Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste
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J’ai déjà dit que Don Francisco de Quevedo fréquentait le parvis de San Felipe où il était souvent accompagné de ses amis, le licencié Calzas, Juan Vicuna ou le capitaine Alatriste. L’estime dans laquelle le poète tenait mon maître obéissait, entre autres, à des considérations pratiques : il s’embrouillait constamment dans des disputes et querelles de jalousie avec bon nombre de ses collègues, chose courante à l’époque et encore aujourd’hui dans notre pays de traquenards et d’envies fratricides où la parole offense et tue aussi bien ou même mieux que l’épée. Certains, comme Luis de Góngora ou Juan Ruiz de Alarcón, étaient ses ennemis jurés, et pas seulement dans l’auguste royaume des lettres. Voici, par exemple, ce que disait Góngora de Don Francisco de Quevedo :
Muse qui souffle et point n’inspire,
traîtresse qui sais, palsambleu,
glisser, poser tes doigts bien mieux
dans ma bourse que sur sa lyre.
Le lendemain, c’était la riposte. Don Francisco contre-attaquait en faisant donner sa plus grosse artillerie :
Ce sommet de vice et d’insulte,
lui chez qui les vents sont sirènes,
de Góngora le cul, le culte,
un bougre n’en voudrait à peine.
Ou ces autres vers, célèbres pour leur férocité, qui couraient d’un bout à l’autre de la ville, chantant pouilles au pauvre G ó ngora :
Homme chez qui la pureté
fut si mince, hormis sa race,
que jamais n’ai vu que je sache
merde de sa bouche tomber.
Joliesses que l’implacable Don Francisco réservait aussi au pauvre Ruiz de Alarc ó n dont il aimait railler impitoyablement la disgrâce physique, car il était bossu :
Qui au sein a des écrouelles
et sur le flanc et sur les os ?
Bobosse.
Ces vers circulaient sous le couvert de l’anonymat, mais tout le monde savait quelle plume fielleuse les fabriquait. Naturellement, les autres ne demeuraient pas en reste et faisaient pleuvoir sonnets et couplets. Mais à peine les lisait-on dans les mentideros que Don Francisco ripostait avec une plume trempée dans l’encre la plus corrosive qu’on pût imaginer. Et quand il ne s’agissait pas de G ó ngora ou d’Alarc ó n, il s’en prenait aux autres. Car les jours où le poète se levait du mauvais pied, il faisait feu de tout bois :
Connard tu es, tiens, jusqu’aux trousses, labourant avec tes deux tempes ; si longues cornes sur ta hampe, que dans la boue tu t’éclabousses.
Et ainsi de suite. De sorte que, même brave et bon bretteur, le grognon poète était rassuré d’avoir à ses côtés un homme de la trempe de Diego Alatriste à l’heure de se promener parmi d’éventuels ennemis. L’homme auquel s’adressait ce dernier poème – ou un autre qui crut s’y reconnaître, car dans le Madrid de l’époque les cocus ne manquaient pas – accourut sur le parvis de San Felipe pour demander des explications, escorté d’un ami, un matin que Don Francisco se promenait avec le capitaine. L’affaire fut réglée à la tombée de la nuit avec un peu de fer, derrière le mur des Récollets, tant et si bien que le présumé cocu et son ami, une fois guéris des estafilades qu’ils avaient reçues au passage, ne lurent désormais que de la prose et ne jetèrent jamais plus les yeux sur le moindre sonnet.
Ce matin-là, donc, sur le parvis de San Felipe, tout le monde parlait du prince de Galles, de l’infante, des derniers cancans de la cour, ainsi que de la guerre qui reprenait en Flandre. Je me souviens qu’il faisait beau et que le ciel était bleu et limpide entre les toits des maisons. Le parvis grouillait de monde. Le capitaine Alatriste, qui continuait à se montrer sans craintes apparentes – sa main, pansée après le guet-apens de la Porte des Ames, était hors de danger –, portait des guêtres, des chausses grises et un pourpoint foncé qu’il avait fermé jusqu’au cou. Malgré la tiédeur de l’air, il avait jeté sa cape sur ses épaules pour dissimuler la crosse d’un pistolet, à côté de sa dague et de son épée. Contrairement à la plupart des anciens soldats de l’époque, Diego Alatriste n’aimait guère les vêtements et ornements de couleur et la seule chose qui attirât l’attention dans son habit était la plume rouge qui décorait son chapeau à large bord. Même ainsi, son aspect contrastait avec la sévère sobriété du costume noir de Don Francisco de Quevedo que seule démentait la croix de Saint-Jacques cousue sur la poitrine, sous un petit manteau, noir lui aussi. Je venais de porter des lettres pour eux à la poste royale et ils m’avaient autorisé à les accompagner. Leur groupe, composé du licencié Calzas, de Vicuna, du père Ferez et de quelques connaissances, devisait à côté de la balustrade qui donnait sur la Calle Mayor. On commentait la dernière impertinence de Buckingham qui, avait-on appris de bonne source, avait osé courtiser l’épouse du comte d’Olivares.
— Perfide Albion, disait le licencié Calzas qui ne pouvait plus souffrir les Anglais depuis que, bien des années plus tôt, alors qu’il rentrait des Indes, il avait failli être fait prisonnier par Walter Raleigh, un corsaire qui avait démâté leur navire et tué quinze hommes d’équipage.
— La manière forte, renchérit Vicuna en fermant le seul poing qu’il lui restait. Ces hérétiques ne comprennent que la manière forte… C’est ainsi qu’ils remercient le roi de son hospitalité !
Circonspects, les autres membres du groupe acquiesçaient avec tiédeur. Il y avait là deux prétendus anciens soldats aux moustaches féroces qui n’avaient jamais entendu un coup d’arquebuse de leur vie, deux ou trois oisifs, un étudiant de Salamanque à la cape râpée, famélique et dégingandé, qui répondait au nom de Juan Manuel de Parada, ou de Pradas, un jeune peintre récemment arrivé à Madrid et recommandé à Don Francisco par son ami Juan de Fonseca, et un savetier de la rue Montera appelé Tabarca, connu pour être le chef de claque de ceux qu’on appelait les mousquetaires : la plèbe des parterres, celle qui assistait aux comédies debout, applaudissant ou sifflant sur commande, et qui décidait ainsi de leur succès ou de leur échec. Quoique roturier et analphabète, ce Tabarca était un homme grave et redoutable qui se piquait de tout savoir. Chrétien de vieille souche et hidalgo venu à moins, prétendait-il – comme presque tout le monde. En raison de son influence auprès de la populace des théâtres, les auteurs qui tentaient de se faire connaître à la cour, et même certains qui y étaient déjà connus, le flattaient sans vergogne.
— De toute façon, ajouta Calzas avec un clin d’œil cynique, on dit que la légitime du favori ne fait pas la dégoûtée quand on lui conte goguettes. Et Buckingham est beau garçon.
Le père Ferez se scandalisa :
— Je vous en prie, monsieur le licencié !… Tenez votre langue. Je connais son confesseur et je puis vous assurer que Dona Inès de Zúniga est une pieuse et sainte femme.
— Des saintes – répondit Calzas effrontément – l’enfer et les bordels en sont pleins.
Calzas riait, railleur et goguenard, tandis que le père se signait en lançant un coup d’œil à la ronde, un peu inquiet. Le capitaine Alatriste foudroya l’avocat du regard pour oser parler avec un tel sans-gêne en ma présence. Quant au jeune et plaisant peintre qui répondait au nom de Diego de Silva, un Sévillan de vingt-trois ou vingt-quatre ans au fort accent andalou, il nous regardait tour à tour comme s’il se demandait dans quel piège il avait bien pu tomber.
— Avec votre permission… commença-t-il timidement en levant un index taché de peinture à l’huile.
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