Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste
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Personne ne fit vraiment attention à lui. Malgré la recommandation de son ami Fonseca, Don Francisco de Quevedo n’oubliait pas que le jeune peintre avait exécuté, à peine arrivé à Madrid, un portrait de Luis de Góngora et, quoiqu’il n’eût rien contre le jeune homme, il avait décidé de le punir de ce péché en faisant comme s’il n’existait pas, pour quelques jours au moins. En vérité, Don Francisco et le jeune Sévillan devinrent très vite des intimes et le meilleur portrait que nous ayons du poète nous vient précisément de ce même jeune homme qui, avec le temps, allait aussi devenir l’ami de Diego Alatriste et le mien quand il se fit mieux connaître sous le nom de sa mère : Velázquez.
Bien. Je vous racontais donc qu’après la tentative infructueuse du jeune peintre pour intervenir dans la conversation, quelqu’un mentionna la question du Palatinat et tous s’emberlificotèrent dans une discussion animée à propos de la politique espagnole en Europe centrale. Tabarca le savetier y mit son grain de sel avec le plus grand aplomb du monde, donnant son avis sur le duc Maximilien de Bavière, l’Électeur palatin et le pape de Rome qui, il en avait la conviction, s’entendaient en sous-main. Un des présumés miles gloriosus intervint à son tour, assurant qu’il possédait des nouvelles fraîches de l’affaire, fournies par un beau-frère qui servait au palais. La conversation tourna court quand tous, sauf l’abbé Ferez, se penchèrent par-dessus la balustrade pour saluer quelques dames qui passaient, assises dans une voiture découverte, entourées de brocarts et de vertugadins, en route vers les bijouteries de la Porte de Guadalajara. C’étaient des courtisanes, autrement dit des catins de luxe. Mais, dans l’Espagne des Autrichiens, même les putains se donnaient de grands airs.
Tous se recouvrirent et la conversation reprit. Don Francisco, qui n’y prêtait qu’une oreille distraite, s’approcha de Diego Alatriste et, d’un signe du menton, lui montra deux individus qui se tenaient à distance, dans la foule.
— Vous suivraient-ils, capitaine ? demanda-t-il à voix basse, l’air de rien. Ou est-ce moi ?
Alatriste jeta un regard discret aux deux hommes. Ils avaient l’air d’argousins ou de sicaires.
Se sentant observés, ils s’étaient retournés légèrement en se dissimulant.
— Je dirais que c’est moi, Don Francisco. Mais avec vous et votre plume, on ne sait jamais.
Le poète regarda mon maître en fronçant le sourcil.
— Supposons qu’il s’agisse de vous. L’affaire est grave ?
— Peut-être.
— Soit. Eh bien, puisqu’il faut nous battre, battons-nous… Avez-vous besoin d’aide ?
— Pas pour le moment – le capitaine regardait les spadassins en plissant légèrement les paupières, comme s’il voulait graver leurs visages dans sa mémoire… De plus, vous avez déjà suffisamment d’ennuis pour vous charger des miens.
Don Francisco se tut. Puis il tordit sa moustache et, après avoir ajusté ses besicles, lança aux deux quidams un regard résolu et furieux.
— Quoi qu’il en soit, conclut-il, s’il faut nous battre, deux contre deux font la partie égale. Vous pouvez compter sur moi.
— Je le sais, répondit Alatriste.
— Zis, zas , en garde et sus à l’ennemi – le poète avait posé la main sur le pommeau de son épée qui dépassait sous son petit manteau. Je vous dois bien cela. Et mon maître n’est pourtant pas Pacheco.
Le capitaine répondit à son sourire malicieux.
Luis Pacheco de Narvaéz était le maître d’armes le plus réputé de Madrid. Il donnait même des leçons au roi. L’homme avait écrit plusieurs traités sur le maniement des armes. Un jour qu’il se trouvait chez le président de Castille, Don Francisco de Quevedo et lui se mirent à ergoter sur des vétilles. Ayant résolu d’en avoir le cœur net dans une démonstration amicale, ils prirent leurs lames et Don Francisco toucha maître Pacheco à la tête dès le premier assaut, faisant voler son chapeau. Depuis, l’inimitié entre les deux hommes était devenue mortelle. L’un avait dénoncé l’autre devant le tribunal de l’Inquisition et celui-là avait peint un portrait fort peu charitable du premier dans L’Histoire de la vie du filou don Pablo qui, bien qu’imprimée deux ou trois ans plus tard, circulait déjà sous forme de copies manuscrites dans tout Madrid.
— Voici Lope de Vega, dit quelqu’un.
Tous se découvrirent quand le grand Félix Lope de Vega Carpio apparut, fendant lentement la foule qui s’écartait sur son passage. Il s’arrêta quelques instants pour deviser avec Don Francisco de Quevedo qui le félicita pour la comédie qu’on allait représenter le lendemain au théâtre du Prince, un événement auquel Diego Alatriste avait promis de m’emmener, car je n’étais jamais allé au théâtre. Puis Don Francisco fit les présentations.
— Le capitaine Don Diego Alatriste y Tenorio… Vous connaissez déjà Juan Vicuna… Diego Silva… Ce jeune garçon est Iňigo Balboa, fils d’un militaire tombé en Flandre.
Entendant cela, Lope de Vega me caressa doucement le sommet de la tête. Je le voyais pour la première fois et je devais toujours me souvenir de sa contenance grave et digne de sexagénaire qui, avec son habit noir, faisait penser à celle d’un ecclésiastique, de ses cheveux courts, presque blancs, de sa moustache grise et de ce sourire cordial, un peu absent, comme fatigué, qu’il nous adressa avant de poursuivre son chemin, salué respectueusement par tout le monde.
— N’oublie jamais cet homme ni ce jour, me dit le capitaine en me donnant une pichenette affectueuse là où Lope de Vega m’avait touché.
Et je ne l’ai jamais oublié. Aujourd’hui encore, tant d’années plus tard, je porte la main au sommet de ma tête et j’y sens le contact des doigts affectueux du Phénix des beaux esprits. Il n’est plus, comme Don Francisco de Quevedo, comme Velázquez, comme le capitaine Alatriste, comme cette époque misérable et magnifique que je connus alors. Mais subsiste encore dans les bibliothèques, dans les livres, sur les toiles, dans les églises, les palais, les rues et les places, la trace indélébile que ces hommes laissèrent durant leur passage sur cette terre. Le souvenir de la main de Lope de Vega disparaîtra avec moi quand je mourrai, comme l’accent andalou de Diego de Silva, le son des éperons d’or de Don Francisco quand il boitait, ou le regard vert et serein du capitaine Alatriste. Mais l’écho de leurs vies singulières continuera de résonner tant qu’existera ce lieu aux contours imprécis, mélange de peuples, de langues, d’histoires, de sangs et de rêves trahis : cette scène merveilleuse et tragique que nous appelons l’Espagne.
Je n’ai pas oublié non plus ce qui se passa ensuite. L’heure de l’angélus approchait quand, devant les échoppes qui se trouvaient au pied de San Felipe, s’arrêta un carrosse noir que je connaissais bien. J’étais appuyé contre la balustrade du parvis, un peu à l’écart, écoutant mes aînés. Et le regard que je découvris en bas, fixé sur moi, me parut refléter la couleur du ciel qui se déployait au-dessus de nos têtes et des toits ocre de Madrid, au point que tout ce qui m’entourait, sauf cette couleur, ou ce regard, ou le ciel, disparut de ma vue. Comme une douce agonie de bleu et de lumière à laquelle j’eusse été incapable de me soustraire. C’est ainsi que je veux mourir, me dis-je en cet instant : baigné dans une couleur semblable. Je m’écartai alors un peu plus du groupe et descendis lentement l’escalier, sans vraiment le vouloir, comme prisonnier d’un philtre hypnotique. Un instant, comme dans un éclair de lucidité au milieu de cette extase, alors que je descendais de San Felipe à la Galle Mayor, je sentis que me suivait, à des lieues et des lieues de distance, le regard inquiet du capitaine Alatriste.
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