Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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Maintenant, après avoir piqué un bref somme chez lui et laissé sa femme en larmes, affolée de le voir se démener ainsi, le serrurier constate que ses appréhensions sont confirmées. Pour ce qui le concerne, la reine douairière d’Étrurie peut bien aller là où ça lui chante : tout le monde sait que c’est une afrancesada et qu’elle veut rejoindre ses parents à Bayonne ; et donc, si ça lui plaît de manger le pain des gabachos , grand bien lui fasse. En revanche, enlever le petit infant, le dernier de la famille à rester en Espagne avec son oncle don Antonio, c’est un crime contre la patrie. De sorte que, planté à côté de cette berline vide arrêtée devant la porte du Prince et qui ne lui dit rien qui vaille, l’humble serrurier, champion spontané de la monarchie espagnole, décide de l’empêcher de partir, même s’il est seul et les mains nues – il n’a même pas sa navaja, car sa femme, avec beaucoup de bon sens, la lui a prise avant qu’il s’en aille –, et cela tant qu’il lui restera une goutte de sang dans les veines.
Et donc, sans y réfléchir à deux fois, Blas Molina avale sa salive, s’éclaircit la gorge, fait quelques pas vers le centre de la place et se met à crier :
— Trahison ! On enlève l’infant ! Trahison ! – de toute la force de ses poumons.
2
Neuf heures n’ont pas encore sonné quand le lieutenant Rafael de Arango arrive au parc de Monteleón avec, dans la poche de sa veste, les deux instructions pour la journée. Il a pris la première au Gouvernement militaire et la seconde à l’état-major supérieur de l’Artillerie, et l’une et l’autre ordonnent aux troupes de rester dans leurs casernes et d’éviter à tout prix de fraterniser avec la population. Au texte écrit de la dernière, le colonel Navarro Falcón a ajouté oralement quelques recommandations complémentaires :
— Ménagez les Français, pour l’amour du Ciel… Et ne prenez surtout pas de décision de votre propre initiative. Au moindre problème, avisez-moi d’urgence, et je vous enverrai quelqu’un.
La cinquantaine d’individus assemblés devant le parc d’artillerie ne constitue pas encore un problème, mais elle peut en devenir un. Cette idée tracasse le jeune lieutenant, car, malgré son grade peu élevé, il doit assumer, en attendant l’arrivée d’un supérieur – Arango a été le premier officier à se présenter ce matin à l’état-major –, la responsabilité du principal dépôt d’artillerie de Madrid. C’est pourquoi il s’efforce de prendre un air impassible quand, dissimulant son inquiétude, il traverse les groupes qui s’écartent sur son passage. Par chance, ils se comportent raisonnablement. Ce sont pour la plupart des habitants du quartier de Las Maravillas, artisans, boutiquiers et domestiques des maisons voisines, ainsi que quelques femmes et parents de soldats du parc, ancien palais des ducs de Monteleón cédé à l’armée. Autour de l’officier les commentaires exaltés ou impatients vont bon train, on entend crier « Vive l’artillerie ! » et quelques vivats, plus forts, pour le roi Ferdinand VII. Les insultes à l’adresse des Français ne manquent pas non plus. Quelques-uns réclament des armes, mais personne ne les suit. Pas encore.
— Bonjour, Mosié le capitaine.
— Bonjour, lieutenant [1] .
Il vient tout juste de passer le portail de briques et les grilles en fer forgé de l’entrée principale quand il se heurte au capitaine français qui commande le détachement de soixante-quinze soldats du train de l’artillerie impériale, plus un tambour et quatre sous-officiers, qui gardent la porte, la caserne, les quartiers, le pavillon de garde et l’armurerie. L’Espagnol porte la main à son chapeau, et l’autre lui répond d’un air irrité et comme à contrecœur : il est nerveux, et ses hommes encore plus. Ces gens dehors, dit-il à Arango, n’en finissent pas de les insulter et, si ça continue, il va les disperser à coups de fusils.
— Si eux pas partir, je donne l’ordre de tirer… Pan, pan !… Compris ?
Arango comprend trop bien. Voilà qui déborde les instructions reçues de son colonel. Désolé, il regarde autour de lui et observe les expressions préoccupées sur les visages de la maigre troupe d’Espagnols qu’il a sous ses ordres : seize hommes, soldats, sergents et caporaux. Ils ne sont pas armés, et même les fusils entreposés dans la salle d’armes n’ont ni munitions, ni pierres, ni platines. Ils sont tous sans défense, face à ces Français irascibles et armés jusqu’aux dents.
— Je vais voir ce que je peux faire, dit-il au capitaine de l’armée impériale.
— Je vous donne quinze minutes. Pas une de plus.
Quittant le Français, Arango prend ses hommes à part. Ils sont alarmés, et il tente de les tranquilliser. Par chance, le caporal Eusebio Alonso se trouve parmi eux, il le connaît, c’est un vétéran posé, discipliné, à qui il peut faire confiance. Il l’envoie donc à la porte avec pour instructions de calmer les gens et d’essayer que les sentinelles françaises ne fassent pas une folie. Sinon, il ne pourra plus répondre des civils qui sont dehors ni de ses hommes.
Devant le Palais, les choses se sont compliquées. Un gentilhomme de la Cour que, d’en bas, personne ne peut identifier vient d’apparaître au balcon pour joindre ses cris à ceux du serrurier Molina. « On enlève l’infant ! » a-t-il vociféré, confirmant les craintes des gens qui s’attroupent autour de la berline vide et sont désormais soixante ou soixante-dix. Il n’en faut pas plus à Molina pour franchir le pas. Hors de lui, suivi par les plus exaltés et par la grande femme avenante qui agite un foulard blanc pour que les sentinelles ne tirent pas, le serrurier se précipite vers la porte la plus proche, celle du Prince, où les soldats des Gardes espagnoles, perplexes, ne leur barrent pas le passage. Surpris par le succès de son initiative, Molina exhorte ceux qui l’accompagnent à poursuivre plus avant, lance quelques vivats pour la famille royale, répète « Trahison, trahison ! » d’une voix tonitruante, et, encouragé par les cris de ceux qui lui font chorus, s’élance dans le premier escalier qu’il trouve sans rencontrer d’autre opposition que celle d’un militaire, Pedro de Toisos, exempt des Gardes du Corps, qui vient à sa rencontre.
— Au nom du Ciel !… Calmez-vous, nous sommes déjà sous bonne garde !
— La garde, c’est nous qui nous en occupons !… hurle Molina en l’écartant. À mort les Français !
Tout d’un coup, alors que le serrurier et les inconditionnels qui le suivent continuent de monter, apparaît sur le palier un enfant de quatorze ans en habit de cour et accompagné d’un gentilhomme et de quatre Gardes du Corps. La grande femme, qui se tient derrière Molina, s’écrie : « C’est l’infant don Francisco ! », et le serrurier s’arrête net, décontenancé, en se voyant devant le garçon. Puis, retrouvant son audace habituelle, il s’agenouille sur les marches de l’escalier et lance un « Vive l’infant ! Vive la famille royale ! » que ses compagnons reprennent en chœur. L’enfant, qui avait pâli au spectacle de ce tumulte, recouvre ses couleurs et sourit un peu, ce qui renforce l’enthousiasme de Molina et des siens.
— Montons ! Montons ! crient-ils. Allons voir l’infant don Antonio !… Personne ne sortira d’ici !
Aussitôt, alternant les vivats et les « À mort ! », la troupe de Molina se précipite pour baiser les mains de l’enfant et le porte quasiment en triomphe, avec son escorte, jusqu’au seuil du cabinet de son oncle don Antonio. Une fois là, répondant à quelques mots que le gentilhomme qui l’accompagne lui glisse à l’oreille, le garçon, avec un calme admirable pour son âge, remercie Molina et les autres pour leur dévouement, leur garantit qu’il ne part pas pour Bayonne, les prie de redescendre sur la place et leur promet que, d’ici peu, il se montrera au balcon pour les rassurer tous. Le serrurier hésite un instant, mais il comprend que ce serait risqué d’aller plus avant, d’autant que dans l’escalier résonnent les pas d’un piquet des Gardes espagnoles qui montent en hâte pour dégager l’infant. Et donc, satisfait et décidé à ne pas défier davantage le sort, il persuade ceux qui le suivent que c’est la chose la plus raisonnable à faire, prend congé de l’infant avec force vivats et révérences, descend l’escalier quatre à quatre et retourne sur la place, triomphant et heureux comme s’il portait l’écharpe de capitaine général, juste au moment où le jeune don Francisco de Paula, en gentilhomme accompli, sort sur le balcon situé à l’angle de la place en saluant de la tête en signe de gratitude et en adressant, de la main, beaucoup de baisers au peuple rassemblé là, qui dépasse maintenant les trois cents personnes, parmi lesquelles quelques soldats isolés du régiment des Volontaires d’Aragón, tandis que d’autres arrivent des maisons voisines ou se mettent à leurs balcons.
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