte l’allée de San Pedro, puis la rue de l’Escurial. Aujourd’hui, il a dans sa poche une lettre pour sa fiancée Concha, qu’il enverra plus tard, à l’hôtel des Postes. Cela n’empêche pas que, comme chaque matin également, en passant sous certain balcon d’un quatrième étage de la rue de l’Escurial, où une femme en deuil et encore belle arrose ses fleurs, Velarde soulève son chapeau pour la saluer tandis qu’elle reste immobile en le suivant des yeux jusqu’au moment où il disparaît au coin de la rue. Cette femme, dont le nom restera enregistré parmi bien d’autres dans la journée qui commence, est et sera toujours un mystère dans la biographie de Velarde. Elle se nomme María Beano, est mère de quatre enfants mineurs, un garçon et trois filles, et veuve d’un capitaine d’artillerie. « Ne donnant lieu à aucune critique », selon ce que déclareront plus tard ses voisins, elle vit de sa pension de veuve. Mais tous les matins, sans y manquer une seule fois, l’officier passe sous son balcon, et, tous les soirs, il lui rend visite.
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