Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste
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Pendant le ballet de l’entracte, le capitaine chercha des yeux Vicuna et le licencié Calzas. Il me confia à eux, prétextant que je verrais mieux le deuxième acte d’où ils étaient. Au même instant, des applaudissements retentirent et les gens se tournèrent tous vers l’une des loges où le public avait reconnu le roi qui était entré discrètement au début du premier acte. Je vis alors pour la première fois son visage pâle, ses cheveux blonds ondulés sur le front et les tempes, et cette bouche charnue, héritée des Habsbourg, que ne soulignait pas encore la moustache qu’il porterait plus tard. Notre monarque était vêtu de velours noir, avec une collerette empesée et de sobres boutons d’argent, se conformant lui-même à l’édit d’austérité qu’il venait de signer afin de restreindre le luxe de la cour. Dans sa main pâle et fine aux veines bleutées, il tenait négligemment un gant de peau qu’il portait de temps en temps à sa bouche pour dissimuler un sourire ou adresser quelques mots à ceux qui l’entouraient, parmi lesquels l’assistance enthousiaste avait reconnu, à côté de plusieurs gentilshommes espagnols, le prince de Galles et le duc de Buckingham que Sa Majesté avait bien voulu, tout en gardant officiellement l’incognito – tous étaient couverts, comme si le roi n’était pas là –, inviter au spectacle. La sobriété grave des Espagnols contrastait avec les plumes, les rubans, les ganses et les bijoux des deux Anglais, dont la bonne mine et la jeunesse enchantèrent les spectateurs. Entre deux coups d’éventail, les compliments fusaient dans le parterre des femmes, accompagnés d’œillades dévastatrices.
Le deuxième acte commença et je le suivis avec autant d’attention que le premier, buvant les moindres gestes et paroles des comédiens. Au moment où le capitaine Fajardo récitait sa tirade :
« Cousine », dites-vous. Ne sais si cette cousine vous chante ; car cette chanterelle n’est que corde fausse et tangente.
L’homme à la cape pliée en quatre interpella une fois encore Diego Alatriste. Deux de ses comparses qui s’étaient rapprochés durant l’entracte vinrent le rejoindre. Le capitaine connaissait bien ce manège pour l’avoir pratiqué plusieurs fois. L’affaire était claire comme de l’eau de roche, d’autant plus que les deux autres coupe-jarrets s’avançaient eux aussi à travers la foule. Le capitaine regarda autour de lui. Détail significatif : on ne voyait nulle part l’alcalde et les alguazils chargés de maintenir l’ordre durant les représentations. Le licencié Calzas ne maniait pas les armes et Juan Vicuna, déjà dans la cinquantaine, n’était guère habile de son unique main. Quant à Don Francisco de Quevedo, il se trouvait assis deux rangées plus loin, captivé par le spectacle, ignorant tout de ce qui se tramait derrière lui.
Le pire était que l’auditoire, encouragé par les apostrophes des provocateurs, commençait à regarder de travers le capitaine, comme s’il dérangeait vraiment la représentation. Ce qui allait suivre était donc aussi sûr que deux et deux font quatre. Mais dans le cas qui nous occupe, trois plus deux faisaient cinq. Et cinq contre un, c’était trop, même pour le capitaine.
Diego Alatriste tenta de gagner la porte la plus proche. Contraint à se battre, il serait plus à son aise dans la rue qu’au beau milieu de cette foule où l’on ne tarderait guère à le percer comme un crible. Et puis, il y avait aussi deux églises toutes proches où il pourrait trouver asile si d’aventure la justice se mettait elle aussi de la partie. Mais les autres lui barraient la route et l’affaire semblait vouloir tourner au vinaigre. Le second acte prit fin sous les applaudissements. Les provocations des sicaires redoublèrent et la populace commença à y faire écho. On échangea des mots, le ton monta. Finalement, entre deux insultes, quelqu’un prononça le mot de « maraud ». Diego Alatriste prit une profonde respiration. Le sort l’avait voulu. Résigné, il posa la main sur son épée et dégaina.
Au moins, se dit-il alors, deux de ces fils à putain allaient l’accompagner en enfer. Puis, sans même se mettre en garde, il donna un coup horizontal sur la droite pour éloigner les fripouilles qui le serraient de plus près et, de l’autre main, s’empara de sa dague biscayenne. Ce fut l’émoi dans le public qui s’écarta tandis que les femmes se mettaient à crier et que les occupants des loges se penchaient pour mieux voir. Comme nous l’avons déjà dit, il n’y avait rien d’étrange à l’époque à ce que le spectacle se déplaçât de la scène au parterre et tous se préparaient à jouir de l’aubaine : en un instant, on fit cercle autour des adversaires. Le capitaine, sûr qu’il ne pourrait résister bien longtemps face à cinq hommes armés et connaissant leur métier, décida de ne pas donner dans les finesses de l’escrime et, au lieu de chercher à sauver sa peau, s’employa de son mieux à trouer celle de ses ennemis. Il donna un coup à l’homme à la cape pliée en quatre, sans grand résultat, puis, sans s’arrêter à voir l’effet de sa première attaque, se pencha pour frapper aux jambes un deuxième agresseur avec sa biscayenne. Puisque nous parlons arithmétique, cinq épées et cinq dagues faisaient dix lames d’acier qui fendaient l’air. Les coups pleuvaient comme la grêle. L’un d’eux passa si près qu’il taillada une manche du pourpoint du capitaine. Un autre lui aurait traversé le corps s’il ne s’était pas pris dans sa cape. Frappant à gauche et à droite, croisant le fer avec l’un, donnant de la biscayenne à l’autre, il fit reculer deux de ses adversaires. Puis il sentit le fil coupant et froid d’une lame. Le sang se mit à couler entre ses sourcils. Il était blessé à la tête. Tu es foutu et bien foutu, mon vieux Diego, se dit-il dans un dernier moment de lucidité. Il est vrai qu’il était épuisé. Ses bras lui pesaient comme du plomb et le sang l’aveuglait. Il leva la main gauche, celle qui tenait la dague, pour s’essuyer les yeux, et c’est alors qu’il vit une épée pointée vers sa gorge. Mais tout à coup retentit la voix tonitruante de Don Francisco de Quevedo : « Alatriste ! À moi ! À moi ! ». Le poète avait enjambé les bancs et la rambarde du parterre. L’épée au clair, il fit dévier le coup.
— Cinq contre deux, la partie est plus égale ! s’exclama le poète, flamberge au vent, puis il salua le capitaine d’une joyeuse inclinaison de la tête. Puisqu’il faut nous battre, battons-nous !
Et de fait il se battait comme un démon, sans que sa boiterie le gênât le moins du monde. Sans doute songeait-il au dizain qu’il allait composer s’il sortait indemne de cette échauffourée. Ses besicles avaient glissé et se balançaient sur sa poitrine au bout de leur cordon, à côté de la croix rouge de Saint-Jacques. Il attaquait, féroce, en sueur, avec toute la hargne qu’il réservait habituellement à ses vers mais que, dans des occasions comme celle-ci, il savait aussi distiller à la pointe de son épée. La fougue de sa charge inattendue retint les agresseurs. Don Francisco parvint même à en blesser un d’un bon coup qui traversa le baudrier jusqu’à l’épaule.
Les assaillants se regroupèrent et ce fut à nouveau une pluie de coups d’épée. Les comédiens eux-mêmes étaient ressortis sur la scène pour contempler le spectacle.
Ce qui arriva ensuite appartient à l’Histoire. Les témoins racontent que, dans la loge royale, Sa Majesté, le prince de Galles, Buckingham et leur suite de gentilshommes regardaient la bagarre avec un intérêt extrême et des sentiments divers. Notre monarque, comme c’est bien naturel, n’appréciait guère qu’on troublât ainsi l’ordre public en son auguste présence, même si celle-ci n’était pas officielle. Mais, jeune et l’esprit chevaleresque, il n’était point trop fâché que ses hôtes assistassent à une démonstration spontanée de la bravoure de ses sujets, qu’ils avaient eu d’ailleurs maintes occasions d’affronter sur les champs de bataille. Ce qui est sûr, c’est que l’homme qui se battait seul contre cinq le faisait avec un courage inouï, avec la force du désespoir, s’attachant en quelques coups d’épée la faveur du public, arrachant des cris d’angoisse aux femmes quand elles le voyaient cerné de trop près. À ce qu’on raconte, le roi hésita entre le protocole et son goût pour les armes. Il tarda quelque peu à ordonner au chef de sa garde, en habit ordinaire, d’aller rétablir l’ordre. Au moment où il allait enfin ouvrir la bouche pour manifester sa volonté royale et sans appel, tout le monde vit avec admiration Don Francisco de Quevedo, si connu à la cour, se précipiter à la rescousse avec sa fougue habituelle.
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