Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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À cet instant, tout se complique. À quelques pas du serrurier Molina, José Lueco, habitant de Madrid et fabricant de chocolat, se trouve près de la voiture qui attend toujours à la porte du Prince avec pour seuls occupants le cocher et le postillon. Dans le tumulte, et tandis que l’infant se montre au balcon, Lueco, aidé par Juan Velázquez, Silvestre Álvarez et Toribio Rodríguez – le premier muletier et les deux autres garçons d’écurie du comte d’Altamira et de l’ambassadeur du Portugal –, vient de couper avec son couteau les traits de l’attelage.
— Comme ça, clame Lueco, ils ne l’enlèveront pas !
— Plutôt la mort… ajoute Velázquez.
— … que l’esclavage ! complète Rodríguez.
Les gens les applaudissent comme des héros. Il en est même qui tentent de couper les jarrets des mules. Au même instant, alors que les couteaux ne sont pas encore refermés, apparaissent dans la foule deux uniformes français, l’un de l’infanterie légère et l’autre, blanc et rouge avec beaucoup de cordons et de galons, porté par le chef d’escadron Armand La Grange, aide de camp du duc de Berg ; lequel, en voyant l’attroupement du haut de la terrasse de sa résidence voisine du palais Grimaldi, l’a envoyé avec son interprète voir ce qui se passait. Or La Grange, soldat aguerri malgré sa jeunesse et aristocrate jusqu’au bout des ongles, déteste viscéralement la populace : il se fraye sans ménagements un chemin en direction de la porte du Prince, avec autant de témérité que de mépris. Se conduisant, en somme, avec la grossière arrogance d’un homme qui se croit chez lui. Jusqu’à ce que, pour son malheur, il se heurte à José Lueco et ses camarades.
— Va foutre ta salope de mère, gabacho ! lui lance celui-ci.
L’aide de camp de Murat ne sait pas un mot d’espagnol, mais l’interprète lui traduit. D’ailleurs les navajas ouvertes et les visages de ceux qui le bousculent sont suffisamment éloquents. Il recule donc d’un pas et met la main au sabre de cavalerie qu’il porte au côté. Le soldat l’imite, les gens font cercle en flairant la bagarre, et là-dessus apparaît le serrurier Molina qui, à la vue des uniformes, se remet à crier :
— Tuez-les ! Tuez-les !… Ne laissons passer aucun Français !
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tous se précipitent sur La Grange et l’interprète, les malmènent, lacèrent leurs habits, et seule l’intervention de l’exempt des Gardes du Corps Pedro de Toisos empêche qu’ils ne soient taillés en pièces sur-le-champ. Faisant preuve d’une grande présence d’esprit, Toisos arrive en courant et parvient à extraire l’aide de camp de Murat et le soldat de la foule en leur faisant rengainer leurs sabres, tout en ordonnant à Lueco et aux autres de ranger leurs couteaux.
— Ne versons pas de sang !… Pensez à l’infant don Francisco, pour l’amour de Dieu !… Ne déshonorons pas ce lieu !
Son uniforme et son autorité calment un peu les esprits, donnant ainsi le temps à la vingtaine de soldats français qui débouchent de la rue Nueva de permettre à leurs compatriotes de se retirer sous la protection de leurs baïonnettes. Furieux de voir ses proies lui échapper, Molina vocifère en exhortant les gens à ne pas les laisser partir. À ce moment apparaît à la porte du Palais le ministre de la Guerre, O’Farril, qui vient jeter un coup d’œil. Et comme le serrurier lui crie au nez sans le moindre respect, le ministre, visage décomposé, le pousse pour l’écarter.
— Que ces trublions rentrent chez eux, personne n’a besoin d’eux !
— Ce sont les coquins comme vous, monsieur, qui vendent l’Espagne et qui nous perdent tous ! se rebiffe le serrurier sans se laisser intimider.
— Partez, ou j’ordonne d’ouvrir le feu !
— Le feu ?… Contre le peuple ?
La foule se presse, menaçante, pour soutenir Molina. Un jeune soldat des Volontaires d’Aragón met la main à la poignée de son sabre en injuriant O’Farril qui, prudent, retourne à l’intérieur. À cet instant, on entend de nouveaux cris. « Un Français ! Un Français ! » hurlent des gens qui se précipitent vers le coin de la rue Tesoro. Molina, qui cherche aveuglément sur quoi décharger sa colère, joue des coudes et arrive à temps pour voir un marin de la Garde impériale affolé – un messager qui tentait de s’échapper en direction de San Gil – se faire désarmer devant le poste de garde par le capitaine des Gardes wallonnes Alejandro Coupigny, fils du général Coupigny, qui lui enlève son sabre et le fait entrer pour le sauver de la populace déchaînée. Molina, dépité par la perte de cette nouvelle proie, arrache des mains d’un voisin un gros bâton noueux et le brandit.
— Allons tous chercher des Français ! braille-t-il à s’en décrocher la mâchoire. Tuons-les ! Tuons-les !
Et, donnant l’exemple, suivi du soldat des Volontaires d’Aragón, du chocolatier Lueco, des garçons d’écurie et de quelques autres, il se lance en courant vers les rues attenantes à la place du Palais, en quête de quelqu’un pour assouvir sa soif de sang ; ce qui ne tarde guère, car, à peine passé le carrefour, ils découvrent un militaire impérial, sans doute un autre messager, qui se dirige vers le casernement de San Nicolás. Avec des hurlements de joie, le serrurier et le soldat se jettent à la poursuite du Français, qui fuit désespérément mais est rattrapé par le gourdin de Molina dans le renfoncement de l’école située en face de San Juan. Celui-ci lui assène une volée de coups sur la tête, sans pitié, et le malheureux s’écroule à terre, où le soldat le perce de son sabre.
Joaquín Fernández de Córdoba, marquis de Malpica et grand d’Espagne, est au balcon de sa maison, près du Palais royal et en face de l’église Santa María, d’où il observe les allées et venues des gens. Les derniers cris et les mouvements de la foule ont inquiété le marquis et, la curiosité aidant, il décide d’aller y voir de plus près. Pour ne pas se compromettre – il est capitaine du régiment d’infanterie de Málaga, mais actuellement en disponibilité –, il écarte l’uniforme et s’habille d’un chapeau à bord étroit, d’une redingote brune et de bottes à la polonaise. Puis il se munit d’une canne-épée, d’un gros pistolet à canon court, chargé, qu’il glisse dans sa poche, et sort, accompagné d’un serviteur de confiance. Le marquis de Malpica n’est pas homme à éprouver de la sympathie pour les révoltes populaires ; mais, en tant que militaire et Espagnol, la présence française lui est pénible. Partisan au début, à l’instar de tant d’autres membres de la noblesse, de l’autorité napoléonienne parce qu’elle a mis le pays à l’abri des débordements révolutionnaires qui ont ensanglanté son voisin, et admirateur, en bon militaire, des exploits guerriers de Bonaparte, cette complaisance a cédé ces derniers temps la place à l’irritation d’un homme qui voit sa terre livrée à des mains étrangères. Il fait aussi partie de ceux qui ont applaudi à la chute de Godoy, à l’abdication du vieux roi et à l’accession de Ferdinand VII au trône. Le caractère du jeune monarque suscite en lui de grandes espérances ; encore que, militaire et homme discret, il ne se soit jamais prononcé ouvertement pour ou contre la situation que vit sa patrie, et qu’il réserve ses opinions pour sa famille et le cercle de ses intimes.
En compagnie de son serviteur, répondant au nom d’Olmos, un ancien soldat qui fut son ordonnance à Málaga, le marquis entend jeter un œil sur cette partie du quartier et monter ensuite vers le Palais. Aussi, passant derrière Santa María, il suit la rue de l’Almudena jusqu’à la place des Conseils et, après avoir échangé quelques impressions avec un relieur qu’il connaît – l’homme, inquiet, ne sait s’il doit ouvrir sa boutique ou non –, il oblique à gauche par la rue du Factor pour se diriger vers l’esplanade du Palais. Cette rue est déserte. Pas une âme, et balcons et fenêtres sont vides. Cet étrange silence alerte l’instinct militaire du marquis.
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