Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra

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Je pris une grande respiration et traversai la place comme si je me jetais dans la gueule du loup, sentant fixés sur moi les yeux du capitaine et entendant dans mes oreilles l’hommage que Don Francisco voulut bien improviser pendant que je m’éloignais :

Avec bonheur, il gravit le haut mur de pierre celui qui se fie à sa jeunesse, à sa force.

Mon cœur battait la chamade, comme il l’avait fait le matin même avec Angélica d’Alquézar. Ou plus peut-être. J’avais l’estomac et la gorge noués et dans mes oreilles roulèrent d’étranges tambours quand je passai devant les ombres que formaient Don Vicente de la Cruz et ses fils, collés contre le mur. Leurs armes luisaient au clair de lune.

— Dépêche-toi, petit, murmura le père, impatient.

Sans rien dire, je lui fis un signe de la tête et dirigeai mes pas vers le chasse-roue du coin de la rue. Arrivé là-bas, je me signai à la sauvette, me recommandant à ce même Dieu dont je m’apprêtais à violer l’enceinte sacrée. Puis je montai sans difficulté sur le chasse-roue – j’avais alors l’agilité d’un singe – et, perché sur son étroit sommet, je pus me cramponner et me hisser en haut du mur à la force des bras. Je me mis ensuite à califourchon en essayant de ne pas trop me faire voir dans la clarté qui tombait de la lune. D’un côté se trouvaient la rue et la place, avec les silhouettes silencieuses de mes compagnons plaquées contre le mur. De l’autre s’étendait le sombre jardin des adoratrices dont le silence n’était percé que par le chant strident d’un grillon nocturne. J’attendis que les coups de tambour se fissent moins forts dans ma tête avant de bouger. Et quand je le fis, la breloque avec la chaîne qu’Angélica d’Alquézar m’avait offerte à la fontaine del Acero tinta en sortant de sous mes vêtements. J’avais passé des heures à la regarder. Elle semblait ancienne et portait en son centre des signes gravés, étranges et fascinants.

Je la remis sous ma chemise, contre ma poitrine, espérant que cette amulette m’apporterait la chance dont j’avais bien besoin à présent. Les branches d’un pommier me frôlèrent le visage quand je me penchai vers le jardin et, cramponné au sommet du mur, je me laissai tomber d’une hauteur de six ou sept pieds. Je roulai à terre sans me faire trop de mal, je secouai la poussière qui maculait mes vêtements et, priant Dieu qu’il n’y ait point de chiens en liberté dans le jardin, je m’avançai en longeant le mur jusqu’à la petite porte dont je fis aussitôt coulisser le verrou. J’avais à peine ouvert que Don Vicente de la Cruz et ses fils se coulaient déjà à l’intérieur, le visage dissimulé dans leur cape, l’épée au clair, traversant rapidement le jardin dont la terre meuble amortissait le bruit de leurs pas. Pour ce qui me concernait, l’affaire était dans le sac.

Je m’étais comporté comme un garçon vaillant et je pouvais être fier de moi. Je sortis donc dans la rue et traversai sans traîner la petite place. Le capitaine m’avait donné des consignes rigoureuses : rentrer chez nous par le plus court chemin. Je remontai la côte en suivant le garde-fou, laissant derrière moi le couvent des adoratrices et l’église de l’Incarnation, l’esprit en paix et plein d’orgueil d’avoir si bien rempli ma mission. C’est alors que la tentation vint m’assaillir de rester dans les parages, près de la voiture qui attendait avec les mules, pour voir, ne serait-ce qu’un instant et au clair de lune, la demoiselle sauvée par son père et ses deux frères. Je vacillai un moment entre mes ordres et mon propre désir, sans parvenir à me décider. J’en étais là quand j’entendis le premier coup de feu.

Ils sont au moins dix, calcula Diego Alatriste en dégainant son épée et sa dague. Et il y en avait encore quelques autres dans la cour du couvent. Il en sortait de partout, de toutes les rues et portes cochères. La rue et la petite place brillaient de lames tirées au clair tandis que résonnaient de toutes parts les cris de « Rendez-vous à l’Inquisition ! « et « Ordre du roi ! ». Des coups de feu se firent encore entendre de l’autre côté du mur des adoratrices et une petite troupe apparut en désordre à la porte. On ferraillait ferme. Un moment, Alatriste crut voir la cornette blanche d’une novice dans ce fouillis de lames d’acier, mais il fut bientôt ébloui par deux autres coups de pistolet. Et le moment était venu de penser à sauver sa peau. Le cri de « Rendez-vous à l’Inquisition ! » suffisait à donner la chair de poule à l’homme le mieux trempé et, s’il en avait eu le temps, le capitaine en aurait lui aussi été impressionné. Mais il se battait déjà pour garder la vie sauve et, en pareilles circonstances, argousins ou Inquisition, c’était du pareil au même : la lame séculière égorge aussi bien que celle aspergée d’eau bénite. Il para avec sa dague un coup donné par une ombre qui était apparue dans son dos, venue de nulle part, puis il la fit reculer en frappant des deux mains et en lâchant un juron. Du coin de l’œil, il vit que Don Francisco de Quevedo faisait face à deux autres adversaires. Inutile de crier à la trahison. Mieux valait ménager son souffle pour d’autres tâches plus pressantes. Don Francisco et le capitaine se battaient donc sans desserrer les dents. Quel que fût le responsable, ils étaient tombés dans un piège et il ne leur restait plus qu’à vendre cher leurs boyaux. L’adversaire d’Alatriste le pressait de nouveau. Devinant l’acier ennemi à son reflet, le capitaine assura sa position, para juste à temps un bon revers, avança un pied, puis l’autre, coinça l’épée de son assaillant sous son coude, poussa la pointe de la sienne et entendit le cri de douleur attendu quand l’autre se sentit marqué au visage. Par chance, les familiers de l’Inquisition n’étaient pas des Amadis et la situation était tolérable. Le capitaine recula dans le noir jusqu’à s’adosser contre un mur et, profitant de cet instant de répit, il jeta un coup d’œil à Don Francisco. Fidèle à son adresse proverbiale, boitillant et pestant entre ses dents, celui-ci tenait à distance tous ceux qui le serraient de trop près. Mais il arrivait de plus en plus de gens et bientôt les deux hommes ne suffiraient plus à saigner toute cette racaille. Heureusement, presque tous les assaillants se tenaient à côté du mur des adoratrices où la confusion et les cris allaient en augmentant. Don Vicente de la Cruz et ses fils devaient être bien près de passer de vie à trépas. L’odeur des mèches des arquebuses arriva jusqu’au capitaine.

— Allons-nous-en ! cria-t-il à Don Francisco en essayant de couvrir de sa voix le cliquetis des lames.

— C’est bien ce que j’essaie de faire ! répliqua le poète entre deux coups d’épée. Et depuis un moment déjà !

Il venait de tuer un de ses adversaires et reculait le long du mur, serré de près par l’autre homme. Une nouvelle ombre apparut subitement devant Alatriste, ou peut-être était-ce celle de tout à l’heure qui s’était remise sur ses pieds et revenait de l’enfer pour se venger de son estafilade au visage. Les épées firent des étincelles en s’entrechoquant et en heurtant le mur, puis le capitaine se protégea en levant son bras gauche à hauteur de sa tête et profita de ce que l’autre se remettait en position entre deux attaques pour se précipiter sur lui et lui donner un coup de pied qui le fit trébucher. Il frappa de près, d’abord avec l’épée, puis avec la dague, puis encore une fois avec l’épée. Quand son ennemi voulut se redresser, au moins dix pouces d’acier devaient lui sortir du dos.

— Sainte Vierge ! murmura l’homme dans un grand soupir tandis que le capitaine retirait son épée de sa poitrine.

Puis l’homme blasphéma, invoqua encore la Vierge et tomba à genoux contre le mur. Son épée roula bruyamment à terre, entre ses cuisses.

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