Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste

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IX

LE THEATRE DU PRINCE

Je tombai dans le piège. Ou, pour être plus exact, cinq minutes de conversation suffirent pour qu’ils tendent leur traquenard. Je veux croire aujourd’hui encore qu’Angélica d’Alquézar n’était qu’une petite fille manipulée par ses aînés. Mais je ne peux en être sûr, même après l’avoir connue comme je le fis par la suite. Jusqu’à sa mort, je pressentis toujours en elle quelque chose qui ne s’apprend de personne : une méchanceté froide et réfléchie qui, chez certaines femmes, est là depuis l’enfance. Et peut-être même avant. Savoir qui furent les véritables responsables de ce qui allait suivre est une autre question qui nous mènerait trop loin. Ce n’est ni le lieu ni le moment de nous pencher sur elle. Pour résumer, il suffira de dire pour le moment que, de toutes les armes que Dieu et la nature ont données à la femme afin qu’elle se défende de la stupidité et de la méchanceté des hommes, Angélica d’Alquézar avait reçu plus que sa part.

L’après-midi du lendemain, alors que nous étions en route pour le théâtre du Prince, le souvenir que j’avais gardé d’elle, derrière la portière du carrosse noir, en bas du parvis de San Felipe, me mettait encore mal à l’aise, comme lorsqu’on écoute une pièce de musique dont l’exécution apparemment parfaite laisse percer tout à coup une note ou un mouvement mal assurés, quelque chose de faux. Je m’étais contenté de m’approcher et d’échanger quelques mots avec elle, fasciné par ses boucles blondes et son sourire énigmatique. Sans descendre de voiture, alors que la duègne était à faire des emplettes et que le cocher était occupé à ses mules, me laissant libre de m’approcher – chose qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille –, Angélica d’Alquézar m’avait encore remercié d’avoir mis en fuite les vauriens de la rue de Tolède. Me demandant si j’étais content de mon maître, le capitaine Batiste ou Triste, elle avait bien voulu s’intéresser à ma vie et à mes projets. Je fus un peu vantard, je le confesse. Ces yeux très bleus et grands ouverts, qui lui donnaient l’air d’écouter avec étonnement, m’encouragèrent à en dire plus qu’il n’était nécessaire. Je parlai de Lope de Vega, dont je venais de faire la connaissance sur le parvis, comme s’il était un ami de longue date. Et j’ajoutai que le capitaine et moi nous nous proposions d’assister à la représentation de L’Arenal de Séville qui devait avoir lieu le lendemain au théâtre du Prince. Nous bavardâmes un peu, je lui demandai son nom et, après un délicieux moment d’hésitation qu’elle passa à caresser ses lèvres avec un minuscule éventail, elle me le dit. « Angélica vient du mot ange », répondis-je, radieux. Elle me regarda en silence, amusée, si longtemps que je me crus transporté aux portes du paradis. Puis la duègne revint, le cocher se retourna vers moi, le carrosse s’éloigna et je restai immobile au milieu de tous ces gens qui allaient et venaient, avec la sensation d’avoir été arraché d’un coup à quelque lieu merveilleux. Mais la nuit, ne trouvant point le sommeil tant je pensais à elle, et le lendemain, en route vers le théâtre, quelques étranges détails me revinrent en mémoire. Aucune jeune fille de bonne famille n’aurait été autorisée à parler à un garçon inconnu en pleine rue. J’eus alors la sensation de frôler un danger mystérieux. Et j’en vins à me demander si tout cela n’était pas lié aux événements tumultueux des journées précédentes. Mais imaginer que cet ange blond pût avoir quelque chose en commun avec les coquins de la Porte des Ames me parut insensé. D’autre part, la perspective d’assister à la comédie de Lope de Vega m’obscurcissait le jugement. Comme disent les Turcs, c’est ainsi que Dieu aveugle ceux qu’il veut perdre.

Du monarque jusqu’au dernier des roturiers, l’Espagne de Philippe IV aima le théâtre avec passion. Les comédies, toujours en vers se déroulaient en trois journées ou actes. Les auteurs consacrés, comme nous l’avons vu à propos de Lope de Vega, étaient aimés et respectés, la popularité des comédiens et des comédiennes immense. Chaque première ou reprise d’une œuvre d’un auteur célèbre faisait accourir le peuple comme la cour. Et chacun retenait son souffle, admiratif, pendant les trois heures ou presque que durait le spectacle. En ce temps-là, les représentations se donnaient à la lumière du jour, l’après-midi, après le déjeuner, dans des théâtres en plein air. Il y en avait deux à Madrid : celui du Prince, aussi appelé La Pacheca, et le théâtre de la Croix. Lope de Vega aimait à donner la primeur de ses œuvres dans ce dernier qui avait également la faveur du roi, grand amateur de théâtre comme son épouse, Doña Isabelle de Bourbon. Et la passion de notre monarque, enclin aux élans de la jeunesse, s’étendait aussi, clandestinement, aux plus belles comédiennes du moment, parmi lesquelles Maria Calderón, dite La Calderóna, qui lui donna un fils, le deuxième Don Juan d’Autriche.

On donnait ce jour-là au théâtre du Prince une célèbre comédie de Lope de Vega, L’Arenal de Séville. L’attente du public était grande. Très tôt le matin, les gens avaient commencé à arriver en groupes animés et, dès midi, on se pressait dans l’étroite rue où se trouvait l’entrée du théâtre, voisin du couvent de Santa Ana. Juan Vicuna et le licencié Calzas, eux aussi grands admirateurs de Lope de Vega, nous avaient rejoints en cours de route. Don Francisco de Quevedo vint grossir notre petit groupe devant l’entrée. Il nous fallut jouer des coudes tant il y avait de monde. La ville et la cour étaient là : depuis les gens de qualité dans les loges qui donnaient sur la scène, à demi fermées par des jalousies, jusqu’aux simples spectateurs qui occupaient les gradins latéraux et le parterre, assis sur des bancs de bois. Au théâtre comme à l’église, les femmes étaient séparées des hommes. Quant à l’espace libre qui s’étendait derrière, il était réservé à ceux qui suivaient les représentations debout : ces fameux mousquetaires placés sous la direction du savetier Tabarca qui nous salua, grave et solennel, imbu de l’importance de son rôle. À deux heures, la rue et les entrées du théâtre du Prince fourmillaient de commerçants, d’artisans, de pages, d’étudiants, de prêtres, d’écrivains publics, de soldats, de valets, d’écuyers et de coquins qui, pour l’occasion, portaient la cape, épée et dague à la ceinture, se donnant du « monsieur » mais prêts à en venir aux mains pour s’assurer une place. À cette atmosphère aussi tapageuse que fascinante venaient s’ajouter les femmes qui prenaient place dans un grand tourbillon de robes, de mantes et d’éventails, dévisagées par tous les galants qui se tortillaient les moustaches dans les loges et au parterre. Elles aussi s’empoignaient pour s’assurer d’une place assise et plus d’une fois les autorités durent intervenir pour ramener un peu d’ordre. Bref, ce n’était qu’altercations entre ceux qui cherchaient un banc ou essayaient d’entrer sans payer, entre ceux qui avaient loué un siège et ceux qui le leur disputaient. Pour un oui ou pour un non, on mettait la main à l’épée. Un alcalde entouré d’une escouade d’alguazils tentait à grand-peine de calmer les esprits. Les nobles eux-mêmes y allaient parfois de leurs chamailleries : les ducs de Feria et de Rioseco, jaloux des faveurs d’une comédienne, s’étaient un jour étripés en plein milieu d’une comédie, prétendument pour une question de places. Le licencié Luis Quinones de Benavente, un Tolédan timide et fort bon garçon que nous connûmes, le capitaine Alatriste et moi, a décrit dans une de ses satires cette atmosphère enfiévrée dans laquelle les coups de lame n’étaient point rares :

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