Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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Pendant que les commissions de paix parcourent Madrid, Murat, qui a abandonné la côte de San Vicente pour aller jeter un coup d’œil au Palais royal avant de revenir à son quartier général du palais Grimaldi, dicte à ses secrétaires une proclamation et un ordre du jour. Dans la proclamation, énergique mais conciliatrice, il garantit aux membres de la Junte et aux Madrilènes le respect de leurs mœurs et de leurs opinions, annonçant des mesures de répression implacables contre ceux qui troublent l’ordre public, tuent des Français ou portent des armes. Les termes de l’ordre du jour sont plus durs :
Le bas peuple de Madrid s’est soulevé et a été jusqu’à l’assassinat. Je sais que les bons Espagnols ont gémi de ces désordres. Loin de moi de les confondre avec ces misérables qui n’aspirent à rien d’autre qu’au crime et au pillage. Mais le sang français a été versé. En conséquence, j’ordonne : 1. Le général Grouchy convoquera ce soir la Commission militaire. 2. Tous ceux qui ont été pris dans la sédition et les armes à la main seront fusillés. 3. La Junte de Gouvernement fera désarmer les habitants de Madrid. Tous les habitants qui, après exécution de cet ordre, seront trouvés armés seront fusillés. 4. Toute maison où serait assassiné un soldat français sera brûlée. 5. Toute réunion de plus de huit personnes sera considérée comme un rassemblement séditieux et dispersée par les armes. 6. Les maîtres seront considérés responsables de leurs domestiques ; les propriétaires d’atelier de leurs employés ; les pères et mères de leurs enfants ; et les ministres des couvents de leurs religieux.
Mais les troupes françaises n’attendent pas de recevoir ces ordres pour en appliquer les termes. À mesure que les commissions de pacification parcourent les rues et que les habitants regagnent leurs foyers ou sortent en faisant confiance à la proclamation de Murat, des détachements impériaux arrêtent tout individu suspect d’avoir participé au combat, ou ceux qu’ils trouvent avec des armes, que ce soient des couteaux, des ciseaux ou des aiguilles à coudre des sacs. C’est ainsi que sont faites prisonnières des personnes qui n’ont rien eu à voir avec l’insurrection, comme le chirurgien Ángel de Ribacova, qui a le seul tort de porter des bistouris dans sa trousse de praticien. Les Français arrêtent aussi, pour une lime, le serrurier Bernardino Gómez ; pour un taille-plume, le domestique du couvent de la Merced Domingo Méndez Valador ; pour un tranchet, le cordonnier de dix-neuf ans José Peña ; et, pour une grosse aiguille qui lui sert à fixer les charges sur sa mule et qu’il porte plantée dans son bonnet, le muletier Claudio de la Morena. Tous les cinq seront fusillés sur-le-champ : Ribacova, de la Morena et Méndez au Prado, Gómez au Buen Suceso, et Peña sur la côte du Buen Retiro.
Felipe Llorente y Cárdenas, un Cordouan de bonne famille âgé de vingt ans, qui est arrivé à Madrid quelques jours plus tôt avec son frère Juan pour participer aux cérémonies de l’accession au trône de Ferdinand VII, connaît le même sort. Ce matin, sans vraiment prendre part aux combats, les deux frères sont allés d’un endroit à un autre, plus en témoins qu’en acteurs. Maintenant que le calme est rétabli, un piquet français les arrête au moment où ils passent sous la voûte de la Plaza Mayor qui donne dans la rue Toledo ; mais tandis que Juan Llorente parvient à éviter les impériaux en se jetant sous un porche voisin, Felipe est pris, et l’on trouve dans sa poche un petit couteau. Son frère n’aura plus jamais de ses nouvelles. Deux jours plus tard, la famille de Felipe Llorente pourra identifier son habit et ses chaussures parmi les dépouilles recueillies par les moines de San Jerónimo sur les fusillés du Retiro et du Prado.
Il en est, cependant, qui ont la chance d’être épargnés. Car on compte aussi des gestes de miséricorde du côté français. C’est le cas pour les sept hommes attachés que des dragons escortent sur la place Antón Martín : un monsieur bien habillé parvient à convaincre le lieutenant qui commande le détachement de les libérer. Ou pour les quelque quarante prisonniers qu’une commission de pacification – celle qui est conduite par le ministre O’Farril et le général Harispe – rencontre rue d’Alcalá près de l’hôtel du marquis de Valdecarzana, poussés comme un troupeau de moutons vers le Buen Retiro. La présence du ministre espagnol et du chef français a raison de l’officier de l’armée impériale.
— Filez vite, dit O’Farril à l’un d’eux à voix basse, avant que ces messieurs ne soient pris de regrets.
— Vous appelez ces sauvages des messieurs ?
— N’abusez pas de leur patience, mon vieux. Ni de la mienne.
Domingo Rodríguez Carvajal, domestique de Pierre Bellocq, secrétaire interprète à l’ambassade de France, fait aussi partie de ces chanceux qui sont sauvés au dernier moment. Après s’être battu à la Puerta del Sol, où des amis l’ont ramassé avec une blessure par balle, un coup de sabre à l’épaule et un autre qui lui a tranché trois doigts de la main gauche, Rodríguez Carvajal est transporté au logis de son maître, 32 rue Montera. Là, tandis que le chirurgien don Gregorio de la Presa s’occupe du blessé – la balle est impossible à extraire et il la gardera toute sa vie dans le corps –, M. Bellocq en personne met un drapeau français sur sa porte et fera état de son statut diplomatique pour empêcher les soldats d’arrêter son valet.
Tous ne bénéficient pas d’une telle protection. Guidés par des dénonciateurs – parfois des voisins qui veulent s’attirer les bonnes grâces des vainqueurs ou en profitent pour régler des comptes –, les Français entrent dans les maisons, les pillent et emmènent ceux qui s’y sont réfugiés après les combats, y compris les blessés. C’est ce qui arrive à Pedro Segundo Iglesias López, un cordonnier de trente ans qui, après être sorti de son logis de la rue de l’Olivar avec un sabre et avoir tué un Français, est dénoncé par un voisin en revenant chez sa vieille mère et arrêté. Même chose pour Cosme Martínez del Corral, qui a réussi à s’échapper du parc d’artillerie et que l’on vient chercher chez lui, rue Principe ; il est mené à San Felipe sans qu’on lui donne le temps de se débarrasser des 7250 réaux en billets qu’il porte dans ses poches. Les dépôts de prisonniers établis dans les caveaux de San Felipe, à la porte d’Atocha, au Buen Retiro, dans les casernes de la porte de Santa Bárbara, du Conde-Duque, du Prado Nuevo et dans la résidence même de Murat, continuent ainsi de se remplir, pendant qu’une commission mixte, formée, du côté français, par le général Emmanuel Grouchy et, du côté espagnol, par le lieutenant général José de Sexti, se prépare à juger les détenus sommairement et sans les entendre, en application d’arrêtés et de proclamations dont ceux-ci n’ont même pas eu connaissance.
Beaucoup de Français, d’ailleurs, agissent de leur propre initiative. Piquets, détachements, rondes et sentinelles ne se limitent pas à contrôler, arrêter et envoyer en prison, mais rendent la justice sur-le-champ et eux-mêmes, volent et tuent. À la porte d’Atocha, le chevrier Juan Fernández peut considérer qu’il s’en tire à bon compte, parce que les Français, après lui avoir pris ses trente chèvres, ses deux bourricots, tout l’argent qu’il avait sur lui ainsi que ses vêtements et ses couvertures, le laissent partir. Encouragés par la passivité de leurs supérieurs, et parfois incités par eux, sous-officiers, caporaux et simples soldats se font procureurs, juges et bourreaux. Les exécutions sommaires se multiplient maintenant, dans l’impunité de la victoire : elles ont lieu dans les environs de la Casa del Campo, sur les berges du Manzanares, aux portes de Ségovie et de Santa Bárbara et dans les fossés d’Atocha et de Leganitos, mais aussi à l’intérieur de la ville. De nombreux Madrilènes périssent ainsi, alors que l’écho des bonnes paroles « Paix, paix, tout est arrangé » ne s’est pas encore éteint dans les rues. Des innocents, qui n’ont fait que se mettre à leur fenêtre ou passer par là, sont ainsi fusillés ou gravement blessés aux coins des rues, dans les ruelles ou sous les porches, au même titre que des civils qui se sont battus. C’est le cas, parmi bien d’autres, de Facundo Rodríguez Sáez, bourrelier, que les Français forcent à s’agenouiller et fusillent devant la maison qu’il habite, au 15 de la rue d’Alcalá ; du valet Manuel Suárez Villamil qui, porteur d’un message de son maître, le gouverneur de la salle des Alcades don Adrián Martínez, est fait prisonnier par des soldats qui lui brisent les côtes avec leurs crosses ; du graveur suisse marié à une Espagnole Pierre Chaponier, roué de coups et achevé par une patrouille dans la rue Montera ; de l’employé des Écuries royales Manuel Peláez, que deux de ses amis, le tailleur Juan Antonio Álvarez et le cuisinier Pedro Pérez, envoyés par sa femme à sa recherche, trouvent gisant sur le ventre et l’arrière du crâne défoncé, près du Buen Suceso ; du roulier Andrés Martínez, un septuagénaire complètement étranger au soulèvement, qui est assassiné, ainsi que son compagnon Francisco Ponce de León, pour avoir été trouvé en possession d’un couteau par les sentinelles de la porte d’Atocha, en revenant de Vallecas avec un chargement de vin ; et du muletier Eusebio José Martínez Picazo, auquel les Français volent son attelage de mules avant de l’exécuter contre le mur du collège de Jésus Nazareno.
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