Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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Quoi qu’il en soit, convaincue de son impuissance, la Junte militaire qui, nominalement, gouverne encore l’Espagne en ce matin du lundi 2 mai a pris, passant outre l’avis de ses membres les plus pusillanimes, une décision qui manifeste un certain courage et sauve pour l’Histoire quelques bribes de son honneur. En même temps qu’elle cède devant l’ultimatum du grand-duc de Berg, exigeant le transfert à Bayonne des derniers membres de la famille royale espagnole, et qu’elle donne l’ordre aux troupes de demeurer dans leurs casernes sans leur permettre de « se joindre à la population », elle institue, sur proposition du ministre de la Marine, une nouvelle Junte en dehors de Madrid, en prévision du cas ou l’actuelle « se trouverait privée de liberté dans l’exercice de ses fonctions ». Et cette Junte, composée exclusivement de militaires, reçoit tous pouvoirs pour s’établir librement là où cela lui sera possible, en précisant toutefois que le lieu de réunion recommandé est une ville espagnole encore libre de troupes françaises : Saragosse.
Sur le chemin qui le mène à la Puerta del Sol, don Ignacio Pérez Hernández, prêtre de la paroisse de Fuencarral, croise, en descendant la rue Montera, une estafette impériale. Le Français, un chasseur à cheval, semble pressé et s’éloigne au galop vers le haut de la rue sans se soucier des vendeurs en train d’installer leurs étals sur le carreau de San Luis, qu’il manque de renverser. Cris et insultes fusent à son passage, mais don Ignacio ne desserre pas les dents, ce qui n’empêche pas de laisser vrillés ses yeux noirs et vifs – il a vingt-sept ans – sur le cavalier comme s’il souhaitait que la colère de Dieu le foudroie sur place avec sa monture et les ordres qu’il porte dans sa sabretache. Le prêtre crispe ses poings dans les larges poches de sa soutane. Du droit, il froisse un libelle fraîchement imprimé qu’un ami, curé de San Ildefonso, chez qui il a passé la nuit lui a donné ce matin : Lettre d’un officier en retraite à un ancien camarade. Dans le gauche – don Ignacio est gaucher –, il serre le manche d’un couteau que, malgré son état sacerdotal, il porte sur lui depuis que, la veille, il est arrivé à Madrid en compagnie d’un groupe de paroissiens venu grossir le nombre des opposants aux Français et des partisans de Ferdinand VII. Le couteau est celui dont tout Espagnol des classes populaires se sert pour trancher le pain, manger ou hacher le tabac. Telle est du moins l’excuse que le prêtre, dans un débat intérieur qui, par moments, l’angoisse un peu, donne à sa conscience. Mais il faut bien dire que, jusqu’à ce jour, il ne s’était jamais promené avec un couteau dans sa poche.
Don Ignacio n’est pas un fanatique : jusqu’à hier, comme la plupart des ecclésiastiques espagnols, il a gardé un silence prudent, suivant en cela les instructions de son curé, lequel les tenait lui-même de son évêque, sur la conduite à tenir à propos des troubles affaires de la famille royale et de la présence française en Espagne. Même au moment de la chute de Godoy et des événements de l’Escurial, le jeune prêtre n’a pas ouvert la bouche. Mais un mois d’humiliations subies de la part des troupes impériales cantonnées à Fuencarral a eu raison de sa patience chrétienne. La dernière goutte de fiel, celle qui a fait déborder la coupe, a été l’agression devant son église d’un pauvre gardien de chèvres par des soldats français qui lui ont volé ses bêtes : et quand don Ignacio est accouru pour les en empêcher, il s’est retrouvé face à une baïonnette. Pour couronner leur exploit, les Français se sont amusés à uriner sur les marches du sanctuaire en riant aux éclats. Aussi, quand, la veille, le bruit a circulé qu’un grand hourvari se préparait à Madrid, le sang de don Ignacio n’a fait qu’un tour. Après la messe de huit heures, sans rien en dire à son curé, il est venu en ville, entraînant avec lui une douzaine de paroissiens décidés à en découdre. Et après avoir passé toute la journée ensemble à huer Murat, à applaudir l’infant don Antonio et à crier « Vive le roi ! » jusqu’à s’en abîmer les cordes vocales, chacun a dormi où il pouvait, avant de se retrouver au petit matin pour savoir si les messagers de Bayonne étaient enfin arrivés.
Couteau à part, le contenu de l’autre poche de la soutane n’est pas non plus de nature à mettre de bonne humeur le jeune prêtre qui ne cesse de se répéter, de mémoire, un de ses passages les plus infâmes : « La nation a tout avantage à changer la vieille dynastie des Bourbons dégénérés pour celle des Napoléon, autrement énergiques. » L’ire de don Ignacio serait plus grande encore, s’il savait – comme on l’apprendra plus tard – que l’auteur de cet écrit n’est nullement un officier en retraite, mais l’abbé José Marchena, personnage équivoque et célèbre dans les milieux cultivés espagnols : un prêtre défroqué qui a renié sa religion et sa patrie, à la solde de la France. Ex-jacobin, familier de Marat, Robespierre et M me de Staël, redouté des afrancesados eux-mêmes, Marchena met son talent opportuniste, sa plume acerbe et sa bile abondante au service de la propagande impériale. Dans l’effervescence de ces journées madrilènes, face à des classes supérieures méfiantes ou hésitantes et à un peuple indigné jusqu’à l’exaspération, une cascade d’écrits, pamphlets, libelles, feuilles volantes et journaux, lus dans les cafés, les gargotes, les buvettes et les marchés à l’intention d’un public inculte et souvent analphabète, constitue aussi une arme efficace, tant dans les mains de Napoléon et du duc de Berg – qui a installé sa propre imprimerie dans le palais Grimaldi – que dans celles de la Junte de Gouvernement, des partisans de Ferdinand VII et, depuis Bayonne, de celui-ci en personne.
— Voilà don Ignacio.
— Bonjour, mes fils.
— Vive le roi Ferdinand !
— Oui, mes enfants, oui. Vive le roi et que Dieu le bénisse. Mais restons calmes, attendons les événements.
La petite troupe des natifs de Fuencarral – capes molletonnées, bâtons noueux dans des mains jeunes et rugueuses, bonnets froissés et chapeaux à bord tombant – attend son curé près de la fontaine de la Mariblanca. D’ici peu l’aiguille de l’horloge du Buen Suceso marquera huit heures, et un millier de personnes se pressent à la Puerta del Sol. L’atmosphère est lourde, mais les attitudes sont pacifiques. Les bruits les plus fantaisistes circulent : on affirme que Ferdinand VII est sur le point d’arriver à Madrid et même que, pour duper les Français, il va épouser une sœur de Bonaparte. Il y a des femmes qui vont et viennent pour exciter les attroupements, des étrangers à la ville et des gens des divers quartiers, mais c’est le petit peuple qui prédomine : ouvriers du Barquillo, du Rastro et de Lavapiés, employés, artisans, apprentis, petits fonctionnaires, portefaix, domestiques et mendiants. On voit peu de messieurs bien habillés, et aucune dame n’a osé se compromettre : la bonne société n’aime pas le désordre et préfère rester chez elle. Il y a aussi quelques étudiants et des enfants, presque tous des gamins des rues. Beaucoup d’habitants de la place et des rues voisines se tiennent aux portes, aux balcons et aux fenêtres. Nul militaire en vue, pas plus français qu’espagnol, à part les sentinelles à la porte de l’hôtel des Postes et un officier au balcon grillagé de l’édifice. Rumeurs sans fondements et affabulations courent de groupe en groupe.
— Est-ce qu’on a des nouvelles de Bayonne ?
— Toujours rien. Mais on dit que le roi Ferdinand s’est enfui en Angleterre.
— Pas du tout. Il est parti pour Saragosse.
— Ne dites pas de bêtises.
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