Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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— Que vont-ils faire de nous ? se lamente Eugenio Rodríguez qui tremble pendant que son fils essaye de bander sa blessure avec un mouchoir.
— Ce sera à la grâce de Dieu, répond Cosme de Mora, résigné.
Couché sur la paille sale, Francisco Mata jure à voix basse. D’autres se signent, baisent des scapulaires et des médailles qu’ils sortent de sous leurs chemises. Certains prient.
Armé d’un sabre, sautant murs et vergers au-delà de la porte de Fuencarral, Blas Molina Soriano a réussi à s’échapper du parc de Monteleón. L’irréductible serrurier est parti à la dernière minute par la porte de derrière, après avoir vu tomber le capitaine Velarde, au moment où les Français faisaient irruption dans la cour, baïonnettes en avant. Au début de sa course, il était accompagné par l’hôtelier José Fernández Villamil, les frères José et Miguel Muñiz Cueto et un habitant du Barquillo nommé Juan Suárez ; mais au bout de quelques pas, découverts par une patrouille française dont les tirs ont blessé l’aîné des Muñiz, ils ont dû se séparer. Caché, après avoir fait un détour jusqu’à la rue San Dimas, il a vu passer de loin Suárez, les mains liées, entre des Français, mais n’a pas retrouvé la trace de Fernández Villamil et des autres. Après avoir attendu, sans lâcher le sabre et décidé à vendre chèrement sa peau avant de se laisser prendre, Molina prend le parti d’aller chez lui, où il imagine que sa femme doit être dévorée par l’angoisse. Il continue de suivre la rue San Dimas jusqu’à l’oratoire du Salvador, mais, voyant que des détachements français barrent l’entrée de toutes les rues qui donnent sur la place des Capuchinas, il s’engage dans la rue de la Cuadra jusqu’à la maison de la blanchisseuse Josefa Lozano, qu’il trouve dans sa cour en train d’étendre le linge.
— Qu’est-ce que vous faites ici, monsieur Blas, et avec un sabre ?… Vous voulez que les gabachos nous égorgent tous ?
— C’est pour ça que je viens, madame Pepa. Pour m’en débarrasser, si vous le permettez.
— Et où donc voulez-vous que je mette ça, grand Dieu ?
— Dans le puits.
La blanchisseuse soulève le couvercle qui couvre la margelle, et Molina jette son arme. Soulagé, après s’être un peu lavé et avoir laissé la femme nettoyer ses vêtements pour dissimuler les traces du combat, il poursuit son chemin. Et ainsi, en adoptant l’air le plus innocent du monde, le serrurier passe au milieu d’une compagnie de fusiliers français – des Basques, à en juger par les bérets et la langue – sur la place Santo Domingo, et près d’un peloton de grenadiers de la Garde dans la rue Inquisición, sans être arrêté ni molesté. Avant d’arriver chez lui, il rencontre son voisin Miguel Orejas.
— D’où venez-vous comme ça, Molina ?
— Et d’où ça pourrait-il être ?… Du parc d’artillerie de Monteleón. De me battre pour la patrie.
— Ça alors ! Et comment c’était ?
— Héroïque !
Laissant Orejas bouche bée, le serrurier entre dans sa maison, où il trouve sa femme transformée en océan de larmes. Après l’avoir prise dans ses bras et consolée, il demande un peu de bouillon chaud, le boit debout et repart dans la rue.
Le tir français frappe le mur et fait voler des éclats de plâtre. Baissant la tête, le jeune Francisco Huertas de Vallejo fait demi-tour dans la rue Santa Lucia tandis que les balles sifflent autour de lui. Il est seul et il a peur. Il se demande si les Français tireraient sur lui avec autant d’acharnement s’il ne portait pas son fusil ; mais, malgré la panique qui le fait courir comme un dératé, il ne peut se résoudre à le lâcher. Même s’il n’a plus de cartouches, ce fusil est l’arme qu’on lui a confiée au parc d’artillerie, il a combattu avec toute la matinée, et la baïonnette est tachée de sang ennemi – le souvenir du crissement de l’acier contre l’os continue de le faire frémir. Il ne sait s’il n’en aura pas de nouveau besoin, aussi préfère-t-il ne pas s’en débarrasser. Pour éviter les tirs, le jeune homme se réfugie sous une voûte, traverse une cour en faisant fuir les poules qui picorent et, après être passé devant les yeux épouvantés de deux habitantes qui le regardent comme s’il était le diable en personne, ressort au fond dans une ruelle, où il essaye de récupérer son souffle. Il est fatigué et ne parvient pas à s’orienter, car il ne connaît pas le quartier. Calme-toi et réfléchis un peu, se dit-il, ou tu vas te faire attraper comme un moineau. Il s’efforce de respirer profondément et de se maîtriser. Ses poumons le brûlent et sa bouche aussi, grise à force de mordre les cartouches. Finalement, il décide de revenir sur ses pas. En repassant devant les femmes de la cour, il leur demande un verre d’eau d’une voix rauque qu’il ne reconnaît pas lui-même. Elles le lui apportent, apeurées d’abord par le fusil, puis attendries pas sa jeunesse et son aspect.
— Il est blessé, dit l’une.
— Pauvre petit, dit l’autre. Et si jeune !
Francisco Huertas fait d’abord signe que non, puis il regarde et constate que du sang coule par une déchirure sur le côté gauche de sa chemise. À l’idée qu’il a été blessé, il sent ses jambes se dérober sous lui ; mais un rapide examen le rassure tout de suite. Ce n’est qu’une éraflure sans importance : causée par une balle à bout de course quand, tout à l’heure, on lui a tiré dessus. Les femmes lui font un pansement de fortune, le laissent se laver la figure dans une bassine d’eau et lui apportent un quignon de pain avec de la viande séchée qu’il dévore avidement. Peu à peu arrivent des voisins pour s’informer auprès du jeune homme, il leur raconte ce qu’il a vu à Monteleón ; mais comme le cercle ne cesse de grossir, Francisco Huertas finit par craindre qu’il n’attire l’attention des Français. Il leur dit donc adieu, termine son pain et sa viande séchée, demande comment aller à la Ballesta et à l’hôpital Los Alemanes, sort de nouveau par le fond de la cour et chemine avec précaution, inspectant les alentours à chaque coin de rue avant de s’aventurer plus loin. Il tient toujours le fusil à la main.
Passé trois heures de l’après-midi, tous les combats ont cessé dans Madrid. Désormais, les troupes impériales contrôlent toutes les places et les artères principales, et les commissions de paix instituées par le duc de Berg parcourent la ville en conseillant aux habitants de rester tranquilles, de renoncer aux manifestations hostiles et d’éviter de former des rassemblements qui pourraient être considérés comme des provocations par les Français. « Paix, paix, tout est arrangé », tel est le message que font circuler les membres de ces commissions composées de magistrats du Conseil et des tribunaux, du ministre de la Guerre O’Farril et du général français Harispe. Chacune d’elles est escortée d’un détachement de troupes françaises et espagnoles, et sur leur passage, de rue en rue, elles répètent les mots « tranquillité » et « concorde » ; à tel point que les habitants, confiants, sortent de leurs maisons, tentent de s’informer sur le sort de leurs parents et connaissances, se rendent dans les casernes et les administrations, ou cherchent les corps parmi les cadavres que les sentinelles françaises empêchent d’enlever. Murat veut que ces témoignages du châtiment restent visibles, et, pendant plusieurs jours, des cadavres continueront de pourrir là où ils sont tombés. Pour ne pas avoir obéi à cet ordre, Manuel Portón del Valle, âgé de vingt-deux ans, travaillant à l’Asile royal, qui a passé la matinée à soigner les blessés dans les rues, reçoit une balle au moment où, avec des camarades, il tente de retirer un mort dans les environs de la Plaza Mayor.
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