Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste

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Le comte d’Olivares était toujours absorbé dans son courrier et le capitaine regarda sombrement la fenêtre qui lui épargnerait peut-être le bourreau, abrégeant ainsi la procédure, même si une chute de trente pieds sur les dalles de la cour n’était pas grand-chose. Il risquait d’en sortir vivant et qu’on le hisse sur le chevalet, puis qu’on le pende par ses jambes brisées, spectacle qui n’aurait rien de bien divertissant. Et ce n’était pas tout : s’il y avait finalement Quelqu’un dans l’au-delà, l’histoire de la fenêtre pourrait lui coûter fort cher, le temps d’une éternité, possibilité qui, pour hypothétique qu’elle fût, n’en était pas moins inquiétante. S’il fallait donc sonner la retraite, mieux valait le faire muni des sacrements et par une main étrangère, au cas où… En fin de compte, se dit-il pour se consoler, l’agonie a beau être longue et douloureuse, la mort finit toujours par survenir. Et avec elle, le repos.

Il en était là de ses allègres pensées quand il se rendit compte que le favori du roi ne s’occupait plus de son courrier et qu’il le regardait. Ces yeux noirs et vifs semblaient l’étudier. Alatriste, dont le pourpoint et les chausses portaient les traces d’une nuit passée au cachot, regretta fort de ne pouvoir faire meilleure mine. Des joues rasées de frais lui auraient donné plus belle apparence. Et il n’aurait pas refusé non plus un bandage propre sur la plaie qu’il avait au front, ainsi qu’un peu d’eau claire pour laver le sang dont son visage était couvert.

— M’avez-vous déjà vu quelque part ?

La question d’Olivares prit le capitaine au dépourvu. Un sixième sens, semblable à celui qui s’éveille au bruit d’une lame d’acier sur une pierre à aiguiser, lui recommanda de faire preuve de la plus extrême prudence.

— Non. Jamais.

— Jamais ?

— C’est ce que j’ai eu l’honneur de répondre à Votre Excellence.

— Pas même dans la rue ou dans un lieu public ?

— Eh bien – le capitaine lissa sa moustache comme s’il faisait un effort pour se souvenir. Peut-être dans la rue… Je veux parler de la Plaza Mayor, du Prado, de la chaussée de Saint-Jérôme, d’autres endroits semblables – il hocha la tête, simulant une franchise sans faille… C’est bien possible.

Olivares soutenait son regard, impassible.

— Pas ailleurs ?

— Non, que je sache.

Le temps d’un éclair, le capitaine crut discerner un sourire dans la barbe féroce du conseiller. Mais il n’en fut jamais sûr. Olivares avait pris un des dossiers posés sur la table et le feuilletait distraitement.

— Vous avez servi en Flandre et à Naples, à ce que je vois. Puis contre les Turcs du Levant et de Barbarie… Une longue vie de soldat.

— Depuis que j’ai treize ans, Excellence.

— Votre titre de capitaine est un surnom, je suppose.

— Pour ainsi dire. Je n’ai jamais été autre chose que sergent et j’ai même perdu ce grade à la suite d’une altercation.

— Oui, c’est ce que je vois ici – le ministre continuait à tourner les pages. Vous vous êtes battu avec un porte-enseigne et vous l’avez blessé… Je m’étonne qu’on ne vous ait pas envoyé au gibet.

— On allait le faire, Excellence. Mais ce jour-là, nos troupes se sont mutinées à Maastricht. Il y avait cinq mois que les soldats ne touchaient plus leur solde. Je ne me suis pas joint à eux et j’ai eu la chance de pouvoir défendre notre mestre de camp, Don Miguel de Orduna.

— Vous n’appréciez pas les mutineries ?

— Je n’aime pas qu’on assassine les officiers. Le conseiller eut un froncement de sourcils.

— Même pas ceux qui veulent vous faire pendre ?

— Ce sont deux choses différentes.

— Pour défendre votre mestre de camp, vous avez expédié deux ou trois soldats de votre propre main, dit-on ici.

— C’était des Allemands, Excellence. Et puis le mestre de camp m’a dit : « Par tous les diables, Alatriste, si les mutins doivent me tuer, au moins que ce soient des Espagnols. » J’ai trouvé qu’il avait raison, je suis intervenu et j’ai obtenu ma grâce.

Olivares écoutait attentivement. De temps en temps, il jetait un coup d’œil aux papiers étalés devant lui, puis regardait Diego Alatriste avec intérêt, le regard songeur.

— Je vois, dit-il. J’ai également ici une lettre de recommandation du vieux comte de Guadalmedina et un bénéfice signé de la main de Don Ambrosio de Spinola, vous accordant huit écus de rente pour vos valeureux services face à l’ennemi… L’avez-vous reçue ?

— Non, Excellence. Les généraux disent une chose et les secrétaires, administrateurs et greffiers en font une autre… Quand j’ai réclamé mon dû, on m’a réduit mon bénéfice de moitié et je n’en ai pas encore vu la couleur.

Le ministre hocha gravement la tête, comme s’il lui arrivait à lui aussi d’être privé de son dû. Ou peut-être voulait-il simplement approuver l’âpreté des secrétaires, administrateurs et greffiers quand il s’agissait des deniers publics. Alatriste le regardait consulter le dossier avec une minutie de fonctionnaire.

— Licencié après Fleurus pour blessure grave et honorable… continua Olivares qui maintenant regardait la plaie sur le front du capitaine. Vous avez une certaine propension à vous faire blesser, à ce que je vois.

— Et à blesser, Excellence.

Diego Alatriste s’était légèrement redresse et tordait sa moustache. Il ne prisait guère que quelqu’un, fût-ce celui qui avait le pouvoir de le faire exécuter sur-le-champ, prît ses blessures à la légère. Olivares étudia avec curiosité la lueur d’insolence qui s’était allumée dans ses yeux, puis retourna à son dossier.

— C’est ce qu’il semble, conclut-il. Quoique vos aventures loin des drapeaux paraissent moins exemplaires que dans la vie militaire… Je vois ici une bagarre à Naples, avec mort d’homme… Ah ! Et aussi un acte d’insubordination durant la répression des rebelles maures à Valence – le conseiller fronça le sourcil… Peut-être le décret d’expulsion signé par Sa Majesté n’était-il pas de votre goût ?

Le capitaine ne répondit pas tout de suite.

— J’étais un soldat, dit-il finalement. Pas un boucher.

— Je vous imaginais meilleur serviteur de votre roi.

— Je le suis. Et je l’ai même servi mieux que Dieu dont j’ai enfreint les dix commandements, alors que de mon roi, aucun.

Le favori haussa un sourcil.

— J’ai toujours cru que la campagne de Valence avait été glorieuse…

— Votre Excellence sera mal informée. Il n’y a aucune gloire à piller des maisons, à forcer des femmes et à égorger des paysans sans défense.

Olivares l’écoutait, impénétrable.

— Mais ils étaient tous contre la vraie foi, rétorqua-t-il. Et ils se refusaient à abjurer celle de Mahomet.

Le capitaine haussa simplement les épaules.

— Peut-être, répondit-il. Mais cette guerre n’était pas la mienne.

— Voyez-vous ça – le ministre haussait maintenant les deux sourcils, feignant la surprise. Et assassiner pour le compte d’autrui l’est davantage ?

— Je ne tue ni les enfants ni les vieillards, Excellence.

— Je vois. Et c’est pour cette raison que vous avez quitté votre régiment pour vous enrôler sur les galères de Naples ?

— Oui. Puisqu’il fallait trucider des infidèles, j’ai préféré me battre contre les soldats turcs. Eux au moins étaient des hommes, capables de se défendre.

Olivares le regarda un moment sans rien dire. Puis il se replongea dans ses papiers. Il semblait réfléchir.

— Pourtant, vous comptez sur l’appui de gens de qualité, dit-il enfin. Le jeune Guadalmedina par exemple. Ou Don Francisco de Quevedo qui a si curieusement mis les fers au feu hier, même si Quevedo fait autant de tort que de bien à ses amis, selon ses heurs et ses malheurs – le conseiller fit une longue pause, lourde de signification – …et aussi, à ce qu’il paraît, l’éblouissant duc de Buckingham croit vous devoir quelque chose – il fit encore une autre pause, plus longue que la précédente – … et le prince de Galles.

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