Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda
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— Naturellement, Excellence.
— Entre… hum, soldats.
— Oui, Excellence.
Don Ambrosio s’éclaircit la gorge, sourit une dernière fois et jeta un regard sur les autres groupes. Sa voix était déjà absente.
— Bonne chance, capitaine Alatriste.
— Bonne chance, Excellence.
Et le marquis des Balbases, capitaine général des Flandres, passa son chemin, en route pour la gloire qu’allait lui accorder pour la postérité, sans qu’il le sache et avant que nous ayons à nous charger du gros du travail, la grande toile de Diego Velázquez, mais aussi – avec les Espagnols, il y a toujours un revers à la médaille – promis à la calomnie et à l’injustice d’une patrie adoptive qu’il servait si généreusement. Car tandis que Spinola multipliait victoires pour un roi ingrat, comme le furent tous les rois de ce monde, d’autres lui coupaient l’herbe sous le pied à la Cour, bien loin des champs de bataille, le discréditant aux yeux de ce monarque aux gestes languides et à l’âme bien mal trempée, qui, d’un naturel bienveillant et faible, se tint toujours loin des lieux où il aurait pu recevoir d’honorables blessures et qui, plutôt que de s’habiller pour la guerre, le faisait pour les bals du palais et même pour les danses paysannes qu’enseignait Juan de Esquivel dans son académie. Cinq ans plus tard seulement, le vainqueur de Breda, cet homme intelligent et habile, soldat accompli, homme de cour et amant de l’Espagne jusqu’au sacrifice, sur qui Don Francisco de Quevedo écrirait bientôt :
Tout le Palatinat tu l’as assujetti à la couronne espagnole, et par ta présence la fureur hérétique en resta estourbie.
En Flandres ta valeur révéla ton absence, en Italie ta mort, et lorsque tout fut dit, Spinola nous laissa une douleur immense mourrait, malade et désabusé, avec pour seul salaire ce que notre terre de Caïns, marâtre plus que mère, toujours vile et misérable, accorde à ceux qui l’aiment et la servent bien : l’oubli, le poison que sécrètent l’envie, l’ingratitude et le déshonneur. Pis encore, le pauvre Don Ambrosio s’en irait avec l’assistance d’un ennemi, Jules Mazarin, italien de naissance comme lui, futur cardinal et ministre de France, le seul qui lui apporta quelque consolation à un pas de son lit de mort et à qui notre pauvre général allait confier, dans un délire sénile : « Je meurs sans honneur ni réputation… On m’a tout pris, l’argent comme l’honneur… J’étais un homme de bien… Ce n’est pas le paiement que méritent quarante années de services. »
Quelques jours après la fin de la mutinerie, il m’arriva quelque chose de singulier, le jour même de la distribution de nos soldes, quand notre tercio obtint une journée de permission avant de revenir au canal Ooster. Oudkerk s’était transformée en fête espagnole et même les Hollandais renfrognés que nous avions attaqués des mois plus tôt se firent plus souriants quand l’or commença à pleuvoir sur la petite ville. La présence de soldats aux poches pleines fit apparaître, comme par enchantement, des victuailles que l’on aurait pu croire englouties dans les entrailles de la terre. La bière et le vin – ce dernier plus apprécié par nos troupes, qui appelaient l’autre de la pisse d’âne, comme le fit le grand Lope de Vega – coulaient à flots. Jusqu’au tiède soleil qui fut de la partie, accompagnant bals de rues, musique et jeux divers. Les maisons qui arboraient une enseigne représentant un cygne ou des courges – je veux parler des bordels et des tavernes ; en Espagne, nous utilisions des rameaux de laurier ou de pin – firent des affaires en or. Les blondes à la peau blanche retrouvèrent leur sourire hospitalier, et plus d’un mari, père ou frère détourna les yeux ce jour-là, de plus ou moins bon cœur, tandis que les femmes empesaient les pans de nos chemises. Il n’est de peine qui ne passe mieux avec le tintement de l’or, métal qui raffermit les volontés et répare les honneurs bafoués. Il est vrai que les Flamandes, délurées dans leurs manières et leur conversation, étaient bien différentes de nos Espagnoles saintes-nitouches. Elles se laissaient facilement prendre les mains et baiser sur le visage, si bien que ce n’était point une entreprise ardue que de se lier d’amitié avec celles qui professaient la foi catholique, au point que bon nombre d’entre elles accompagnèrent nos soldats lorsqu’ils rentrèrent en Italie ou en Espagne, quoique sans aller aussi loin que Flora, l’héroïne du siège de Breda, à qui Pedro Calderón de la Barca, sans doute en exagérant un peu, prêta des vertus, un sens castillan de l’honneur et un amour des Espagnols que je n’ai, pour ma part – et je suis sûr que Calderón non plus –, jamais trouvés chez une Flamande.
Enfin. Je vous racontais que là-bas, à Oudkerk, le cortège habituel des troupes en campagne – épouses de soldats, putains, cantiniers, brelandiers et gens de même acabit – s’était installé hors des murs. Les soldats allaient et venaient entre ce petit marché et la ville, troquant leurs hardes contre des vêtements neufs, achetant des plumes pour leur chapeau et d’autres ornements à la mode – on sait bien que ce qui vient par la flûte s’en va par le tambour –, manquant bien souvent aux dix commandements, sans parler des vertus théologales et cardinales. En somme, c’était la fête, ou ce que les Flamands appellent une kermesse. On se serait cru en Italie, disaient les vétérans.
Jeune et bouillant comme je l’étais, je ne voulais rien perdre de ce que je voyais autour de moi. Avec mon camarade Jaime Correas, je baguenaudais toute la journée. Malgré mon peu de goût pour le vin, j’en bus du plus cher, comme les autres. C’était une habitude de vrai soldat que de boire et de jouer, et les connaissances ne me manquaient pas pour m’offrir une bonne rasade. Quant au jeu, je n’y participai point, faute d’avoir quelque chose à jouer, car les valets d’armée ne touchaient ni solde ni récompenses. Mais je regardais les soldats qui se pressaient autour des tambours sur lesquels roulaient les dés et s’étalaient les cartes. Si le dernier de nos miles gloriosus n’observait pas les dix commandements et savait à peine lire et écrire, tous auraient lu le bréviaire aussi bien que les quarante-huit cartes d’un jeu si les lettres s’étaient écrites avec des as de carreau.
Les dés et les osselets roulaient sur la peau des tambours et l’on battait habilement les cartes. On se serait cru au Potro de Cordoue ou dans la cour des Orangers, à Séville. Ce n’étaient que tintement de pièces de monnaie et cartes battues tandis que l’on jouait au brelan, au piquet, à la manille, au lansquenet. Le camp était devenu un immense tripot où rusaient les « A moi », « A ton tour », « Fils à putain », « Foutre Dieu », « Je passe », « Par la sainte Vierge », car dans ces circonstances parlent toujours plus haut que les autres ceux qui dans la bataille montrent moins leurs armes que leur peur, mais retrouvent leur vaillance dès qu’ils regagnent l’arrière-garde. Certains jouèrent ce jour-là la solde de six mois pour laquelle ils s’étaient mutinés, perdant tout dans des coups de hasard aussi mortels que des coups de lame. Ce n’est pas toujours une métaphore, car de temps en temps un tricheur se faisait prendre sur le fait avec une carte rognée ou un dé lesté au vif-argent. Pleuvaient alors les « Tu triches, ma parole, tu mens comme un arracheur de dents ». On en venait aux mains, on se faisait égratigner par une dague, on se donnait de grands coups avec le plat des épées, on se saignait allègrement, mais pas à la manière des barbiers ou des disciples d’Hippocrate :
Quelle engeance est-ce là ? Sont-ce des gens de bien ? Soldats et Espagnols : à plumes et ramage, tout en mots, en brocards et tout en faux courage, arrogants et bravaches, et servant le Malin.
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