Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda
Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le soleil de Breda
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le soleil de Breda: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le soleil de Breda»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le soleil de Breda — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le soleil de Breda», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Tu ne voudrais pas qu’on t’appelle Croque-mitaine, ajouta Alatriste.
Il avait parlé d’une voix moqueuse mais cassante. Le Valencien lâcha un juron que nous pûmes tous entendre du haut du terre-plein. Les vapeurs du vin qu’il avait bu avaient disparu comme par enchantement. Furibond, son épée dans la main droite, il passait son autre main dans sa barbe et sa moustache. Malgré son aspect menaçant, le juron et son épée au clair, on voyait bien que le susdit n’avait aucune envie de se battre, sinon il se serait déjà jeté sur le capitaine pour le prendre de vitesse. Seuls son misérable amour-propre et son attitude peu brillante envers moi l’avaient poussé à venir jusqu’ici. De temps en temps, il lançait un coup d’œil au sommet du terre-plein, comme s’il espérait encore l’intervention de quelqu’un avant que les choses ne se gâtent. Mais il observait surtout les mouvements de Diego Alatriste, qui, très lentement, comme s’il avait tout le temps devant lui, avait ôté son chapeau et faisait passer sa bandoulière aux douze apôtres par-dessus sa tête pour la poser par terre, à côté de son arquebuse, au bord du canal, puis commençait à défaire les boutons de son pourpoint avec le même flegme.
— Un homme valeureux comme toi… continua le capitaine en regardant le Valencien dans les yeux.
En s’entendant tutoyer pour la seconde fois, et avec tant d’ironie, le Valencien vit rouge et renâcla. Il regarda les soldats qui se trouvaient sur le terre-plein, fit un pas en avant, un autre de côté, puis fendit l’air de droite à gauche avec son épée. Sauf avec des personnes de conditions très différentes, le tutoiement était une formule peu courtoise que les Espagnols, toujours chatouilleux sur la politesse, prenaient souvent comme une insulte. À Naples, le comte de Lemos et Juan de Zúñiga mirent un jour la main à l’épée, imités par leur suite et même leurs domestiques, ce qui faisait cent cinquante lames au clair, parce que le premier avait donné au second du « Votre Excellence » au lieu de « Votre Seigneurie », et l’autre du « Votre Seigneurie « au lieu de « Votre Grandeur ». Par conséquent, l’affaire était claire. Manifestement, le Valencien prenait mal ce tutoiement et, malgré son indécision – il était évident qu’il connaissait de vue et de réputation l’homme qui se trouvait en face de lui –, il n’avait d’autre choix que de se battre. Le simple fait de rengainer son épée, avec laquelle il fanfaronnait, devant un autre soldat qui le tutoyait aurait été un grand affront à sa réputation. Or, à l’époque, la réputation valait quelque chose. Ce n’est pas en vain que les Espagnols se battirent durant un siècle et demi en Europe, se ruinant pour défendre la vraie religion et leur nom, alors que les luthériens, calvinistes, anglicans et autres maudits hérétiques, même s’ils assaisonnaient leur marmite avec de grandes cuillerées de Bible et de liberté de conscience, le firent en réalité pour que leurs commerçants et leurs Compagnies des Indes gagnent plus d’argent. Les questions de réputation les laissaient de glace si elles ne s’accompagnaient pas d’avantages pratiques. Hélas, nous autres Espagnols, nous nous sommes toujours laissé guider moins par le sens pratique que par les ora pro nobis et le qu’en-dira-t-on.
— Occupez-vous de vos oignons, dit le Valencien d’une voix rauque.
— Tu as raison, reconnut Alatriste, comme s’il avait longtemps réfléchi. Mais j’aurais cru qu’un vrai soldat comme toi voudrait un combat plus égal… Je me mets donc à ta disposition.
Bien que vêtu d’une chemise reprisée, d’une culotte rapiécée et de vieilles bottes nouées sous les genoux avec des mèches d’arquebuse, Alatriste ne perdait rien de son aspect imposant. Quand il dégaina, l’éclat de son épée se refléta un instant dans l’eau du canal.
— Auriez-vous l’obligeance de me dire votre nom ?
Le Valencien, qui défaisait son gilet aussi reprisé et ravaudé que la chemise du capitaine, fît un geste hautain de la tête. Il ne quittait pas des yeux l’épée de son adversaire.
— On m’appelle Garcia de Candau.
— Ravi de faire votre connaissance.
Alatriste avait glissé sa main gauche derrière son dos pour s’emparer de sa menaçante biscayenne. Quant au mien…
— Je sais comment on vous appelle, l’interrompit l’autre. Vous êtes ce soldat qui se fait donner du capitaine alors que vous n’en avez pas le titre.
Sur le terre-plein, les soldats échangèrent des regards entendus. Tout compte fait, le vin donnait de la vaillance au Valencien. Car, connaissant Diego Alatriste et pouvant encore espérer s’en tirer avec une simple entaille sur le côté et quelques semaines de lit, il risquait gros en poussant les choses trop loin. Nous attendions tous, décidés à ne perdre aucun détail.
Je vis alors que Diego Alatriste souriait. J’avais vécu suffisamment longtemps avec lui pour bien connaître ce sourire : une grimace sous la moustache, funèbre comme un mauvais présage, carnassière comme celle d’un loup fatigué qui une fois de plus s’apprête à tuer. Sans passion et sans faim. Par métier.
Quand on retira le Valencien de la berge – car il avait la moitié du corps dans l’eau –, le sang teignit en rouge les eaux paisibles du canal. Tout s’était déroulé selon les règles de l’escrime et de l’honneur. Solidement plantés sur leurs jambes, ils s’étaient battus pied à pied en jouant de la dague, jusqu’à ce que la tolédane du capitaine Alatriste entre par où elle avait coutume de le faire. Et lorsqu’on enquêta sur cette mort – les rixes, querelles et batailles au couteau firent trois autres victimes ce jour-là, sans compter une demi-douzaine d’hommes que l’on poignarda de belle façon – tous les témoins, soldats du roi et hommes de parole, n’hésitèrent pas à dire que le Valencien était tombé dans le canal, saoul comme une grive, se blessant lui-même avec son arme. Trop heureux de conclure à un accident, le prévôt classa l’affaire et chacun retourna à son moulin. Et puis les Hollandais attaquèrent cette nuit-là. Et, parbleu, le prévôt, le mestre de camp, les soldats, sans parler du capitaine Alatriste et de moi-même, nous eûmes d’autres chats à fouetter.
V
LA FIDELE INFANTERIE
L’ennemi attaqua en pleine nuit, sans que les sentinelles, tuées avant d’avoir eu le temps de dire Amen, aient pu donner l’alarme. Maurice de Nassau avait profité des troubles de la mutinerie. Informé de la situation par ses espions, il avait foncé sur Oudkerk par le nord, dans l’espoir de secourir Breda avec des Anglais et des Hollandais, mobilisant force infanterie et cavalerie qui firent un vrai carnage dans nos postes avancés. Le Tercio de Carthagène et un autre régiment wallon d’infanterie qui bivouaquait aux environs, celui du mestre Don Carlos Sœst, reçurent l’ordre de barrer la route aux Hollandais et de les retarder le temps que le général Spinola organise la contre-attaque. Si bien qu’au beau milieu de la nuit nous fûmes appelés aux armes par des roulements de tambour, des fifres et des cris. Il faut avoir vu soi-même pareille confusion et pareille pagaille pour y croire : torches allumées qui éclairaient des soldats courant en toute hâte, réveil brutal de ceux qu’on bousculait dans leur sommeil, visages calmes, graves ou terrorisés, ordres contradictoires, cris des capitaines et des sergents qui mettaient fiévreusement en rang des soldats encore à moitié endormis, bruit des armes que l’on ramassait et, pour faire bonne mesure, roulements assourdissants des tambours aux quatre coins du camp. Dans le bourg, les gens regardaient par les fenêtres ou du haut des murs les tentes que l’on démontait, les chevaux qui hennissaient et se cabraient, énervés par l’imminence du combat. Reflets d’acier, de piques, de morions et de corselets. Vieux drapeaux que l’on déployait, croix de Bourgogne, barres d’Aragon, écus portant tours, lions et chaînes, à la lumière rougeâtre des torches et des feux de bivouac.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le soleil de Breda»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le soleil de Breda» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le soleil de Breda» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.