Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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Tout le monde ne fait pas la chasse au Français. Certes, dans les quartiers les plus pauvres, les plus populaires, et dans les environs de l’esplanade du Palais, embrasés par le massacre qu’a commis la Garde impériale, les habitants s’acharnent sur tous ceux qui leur tombent sous la main, mais beaucoup de familles protègent les militaires qui sont logés chez elles et les sauvent de ceux qui veulent les assassiner. Ce n’est pas toujours par charité chrétienne : pour beaucoup de Madrilènes, surtout parmi les gens qui ont une situation, employés de l’État, hauts fonctionnaires et nobles, les choses ne semblent pas claires. La famille royale est à Bayonne, le peuple révolté n’est pas fiable dans ses affections comme dans ses haines, et les Français – unique pouvoir incontestable pour le moment, en l’absence d’un vrai gouvernement espagnol et avec l’armée paralysée – représentent une certaine garantie contre les désordres de la rue qui peuvent devenir, aux mains de bandes d’insurgés, incontrôlables et terribles. Dans tous les cas et quelle qu’en soit la raison, ce qui est sûr, c’est que l’on voit dans les rues des gens qui s’interposent entre le peuple et les Français seuls ou désarmés, comme cet habitant qui, sur la place de la Leña, sauve un caporal en criant à ses agresseurs : « Les Espagnols ne tuent pas des hommes sans défense ! » Ou ces femmes qui, devant San Justo, tiennent tête à ceux qui veulent achever un soldat blessé et le font entrer dans l’église.

Ce ne sont pas les seuls exemples de pitié. Durant toute la journée, y compris dans les heures terribles qui sont à venir, nombreux sont les cas où l’on respecte la vie de ceux qui jettent leurs armes et implorent clémence, en les enfermant dans des caves et des greniers, ou en les guidant en lieu sûr ; mais on est sans miséricorde pour ceux qui tentent de gagner en groupe leurs casernes ou qui ouvrent le feu. Malgré les innombrables morts qui jonchent les rues, l’historien français Adolphe Thiers écrira plus tard que nombre de soldats français, ce jour-là, doivent d’avoir eu la vie sauve « à l’humanité de la classe moyenne, qui les a cachés dans ses maisons ». Beaucoup de témoignages le confirment. L’un d’eux sera consigné, des années après dans ses Mémoires, par un jeune homme de dix-neuf ans qui, en ce moment, observe les événements depuis la porte de sa maison, située rue du Barco, face à celle de la Puebla : il se nomme Antonio Alcalá Galiano et est le fils du capitaine de frégate Dionisio Alcalá Galiano, mort il y a trois ans au commandement du navire Bahama, à la bataille navale de Trafalgar. En descendant par la rue du Pez, le jeune homme a vu trois Français qui, se tenant par le bras, marchent au centre du ruisseau en évitant les trottoirs, « d’un pas ferme et régulier, voire serein, digne, menacés d’une mort cruelle et contraints d’être la cible d’atroces insultes ». Ils se dirigent sans doute vers leur caserne, suivis par une vingtaine de Madrilènes qui les houspillent, sans que personne se décide encore à les toucher. Et, au dernier moment, alors que la foule va se jeter sur eux, un individu bien habillé sauve les Français en s’interposant et en persuadant les gens de les laisser aller, expliquant que « la colère espagnole ne doit pas s’employer contre des hommes ainsi désarmés et isolés ».

Il y a aussi des manifestations d’humanité de la part de militaires. Près de la porte de Fuencarral, les capitaines Labloisière et Legriel, qui portent des ordres du général Moncey à la caserne du Conde-Duque, sont tirés des griffes d’un groupe d’habitants qui veulent les mettre en pièces par l’intervention de deux officiers des Volontaires de l’État qui les font entrer dans leur caserne. Et à la Puerta del Sol l’enseigne de frégate Esquivel, qui a mis ses grenadiers de la Marine sous les armes, bien que toujours sans cartouches, voit huit ou dix soldats de l’armée impériale qui, au coin de la rue du Correo, veulent traverser la foule qui les insulte. Avant que le pire ne se produise, il descend en vitesse avec quelques hommes, parvient à désarmer les Français et les enferme dans les cellules de l’hôtel des Postes.

Le commandant Vantil de Carrère, attaché au corps d’observation du général Dupont, est l’un des deux mille quatre-vingt-dix-huit malades français – pour la plupart souffrant de maladies vénériennes ou de la gale qui ravage l’armée impériale – internés à l’Hôpital général, situé au carrefour de la rue Atocha et de la promenade du Prado. En entendant les cris et les coups de feu, Carrère se lève de son lit du pavillon des officiers, s’habille comme il peut et court voir ce qui se passe. À la porte, dont la grille vient d’être fermée devant une multitude de Madrilènes en furie qui lancent des pierres et veulent entrer pour massacrer les Français, un capitaine des Gardes espagnoles et quelques soldats tentent de contenir la populace au péril de leur vie. Le commandant demande au gradé de tenir encore quelques instants et organise en grande hâte la défense, mobilisant trente-six officiers hospitalisés et tous les soldats qui peuvent tenir debout. Après avoir barricadé la porte avec des lits métalliques et ouvert le dépôt d’armes installé dans une salle de l’hôpital, Carrère rassemble un bataillon de neuf cents hommes portant pour tout vêtement leurs chemises de malades souillées et noires, qu’il répartit dans le bâtiment pour défendre les entrées de la rue Atocha et du Prado. Cela fait, le capitaine des Gardes espagnoles n’en doit pas moins se démener pour mater une tentative des cuisiniers de l’hôpital qui veulent s’emparer d’armes et tuer les malades. Dans le tumulte des couloirs où éclatent quelques coups de feu, un marmiton espagnol solidement bâti, deux cuisiniers et deux malades sont enfermés dans les cuisines, mais aucun Français n’est blessé. La situation est rétablie par une compagnie de l’infanterie impériale qui arrive au pas de course, disperse les gens dans la rue et forme un cordon autour du bâtiment. Lorsque le commandant Carrère cherche le capitaine espagnol pour le remercier et connaître son nom, celui-ci est déjà parti avec ses hommes pour rejoindre sa caserne.

D’autres n’ont pas la chance des malades de l’Hôpital général. Une ordonnance française de dix-neuf ans qui porte un message au détachement de la Plaza Mayor est assassinée par les habitants de la rue Cofreros ; et un peloton qui, ne prenant pas garde au tumulte, passe par la ruelle de la Zarza en transportant du bois, est attaqué à coups de pierres et de bâtons jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des blessés et des morts et que leurs agresseurs puissent s’emparer de leurs armes. À peu près à la même heure, le prêtre don Ignacio Pérez Hernández, qui est resté à la Puerta del Sol avec son groupe de paroissiens, voit déboucher de la rue d’Alcalá, devant l’église et l’hôpital du Buen Suceso, deux mamelouks de la Garde qui galopent à bride abattue, porteurs de plis – on en saura bientôt le contenu, puisqu’ils tomberont dans les mains mêmes du prêtre – du général Grouchy pour le duc de Berg.

— Des Maures !… Ce sont des Maures ! crient les gens en voyant leurs turbans, leurs féroces moustaches et leurs vêtements bigarrés. Ne les laissez pas s’échapper !

Les deux cavaliers égyptiens jettent les plis pour sauver leur vie et tentent de s’ouvrir un passage dans la foule qui agrippe les rênes de leurs chevaux. À la hauteur de la rue Montera, ils éperonnent leurs montures et se lancent au milieu des gens, en tirant à droite et à gauche avec leurs pistolets d’arçon. Ivre de rage, la multitude court derrière eux, en rattrape un sur le carreau de San Luis et l’abat d’une balle, et l’autre dans la rue de la Luna, où elle le traîne par terre et s’acharne sur lui jusqu’à ce que mort s’ensuive.

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