Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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— Des armes ! Des armes !… Nous voulons des armes !

Ivres de rage, les gens parcourent en hurlant les rues voisines de la place du Palais, montrant leurs mains nues et leurs vêtements tachés de sang, déposant les blessés sous les porches des maisons. Aux balcons, les femmes crient et pleurent. Certains habitants courent se cacher, d’autres sortent, surexcités, et réclament vengeance et mort, tandis qu’un vent de folie collective enflamme les rues. « À mort les gabachos ! », telle est la clameur générale. Et en réponse à ceux qui objectent l’absence d’armes, la consigne circule : « Nous avons des gourdins et des couteaux. » Sur la place de la Cruz Verde, un sergent de la cavalerie polonaise qui loge là est assailli par une meute de gamins au moment où il sort pour se rendre à son poste : il est tué à coups de pierres et de navajas, et pendu par les pieds, nu, à une lanterne du coin de la rue du Rollo. Et à mesure que se répand la nouvelle du massacre de la place du Palais, de quartier en quartier, commence la chasse au Français.

— On cherche les gabachos dans tout Madrid. Aux armes !… Aux armes !

La multitude court de tous côtés, exaltée, en quête de vengeance. Le centre de la ville est une fournaise de haine. Du balcon de l’hôtel des Postes, l’enseigne de frégate Esquivel voit la foule de la Puerta del Sol lapider un dragon qui passe au galop, la tête collée à la crinière de son cheval, en direction du cours San Jerónimo. Partout retentissent les appels aux armes et à la traque des Français, et la populace commence à se jeter sur ceux-ci quand elle les rencontre isolés, surpris à la porte de leurs logements ou en route pour leurs casernes. Beaucoup d’officiers et de sous-officiers perdent ainsi la vie, poignardés dès qu’ils sortent dans la rue. Dans les premiers moments, outre le sergent de la cavalerie polonaise, deux militaires de l’armée impériale sont assassinés face au théâtre de Los Caños del Peral, trois meurent égorgés sur la place Conde de Barajas, et deux périssent sous des coups de ciseaux de tailleur près de la taverne de la voûte de Botoneras. Un autre Polonais, parmi ceux qui montent la garde sur la petite place de l’Ángel, devant le palais Ariza, reçoit une décharge d’escopette dans le dos. Nombre d’individus, familiers de la rapine et de la navaja, sont venus là pour pêcher en eau trouble et dépouillent les cadavres français de leurs bourses, bagues, habits, et de tout ce qui présente de la valeur.

Nombreuses sont les femmes qui se mêlent au désordre. Après s’être précipitée dans la rue au bruit du tumulte, Ramona Esquilino Oñate, vingt ans, célibataire, habitant au 5 de la rue de la Flor, va avec sa mère jusqu’à l’angle de la rue San Bernardo en exhortant le voisinage à attaquer les Français.

— Hérétiques sans Dieu et sans vergogne ! clame la mère.

Là, elles se heurtent à un officier de l’armée impériale qui sort de son logement, elles l’agressent, lui arrachent son épée, lui infligent avec celle-ci plusieurs blessures ; elles sont sur le point de l’achever, quand des soldats français accourent à son secours et, à coups de crosses et de baïonnettes, laissent les deux femmes ensanglantées et inanimées.

Des quartiers les plus mal famés, où les nouvelles arrivent en passant de balcon en balcon, de bouche à oreille, convergent vers les rues du centre, pour attaquer tous les Français qu’elles rencontrent, des troupes de gens du peuple, toute une populace en colère encouragée par de nombreuses femmes qui l’accompagnent et hurlent. Tout soldat de l’armée impériale à pied ou à cheval est frappé à coups de gourdins, de couteaux, de pierres, de ciseaux, de briques ou de pots de fleurs. Un pot lancé d’un balcon de la rue du Barquillo tue le fils du général Legrand – ancien page personnel de l’Empereur – en le faisant tomber de cheval, à la consternation de ses camarades. Non loin de là, José Muñiz Cueto, un Asturien de vingt-huit ans qui travaille comme valet à l’hôtellerie de la place Matute et revient de l’esplanade du Palais épouvanté par ce qu’il vient de vivre, se joint à d’autres jeunes gens pour traquer un Français qu’ils découvrent en train de fuir et qui finit par se réfugier dans le collège de Loreto, où les sœurs l’accueillent après être sorties pour le protéger. De retour à l’hôtellerie, l’Asturien rencontre son frère Miguel et trois autres valets – ils se nomment Salvador Martínez, Antonio Arango et Luis López – qui s’arment avec leur patron, José Fernández Villamil, pour partir à la recherche de Français. On entend l’hôtelière et les servantes pleurer dans la cuisine.

— Tu viens avec nous ? l’interroge le patron.

— Votre question est une insulte. Si mon frère y va, j’y vais !

Les six hommes sortent, en gilet et manches de chemise, graves, déterminés. Ils portent tous leurs navajas, auxquelles ils ont ajouté de grands couteaux de cuisine, une hache à fendre le bois, une pique rouillée, une broche à rôtir et un fusil de chasse que l’hôtelier a décroché du mur. Dans la rue de Las Huertas, où ils sont rejoints par un apprenti tailleur d’un atelier voisin et un orfèvre de la rue de la Gorguera, une énorme flaque de sang s’étale sur la chaussée, mais ils ne voient personne, Espagnol ou Français, de blessé ou de mort. D’une fenêtre, quelqu’un leur dit qu’un mosiú s’est défendu : ce sang est madrilène. Aux balcons, des femmes crient et se lamentent ; d’autres, à la vue de l’hôtelier et de ses valets, applaudissent et réclament vengeance. En chemin, leur groupe grossit encore, il reçoit le renfort d’un commis de boutique, d’un plâtrier, d’un portefaix et d’un mendiant qui fait ordinairement la manche place Antón Martín ; des commerçants ferment leurs boutiques et posent des planches sur les devantures. Quelques-uns encouragent la troupe armée, et les gamins de la rue abandonnent osselets et toupies pour courir derrière eux.

— Au Palais ! Au Palais !… crie le mendiant. Pas de quartier pour les franchutes !

Dans toute la ville commencent ainsi à se former spontanément des groupes qui joueront dans peu de temps un rôle capital, quand les troubles se transformeront en insurrection générale et que des ruisseaux de sang couleront dans les rues. L’Histoire enregistrera au moins quinze de ces bandes organisées, dont cinq seulement dirigées par des individus possédant une expérience militaire. À l’image de celle qui vient de la place Matute avec à sa tête l’hôtelier Fernández Villamil, où figurent le valet José Muñiz et son frère Miguel, presque toutes sont composées de gens du petit peuple, ouvriers, artisans, humbles fonctionnaires et boutiquiers, sans guère de représentants de la classe aisée et, dans un seul cas, conduites par quelqu’un qui appartient à la noblesse. Un de ces groupes se forme dans un débit de boissons du cours San Jerónimo, un autre dans la rue de la Bola, composé de laquais du comte d’Altamira et de l’ambassadeur du Portugal ; un autre part du cours San Pablo, dirigé par le marchand de charbon Cosme de Mora ; l’orfèvre Julián Tejedor de la Torre et son ami le bourrelier Lorenzo Domínguez en organisent un dans la rue Atocha avec leurs commis et leurs apprentis ; le plus célèbre des groupes qui vont combattre aujourd’hui dans les rues de Madrid est levé par l’architecte et professeur de San Fernando don Alfonso Sánchez dans sa maison du quartier San Ginés, où il arme ses domestiques, des voisins et ses collègues Bartolomé Tejada, qui enseigne l’architecture, et José Alarcón, professeur de sciences à l’académie des cadets des Gardes espagnoles : des messieurs, qui, d’après tous les témoins, se battront durant cette journée, faisant fi de leur position sociale, de leur âge et de leurs intérêts, avec beaucoup de courage et fort décemment.

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