Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

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Le jour où Don Ambrosio en personne mit un terme à la mutinerie, nous fûmes nombreux à le voir sortir de la tente de campagne sous laquelle avaient eu lieu les négociations. Il était suivi de son état-major et de notre mestre de camp. Celui-ci n’en menait pas large, mordillant sa moustache de colère, furieux de n’avoir pu, comme il le voulait, faire pendre un mutin sur dix pour donner une leçon aux soldats. D’un signe de la main gauche, Don Ambrosio avait signifié que l’incident était clos. Maintenant que le tercio avait retrouvé sa discipline habituelle, les officiers et les porte-drapeaux reprenaient leur place dans les rangs de leurs compagnies. Et devant les tables des trésoriers – l’argent sortait de la cassette personnelle de notre général – commencèrent à se former des queues de soldats impatients de toucher leur dû, tandis qu’autour du camp les cantinières, prostituées, marchands, vivandiers et autres parasites se préparaient à recevoir leur part de ce torrent d’or.

Diego Alatriste était de ceux qui tournaient autour de la tente. Quand Don Ambrosio Spinola en sortit, salué par une sonnerie de clairon, et s’arrêta un instant pour que ses yeux s’habituent à la lumière, Alatriste et ses compagnons s’approchèrent pour regarder de près leur général. Par habitude de vieux soldats, la plupart avaient brossé leurs vêtements rapiécés et nettoyé leurs armes. Même leurs chapeaux avaient fière allure en dépit des trous et des reprises. Car ces soldats fiers de leur état voulaient montrer qu’une mutinerie ne portait pas atteinte à l’honneur de la milice. On vit rarement le Tercio de Carthagène dans un ordre plus parfait que lorsque le général mit un point final à l’affaire d’Oudkerk. Spinola parut y être sensible et, la toison d’or autour du cou, escorté par ses arquebusiers d’élite et suivi de son état-major, du mestre de camp, du sergent-major et des capitaines, il commença à s’avancer très lentement parmi les nombreux groupes qui s’ouvraient pour lui laisser le passage, au milieu des acclamations enthousiastes des soldats qui allaient enfin être payés. Sans doute ces derniers voulaient-ils ainsi souligner qu’il n’en allait pas de même avec Don Pedro de la Daga, qui marchait derrière son capitaine général en ruminant son regret de ne pouvoir faire danser quelques soldats au bout d’une corde, furieux d’avoir été réprimandé par Don Ambrosio, qui l’avait menacé en privé de lui retirer son commandement s’il ne prenait pas soin de ses soldats comme de la prunelle de ses yeux. En tout cas, c’était ce qu’on disait, même si cette histoire de prunelles me paraissait douteuse : tout le monde savait bien que les généraux et mestres de camp, bien intentionnés ou tyrans, stupides ou avisés, étaient gens de la même farine et ne faisaient aucun cas de leurs hommes, tout juste bons à leur valoir toisons d’or et lauriers avec leur sang. Mais ce jour-là les Espagnols, contents de l’issue heureuse de leur mutinerie, étaient disposés à tout accepter, même les rumeurs. Paternel, Don Ambrosio souriait à gauche et à droite, donnait du « messieurs les soldats, mes enfants », saluait aimablement avec son bâton de trois empans et parfois, lorsqu’il reconnaissait le visage d’un officier ou d’un vieux soldat, lui disait courtoisement quelques mots. Bref, il faisait son travail. Et, pardieu, il le faisait bien.

C’est alors qu’il tomba sur le capitaine Alatriste, à l’écart avec ses camarades. Le groupe ne passait pas inaperçu : j’ai déjà dit que l’escouade de mon maître était presque entièrement formée de vieux soldats moustachus qui portaient sur leur peau faite aux intempéries comme du cuir de Cordoue les cicatrices de leurs anciennes blessures. À les voir, particulièrement ce jour où ils étaient chargés de tout leur équipement – douze apôtres en bandoulière, épée, dague, arquebuse ou mousquet à la main –, chacun savait que pas un Hollandais, Turc ou créature de l’enfer ne leur résisterait lorsqu’ils s’ébranleraient au son des tambours battant la charge. Le fait est que Don Ambrosio observa le groupe, admiratif, et qu’il allait sourire à ces vieux soldats avant de poursuivre son chemin quand il reconnut mon maître. Il s’attarda un instant et lui dit dans son doux espagnol, riche en résonances italiennes :

— Pardieu, capitaine Alatriste, est-ce bien vous ? Je croyais que vous étiez resté pour toujours à Fleurus.

Alatriste se découvrit de la main gauche, le poignet droit posé sur la bouche de son arquebuse.

— J’ai bien failli y rester, répondit-il d’une voix mesurée, comme Votre Excellence me fait l’honneur de se souvenir. Mais ce n’était pas mon heure.

Le général regarda attentivement les cicatrices dont le visage du vétéran était couvert. Il lui avait parlé pour la première fois vingt ans plus tôt, quand les Espagnols avaient tenté de secourir L’Écluse.

Surpris par une charge de cavalerie. Don Ambrosio avait dû se réfugier dans un carré formé par ce soldat et ses compagnons. Près d’eux, oubliant son rang, l’illustre Génois était descendu de son cheval et s’était battu pour sauver sa peau à la pointe de son épée au milieu de la fusillade. La journée avait été longue. Il ne l’avait pas oubliée, Alatriste non plus.

— Je vois, dit Spinola. Don Gonzalo de Córdoba m’a rapporté qu’à Fleurus vous vous étiez battus comme de beaux diables.

— Don Gonzalo n’a pas menti : presque tous les camarades sont restés là-bas.

Spinola se gratta le menton, comme s’il venait de se souvenir de quelque chose.

— Et je ne vous ai pas donné le grade de sergent ?

Alatriste secoua lentement la tête.

— Non, Excellence. J’ai été nommé sergent en mille six cent dix-huit, quand Votre Excellence s’est souvenue de L’Écluse.

— Et comment se fait-il que vous soyez à nouveau simple soldat ?

— J’ai perdu ma place un an plus tard, à cause d’un duel.

— Une affaire grave ?

— Un porte-drapeau.

— Mort ?

— On ne peut plus.

Le général réfléchit un instant, puis il échangea un regard avec les officiers qui l’entouraient, fronça les sourcils et fit le geste de poursuivre son chemin.

— Vive Dieu, dit-il. Je suis surpris qu’on ne vous ait pas pendu.

— C’était juste avant la mutinerie de Maastricht, Excellence.

Alatriste avait parlé sans s’émouvoir. Le général s’arrêta un instant, cherchant dans sa mémoire.

— Oui, je me souviens à présent – les rides de son front s’étaient effacées et il s’était remis à sourire. Les Allemands et le mestre de camp dont vous avez sauvé la vie… Ne vous a-t-on pas consenti une prime de huit écus pour votre geste ?

Alatriste secoua encore la tête :

— Non, vous voulez parler de la Montagne-Blanche, Excellence, quand nous sommes montés derrière M. de Bucquoi vers les fortins qui se trouvaient plus haut, avec M. le capitaine Bragado qui est ici même… Quant aux écus, on ne m’en a donné que quatre. Je n’ai pas vu la couleur des quatre autres.

Don Ambrosio ne se départit point de son vague sourire, comme s’il écoutait la pluie tomber. Il regardait autour de lui d’un air distrait.

— Bien, conclut-il. De toute façon, je suis heureux de vous revoir… Puis-je faire quelque chose pour vous ?

Immobile, Alatriste souriait et les rides qui encerclaient ses yeux se détendirent un peu.

— Je ne pense pas, Excellence. Aujourd’hui, je touche six demi-soldes en retard et je ne peux pas me plaindre.

— J’en suis heureux. Et j’ai plaisir à cette rencontre de vétérans… – il tendit une main amicale, comme s’il allait donner une petite tape sur l’épaule du capitaine, mais le regard d’Alatriste, fixe et moqueur, sembla l’en dissuader. Je veux parler de vous et de moi.

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