Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste
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Devant les portes et sur leur pas, on croise le fer et on se bat, à coups de dague à coups d’épée pour se faufiler sans payer.
Singulier caractère que le nôtre. Comme quelqu’un allait l’écrire plus tard, au motif de la faim, de l’ambition, de la haine, de la luxure, de l’honneur ou du patriotisme, on a toujours affronté le danger, on s’est battu, on a défié l’autorité, on a menacé la vie ou la liberté d’autrui. Mais empoigner une dague et se hacher menu pour assister à une représentation de théâtre, on ne l’a jamais vu que dans cette Espagne des Autrichiens, celle que je connus du temps de ma jeunesse, pour le meilleur et plus souvent pour le pire : l’Espagne des prouesses quichottesques et stériles, qui mesura toujours sa raison et son droit à la pointe orgueilleuse d’une épée.
Nous arrivâmes donc à la porte du théâtre après nous être faufilés entre les groupes de gens et les mendiants qui se pressaient pour demander l’aumône. Naturellement, la moitié étaient de faux aveugles, de faux boiteux, de faux manchots et de faux infirmes, de prétendus hidalgos victimes de la malchance qui mendiaient non par nécessité, mais par accident. Il fallait même s’excuser d’un courtois « Veuillez me pardonner, je n’ai point ma bourse sur moi » si vous ne vouliez pas vous faire apostropher vilainement. C’est que les peuples sont différents, même dans la façon de quémander : les Teutons chantent en groupe, les Français vous adressent prières et jaculatoires serviles, les Portugais se lamentent, les Italiens récitent par le menu leurs maux et leurs misères, les Espagnols sont arrogants et vous menacent, pleins d’outrecuidance et d’insolence.
Nous payâmes un cuarto à la première porte, trois à la seconde pour les œuvres des hôpitaux et vingt maravédis pour obtenir des places assises. Naturellement, celles qui nous furent attribuées étaient déjà occupées mais, ne voulant pas se prendre de querelle devant moi, le capitaine, Don Francisco et les autres décidèrent de rester au fond, avec les mousquetaires. Je regardais autour de moi, les yeux écarquillés, fasciné par la foule, les vendeurs de boissons et de friandises, le bruit des conversations, le tourbillon des vertugadins, des robes et des basquines dans le parterre des femmes, les silhouettes des gens de qualité que l’on devinait dans les loges. On disait que le roi en personne assistait incognito aux représentations qui étaient de son agrément. Et la présence ce jour-là de plusieurs membres de la garde royale sur les escaliers, sans uniforme mais apparemment de service, indiquait peut-être qu’il était là. Nous regardions, espérant entrevoir notre jeune monarque ou la reine, mais nous ne reconnûmes ni l’un ni l’autre dans ces visages aristocratiques qui, de temps en temps, se laissaient voir derrière les jalousies. Nous vîmes en revanche le grand Lope de Vega que le public acclama quand il fît son apparition. Nous aperçûmes aussi le comte de Guadalmedina, accompagné d’amis et de quelques dames. Il répondit par un sourire courtois au salut que le capitaine Alatriste lui adressa du parterre en touchant le bord de son chapeau.
Des amis ayant invité Don Francisco de Quevedo à s’asseoir avec eux, il les rejoignit après s’être excusé auprès de nous. Juan Vicuna et le licencié Calzas se tenaient un peu à l’écart, conversant sur la pièce que nous allions voir et que Calzas avait beaucoup appréciée des années plus tôt, lors de la première représentation. À côté de moi, le capitaine me faisait de la place pour que je puisse rester au premier rang des mousquetaires, derrière la rambarde du parterre. Il avait acheté des gaufres et des oublies que j’avalai avec délices, tandis que sa main reposait sur mon épaule pour que les mouvements de la foule ne m’emportent pas trop loin. Tout à coup, je la sentis se raidir, puis se retirer lentement pour se poser sur le pommeau de son épée.
Suivant la direction de son regard qui s’était durci, je découvris dans la foule les deux hommes qui, la veille, avaient tourné autour de nous sur le parvis de San Felipe. Ils s’étaient mêlés aux mousquetaires et il me sembla les voir échanger un signe de connivence avec deux autres hommes qui venaient d’entrer par une porte voisine et s’avançaient vers eux. Chapeau enfoncé sur la tête, cape jetée sur l’épaule, moustaches retroussées, barbiche en pointe, quelques balafres sur le visage, bien campés sur leurs pieds, le regard perfide, ils étaient à n’en pas douter des sicaires que l’on paye tant le coup d’épée. Le théâtre en était rempli, bien entendu. Mais ces quatre individus semblaient s’intéresser singulièrement à nous.
On entendit frapper les coups qui annonçaient le début du spectacle, les mousquetaires crièrent « Chapeaux ! », tout le monde se découvrit, le rideau s’ouvrit et, oubliant les quatre sbires, mon attention fut aussitôt captivée par ce qui se passait sur la scène où apparaissaient déjà Doña Laura et Urbana. Devant la toile de fond, un petit décor de carton peint représentait la Tour de l’Or, à Séville.
— Fameux est l’Arenal.
— Ne le serait-il plus ?
— Ah, jamais il n’y eut au monde vue égale.
Aujourd’hui, je m’émeus encore au souvenir de ces vers, les premiers que j’entendis jamais prononcer sur la scène d’un théâtre, d’autant plus que la comédienne qui incarnait Doña Laura, la très belle Maria de Castro, allait tenir plus tard une certaine place dans la vie du capitaine Alatriste et dans la mienne. Mais ce jour-là, au théâtre du Prince, elle n’était que la belle Laura dans le port de Séville, accompagnée de sa tante Urbana, Séville où les galères s’apprêtaient à appareiller et où se trouvaient par hasard Don Lope et Toledo, son domestique.
Il faut bien abréger, puisqu’ils veulent partir. C’est victoire que fuir l’appât de la beauté !
Tout disparut autour de moi, suspendu que j’étais aux paroles qui sortaient de la bouche des acteurs. Bien entendu, quelques minutes plus tard, j’étais moi aussi à Séville, follement amoureux de Laura. J’enviais la vaillance des capitaines Fajardo et Castellanos et je rêvais de ferrailler avec les alguazils et les argousins avant de m’embarquer dans l’Armada du roi, disant, comme Don Lope de Vega :
J’ai dû tirer l’épée.
C’est pour un gentilhomme
il est vrai ; c’est en somme
le dégoût honorer,
si l’on a quelque estime.
Car affronter, même un dément,
un absent, qui effrontément vous offense,
je vous l’affirme,
c’est s’estimer homme de frime.
Sur ce, un spectateur qui se trouvait à côté de nous se pencha vers le capitaine pour lui dire de se taire, alors que celui-ci n’avait pas dit un mot. Je me retournai, surpris, et je vis le capitaine regarder avec attention l’homme qui l’avait pris à parti : un individu à la mine plutôt patibulaire, cape pliée en quatre sur l’épaule, la main sur la poignée de son épée. La représentation continuait et je me retournai vers la scène. Diego Alatriste se tenait parfaitement coi, mais l’homme à la cape revint à la charge, le regardant d’un air fort peu amène, grommelant à voix basse que certains ne respectaient pas le théâtre et empêchaient les autres d’écouter. Je sentis alors la main du capitaine, qu’il avait reposée sur mon épaule, me pousser doucement. Puis je vis qu’il écartait sa cape pour dégager la poignée de la dague pendue à sa ceinture. Sur ces entrefaites, le premier acte prit fin et l’assistance se mit à applaudir. Alatriste et notre voisin se regardèrent dans les yeux, sans un mot, et les choses en restèrent là. Un peu plus loin, les quatre individus nous observaient, deux de chaque côté.
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