Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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À l’hôtel des Postes, l’enseigne de frégate Esquivel, qui a tout suivi du haut de son balcon, envoie un message urgent au Gouvernement militaire, pour faire savoir au gouverneur don Fernando de la Vera y Pantoja que la situation ne cesse d’empirer, que la Puerta del Sol est pleine de gens surexcités, qu’il y a des morts et qu’il ne peut rien faire, car ses hommes sont toujours sans munitions et sans ordres de leurs supérieurs. La réponse du gouverneur arrive rapidement : qu’il se débrouille comme il peut et, s’il n’a pas de cartouches, qu’il en demande à sa caserne. Sans grand espoir, Esquivel envoie un autre messager pour en obtenir, mais les cartouches n’arriveront jamais. Découragé, il finit par dire à ses hommes de barricader l’entrée ; et, dans le cas où la foule arriverait à la forcer et à pénétrer dans le bâtiment, d’ouvrir les cellules où sont enfermés les prisonniers français et de leur permettre de s’échapper par la porte de derrière. Puis il retourne au balcon et constate que beaucoup de ceux qui remplissaient la place et l’avaient quittée par les rues Mayor et Arenal pour se diriger vers l’esplanade du Palais reviennent en courant, dans un grand désordre. Ils crient que les gabachos mitraillent sans pitié tous les gens qui s’en approchent.

Préoccupé par les détonations qu’il entend retentir vers le quartier du Palais, le capitaine Marcellin Marbot achève hâtivement de s’habiller, prend son sabre, se précipite dans l’escalier et demande au majordome espagnol de la maison où il loge – un petit hôtel particulier de la place Santo Domingo – de faire seller le cheval qui est à l’écurie et de le faire sortir dans la cour intérieure. Il s’apprête à le monter et à partir au galop rejoindre son poste auprès du duc de Berg, au palais Grimaldi voisin, quand apparaît don Antonio Hernández, conseiller au tribunal des Indes et maître des lieux. L’Espagnol est vêtu à l’ancienne, gilet ajusté et ample veste, mais ses cheveux gris ne sont pas poudrés. En voyant le trouble du jeune officier qui veut se précipiter dans la rue sans prendre la moindre précaution, il le retient par le bras avec une amicale sollicitude.

— Si vous sortez, ils vont vous tuer… Les vôtres ont tiré sur la foule. Les factieux sont dans la rue et attaquent tous les Français qu’ils trouvent.

Ému, Marbot pense aux soldats malades et sans défense, aux officiers logés chez l’habitant dans tout Madrid.

— Ils attaquent des hommes désarmés ?

— Je crains que oui.

— Les lâches !

— Ne dites pas cela. Chacun a ses raisons, ou croit les avoir, pour faire ce qu’il fait.

Marbot n’est pas d’humeur à peser les raisons des uns et des autres. Et il ne se laisse pas convaincre de rester. Sa place est près de Murat et son honneur d’officier en jeu. Il le dit d’un air résolu à don Antonio. Il ne peut demeurer caché comme un rat et va donc tenter de s’ouvrir un passage à coups de sabre. Le conseiller hoche la tête et l’invite à le suivre jusqu’à la grille, d’où l’on voit la rue.

— Voyez. Ils sont au moins trente excités avec des escopettes, des gourdins et des couteaux… Vous n’avez aucune issue.

Le capitaine, désespéré, se tord les mains. Il sait que don Antonio a raison. Pourtant, sa jeunesse et son courage le poussent à sortir. Le regard égaré, il dit adieu à son hôte en le remerciant de son hospitalité et de ses bons soins. Après quoi, il réclame de nouveau son cheval et empoigne son sabre.

— Laissez là votre cheval, rengainez-moi ça et venez avec moi, dit don Antonio après un instant de réflexion. Vous avez plus de chances à pied qu’à cheval.

Et discrètement, en le priant de mettre sa capote pour dissimuler l’uniforme trop voyant, il conduit Marbot dans le jardin, le fait passer par une petite porte dans le mur, sous la roseraie, et le guide lui-même à travers des ruelles étroites en marchant à quelques pas devant lui pour vérifier que tout est bien dégagé, jusqu’au coin de la rue du Reloj, tout près du palais Grimaldi, où il le laisse sain et sauf dans un poste de garde français.

— L’Espagne est un pays dangereux, lui dit-il en lui tendant la main. Et aujourd’hui plus que jamais.

Cinq minutes plus tard, le capitaine Marbot entre dans le palais Grimaldi. Le quartier général de Son Altesse impériale le grand-duc de Berg est en ébullition ; il y règne un vacarme d’enfer, les salons sont pleins de chefs et d’officiers, et de tous côtés entrent et sortent des estafettes portant des ordres, dans une atmosphère de nervosité et d’agitation extrêmes. Au rez-de-chaussée, dans la bibliothèque dont les meubles et les livres ont été poussés dans un coin pour laisser tout l’espace aux cartes et aux papiers militaires, Marbot trouve Murat, tout de blanc vêtu, bottes à l’allemande, dolman de hussard avec brandebourgs, broderies et boucles en abondance, resplendissant comme à son habitude, mais le sourcil froncé, entouré de son état-major au grand complet : Moncey, Lefebvre, Harispe, Belliard, et leurs aides de camp. La fine fleur de l’armée. Ce n’est pas en vain que la République et la guerre ont donné à l’Empire les généraux les plus capables, les officiers les plus loyaux et les soldats les plus courageux de toute l’Europe. Murat lui-même – sergent en 1792, général de division sept ans plus tard – en est un magnifique exemple. Mais s’il est efficace et courageux à l’extrême, le grand-duc n’est pas pour autant un prodige d’habileté diplomatique ni de courtoisie.

— Il était temps, Marbot !… Où diable étiez-vous donc ?

Le jeune capitaine se met au garde-à-vous, il balbutie une excuse vague et incompréhensible avant de serrer les dents, refoulant des explications qui, à vrai dire, n’intéressent personne. Dès le premier coup d’œil, il a vu que Son Altesse est d’une humeur massacrante.

— Quelqu’un sait-il où se trouve Friederichs ?

Le colonel Friederichs, commandant le 1 errégiment de grenadiers de la Garde impériale, entre à cet instant, presque sur les talons de Marbot qu’il manque de bousculer. Il est en civil, veste de ville et chapeau rond, car le tumulte l’a surpris dans son bain et il n’a pas eu le temps d’endosser son uniforme. Il brandit à la main le sabre d’un cornette de chasseur à cheval tué par la populace devant la porte de la maison où il loge. La fureur de Murat redouble tandis qu’il écoute son rapport.

— Que fait Grouchy, par tous les diables ? Il devrait être déjà en train d’amener la cavalerie du Buen Retiro.

— Nous ne savons pas où se trouve Grouchy, Votre Altesse.

— Eh bien, cherchez-moi Privé.

— Il est introuvable, lui aussi.

— Alors Daumesnil !… Ou n’importe qui !

Le duc de Berg est hors de lui. Ce qu’il voyait comme une répression brutale, rapide et efficace, est en train de lui échapper. À chaque instant entrent des messagers avec des rapports sur les incidents dans la ville et sur les Français attaqués par les habitants. La liste des pertes augmente sans cesse. On vient de confirmer la mort du fils du général Legrand – un jeune et prometteur lieutenant de cuirassiers tué par le pot de fleurs qu’il a reçu sur la tête, commente-t-on avec stupeur –, la blessure grave du colonel Jacquin, de la gendarmerie impériale, et l’on apprend que, comme une demi-centaine de chefs et d’officiers, le général Lariboisière, commandant l’artillerie de l’état-major, se trouve bloqué par la populace dans son logement, sans pouvoir sortir.

— Je veux que les marins de la Garde protègent cette maison, et que mes chasseurs basques occupent la place Santo Domingo. Vous, Friederichs, tenez la place du Palais et l’entrée des rues de l’Almudena et de la Platería… Que la troupe tire sans états d’âme. Sans faire grâce à personne, sans distinction d’âge ni de sexe. Suis-je clair ?… À personne.

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