Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

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Je vous ai déjà dit que c’est à cette époque que la guerre des Flandres eut raison de mon pucelage, comme d’autres choses d’ailleurs. Ce jour-là, je vins avec Jaime Correas me présenter devant un grand chariot couvert. À l’abri d’une bâche, entouré de quelques tables, certain patron de bordel, œuvre pieuse s’il en est, soulageait avec le concours de trois ou quatre paroissiennes les ardeurs viriles de la troupe.

Il est six ou sept façons de femmes en racolage flânant à cette heure, Othon, le long de ces verts rivages.

Une de ces dames était bien mise, agréable de visage, raisonnablement jeune et bien tournée. Mon camarade et moi avions placé sur elle une bonne partie du butin que nous avions amassé lors du sac d’Oudkerk. Nous avions les poches vides ce jour-là. Mais la femme, mi-espagnole, mi-italienne, qui se faisait appeler Clara de Mendoza – je n’ai jamais connu de catin qui ne prétendît s’appeler de Mendoza ou de Guzmán, même si ses parents avaient élevé des cochons –, nous faisait les yeux doux pour quelque raison qui m’échappe, à moins que ce ne fussent l’insolence de notre jeunesse et la légende, peut-être, qui veut qu’un garçon dépucelé et satisfait est un ami pour la vie. Nous allâmes donc tramer de son côté, plus pour la regarder que pour autre chose, notre escarcelle étant trop plate pour songer à mieux. La Mendoza, pourtant occupée à remplir les devoirs de sa charge, eut le culot de nous adresser quelques mots affectueux et un sourire radieux, même s’il lui manquait plus d’une dent. Un bravache de soldat avec qui elle faisait commerce de ses charmes le prit très mal. C’était un Valencien bâti comme un colosse, moustaches sans un poil blanc, barbe de traître et fort peu patient. Il nous dit de ficher le camp et, joignant le geste à la parole, il donna un coup de pied à mon camarade et se fendit d’une gifle pour moi. Nous n’en demandions pas tant. Le coup fit essentiellement mal à mon amour-propre. Ma jeunesse, que la vie quasi militaire avait rendue peu patiente, surtout lorsque la raison de la déraison s’en prenait à mes raisons, réagit comme il se devait : ma main droite s’en fut toute seule à ma ceinture, là où je gardais ma bonne dague de Tolède en travers des reins.

— Remerciez le Ciel, lui dis-je, que nous soyons de condition différente.

Je n’allai point jusqu’à dégainer, mais mon geste fut bien celui d’un garçon de mon Oñate natal. J’avais voulu dire que je n’étais qu’un petit valet de cette armée, alors que lui était un soldat accompli. Mais le reître se fâcha tout rouge, croyant que je mettais en doute la qualité de sa personne. Le fait est que la présence de témoins piqua au vif le soudard. L’homme avait le sac plein, c’est-à-dire qu’entre son gosier et son ventre il devait y avoir quelques bonnes chopines de fino. Sans autres préambules, en un clin d’œil il se rua sur moi comme un fou, sa Durandal à la main. Les curieux s’écartèrent et personne ne chercha à l’arrêter, croyant sans doute que j’étais assez grand pour conforter mes propos dans les faits. Que le diable emporte ceux qui me laissèrent en si fâcheuse posture, car bien cruelle est la condition humaine quand il y va d’un bon spectacle et que personne parmi les curieux ne se sent une vocation de sauveur. Et moi qui ne pouvais plus à présent ravaler mes paroles, je n’eus d’autre choix que de dégainer ma dague pour rendre la partie égale, ou du moins espérer ne pas terminer ma carrière militaire comme un poulet à la broche. La vie aux côtés du capitaine Alatriste et l’exercice que j’avais pris en Flandres m’avaient enseigné quelques petites choses. J’étais un garçon vigoureux et de stature raisonnable. De plus, la Mendoza nous regardait. Je reculai donc devant la lame du Valencien, sans le quitter des yeux. Tout à son aise, l’homme commença à jouer de son épée, me décochant des coups qui, sans être mortels, vous laissent fort mal en point. La fuite m’était interdite, à cause du qu’en-dira-t-on. Mais je ne pouvais m’imposer, n’ayant pas l’avantage de l’arme. J’aurais voulu lui donner un coup de dague, mais je gardais la tête froide, malgré mon angoisse. Je savais que je serais en fâcheuse posture si je le manquais. L’autre continuait à m’attaquer avec la fougue d’un Turc et je reculai, bien conscient que je lui étais inférieur par les armes, le corps, la force et l’adresse. Très habile, la main sûre lorsqu’il était sobre, il se servait d’une épée alors que moi je n’étais qu’un garçon armé d’une dague et n’avais pour tout bouclier que mon courage. Selon mes comptes, celui qui tomberait – moi, à coup sûr – serait tout le butin de cette escarmouche.

— Viens par ici, chenapan, dit le reître.

Alors qu’il parlait, le vin dont il avait l’estomac rempli le fit vaciller. Sans me le faire dire deux fois, je fonçai sur lui et, avec l’agilité de mon âge, je parvins tant bien que mal à éviter sa lame en me couvrant le visage de la main gauche au cas où il m’aurait arrêté dans mon élan. Je lui donnai un fort joli coup de dague, de droite à gauche et de bas en haut, qui, s’il avait été plus long, aurait privé le roi d’un de ses soldats et Valence d’un de ses fils préférés. Mais ma bonne étoile fit que je pus reculer sans mal. Je n’avais fait que frôler mon adversaire au bas-ventre, lui arrachant un « Foutre Dieu » qui fît rire l’assistance et me valut aussi quelques applaudissements. Les témoins avaient pris mon parti. Maigre consolation.

Quoi qu’il en soit, mon attaque avait été une erreur, car tous savaient dorénavant que je n’étais pas un pauvre garçon sans défense. Plus personne n’allait s’interposer, et même mon camarade Jaime Correas m’encourageait, ravi du spectacle que je donnais. Malheureusement, mon coup avait eu pour effet de dessaouler le Valencien, qui, maintenant plein d’assurance, m’attaquait de nouveau, prêt à me charcuter avec la pointe de sa lame. Ce n’était plus le moment de jouer. Horrifié à l’idée de m’en aller sans confession dans l’autre monde, mais ne sachant que faire pour me tirer de ce mauvais pas, je décidai de jouer le tout pour le tout une deuxième et dernière fois en me coulant entre l’épée du Valencien et son ventre, pour me cramponner à lui vaille que vaille et le frapper jusqu’à ce que lui ou moi aille faire un tour chez le diable. Privé d’absolution et de saint chrême, je trouverais bien le moyen de m’expliquer avec saint Pierre. Quand, des années plus tard, je lus ce qu’avait écrit un Français sur les Espagnols – « une fois décidés à frapper, ils s’exécutent même si on les taille en pièces » –, je pensai que personne n’avait mieux exprimé la décision que je pris alors. Je retins mon souffle, serrai les dents, attendis que mon adversaire fonde sur moi et, profitant d’un instant où la pointe de sa tolédane s’éloignait de moi, je voulus foncer sur lui, dague au poing. Et je l’aurais fait, morbleu, si des mains vigoureuses ne m’avaient subitement pris par le cou et le bras, en même temps qu’un corps se plaçait devant moi. Quand je levai la tête, surpris, je vis les yeux glacés du capitaine Alatriste.

— Ce garçon est bien peu de chose pour un gaillard de votre trempe.

La scène s’était un peu déplacée et la dispute avait pris un tour nouveau, relativement discret. Diego Alatriste et le Valencien se trouvaient à une cinquantaine de pas, au pied d’une digue qui les cachait aux yeux des soldats du camp. Sur la digue, haute de huit ou dix coudées, les camarades de mon maître – Llop, Rivas, Mendieta et quelques autres, dont Sebastián Copons, qui m’avait immobilisé dans ses mains de fer et auprès de qui je me tenais à présent – tenaient les curieux à distance, mine de rien, formant une barrière que personne ne pouvait franchir. De temps en temps, Copons levait la tête par-dessus la digue pour voir ce qui se passait au bord du canal. Autour de moi, les camarades d’Alatriste jouaient fort bien leur jeu, regardant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. L’air résolu, les moustaches retroussées, la main sur le pommeau de leur épée, ils décourageaient ceux qui auraient voulu s’approcher pour contempler le spectacle. Et pour que tout se déroule dans les règles, ils avaient aussi fait venir deux connaissances du Valencien, au cas où l’on aurait eu besoin de témoins.

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