Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra

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— Je m’appelle Inigo Balboa.

— Je le sais. Et tu es l’ami de ce capitaine Triste ou Batistre.

Elle me tutoyait, ce qui pouvait être aussi bien un signe d’appréciation que de dédain. Mais elle avait dit ami du capitaine, et non page ou domestique. Et de plus elle se souvenait parfaitement de qui j’étais. Ceci, qui dans d’autres circonstances pouvait n’avoir rien de rassurant, car mon nom ou celui d’Alatriste dans la bouche de la nièce de Luis d’Alquézar étaient plus annonciateurs d’un danger que motifs de satisfaction, me parut tout à fait adorable. Je me rengorgeai tel un petit paon. Angélica se souvenait de mon nom et avec lui d’une partie de la vie que j’étais prêt à mettre à ses pieds, m’immolant pour elle sans ciller. Peut-être comprendrez-vous si je vous dis que je me sentais comme un homme transpercé par une dague qui vit encore tant que la lame est dans la plaie mais qui expire dès qu’il tente de la retirer.

— Vous prenez les eaux ? demandai-je pour rompre le silence que son regard fixe rendait insupportable.

Elle fit une moue délicieuse qui lui retroussa le nez.

— Je mange trop de friandises.

Elle haussa les épaules d’un air hautain, comme si tout ceci n’était que balivernes et stupidités, puis regarda dans la direction de la fontaine où la duègne s’attardait avec une connaissance.

— C’est ridicule, ajouta-t-elle, dédaigneuse.

J’en déduisis qu’Angélica d’Alquézar n’appréciait pas beaucoup le dragon chargé de la garder, ni les prescriptions des médecins qui, avec leurs saignées et leurs remèdes, envoient plus de chrétiens dans l’autre monde que le bourreau de Séville.

— Je suppose que oui, fis-je, courtois. Tout le monde sait que les friandises sont bonnes pour la santé – je me souvenais vaguement de ce que j’avais entendu l’apothicaire Fadrique dire dans la taverne. Elles épaississent le sang et les bonnes humeurs… Je suis sûr qu’un beignet au miel, du massepain ou des œufs au sucre fortifient davantage un tempérament mélancolique qu’une pinte d’eau de cette fontaine.

Je me tus, ne sachant plus que dire, car là s’arrêtaient mes connaissances médicales.

— Tu as un joli accent, dit-elle.

— Basque, répondis-je. Je suis natif d’Ofiate.

— Je croyais que les Basques parlaient en jargon : « Par le Dieu qui a donné vie à moi, si voiture tu me laisses pas, tu es mort. »

Elle rit. Si je ne craignais de paraître affecté, je dirais que son rire était argentin. Il tintinnabulait comme l’argent bruni que les artisans étalaient devant leurs boutiques le jour de la Fête-Dieu, à la Porte de Guadalajara.

— Ceux-là sont biscayens, lui dis-je, un peu vexé, mais pas très sûr de la différence. Ofiate se trouve dans la province de Guipúzcoa.

Je sentais l’urgente nécessité de l’impressionner, sans savoir comment. Maladroitement, je voulus reprendre le fil de ma dissertation sur les propriétés bénéfiques des friandises. J’enflai la voix :

— Quant aux tempéraments mélancoliques…

Je m’interrompis quand un chien passa à côté de nous, un grand mâtin brun qui gambadait aux alentours. Instinctivement, sans y penser, je me mis devant la petite fille. Le chien s’éloigna sans demander son reste, comme le lion de Don Quichotte, et quand je me retournai pour la regarder, je vis qu’Angélica m’observait encore avec ce même air curieux de tout à l’heure.

— Et que sais-tu de mon tempérament ? Il y avait une note de défi dans sa voix et ses yeux immensément bleus, devenus très graves, n’avaient plus rien d’enfantin. Je m’arrêtai à regarder sa bouche encore entrouverte, son menton doux et arrondi, ses boucles blondes qui retombaient sur ses épaules recouvertes de délicate dentelle flamande. Puis je tentai d’avaler ma salive sans qu’il n’y paraisse rien.

— Je n’en sais rien encore, répondis-je avec autant de simplicité que je pus. Mais je sais que je mourrais volontiers pour vous.

J’ignore si je rougis en prononçant ces mots. Mais il est des choses qu’il faut dire quand il se doit, même si on le regrette ensuite amèrement, faute de quoi on risque de se repentir toute la vie de ne pas les avoir dites.

— Oui, je mourrais pour vous.

Il y eut un long et délicieux silence. La duègne revenait, toute noire sous sa coiffe blanche, pareille à une pie de mauvais augure, sa pinte d’eau à la main. Le dragon allait reprendre possession de ma demoiselle et je décidai donc de prendre la poudre d’escampette. Mais Angélica continuait à m’observer comme si elle pouvait lire en moi. C’est alors qu’elle porta les mains à son cou et qu’elle en détacha une petite chaîne en or à laquelle pendait une breloque qu’elle me mit entre les mains.

— Tu mourras peut-être un jour, murmura-t-elle.

Énigmatique, elle continuait à me regarder.

Mais en même temps se dessina sur sa bouche de petite fille un sourire tellement beau, tellement parfait, tellement rempli de toute la lumière de ce ciel espagnol, immense comme l’abîme de ses yeux, que je désirai en effet mourir en cet instant même, l’épée au poing, criant son nom comme là-bas en Flandre mon père avait crié celui de son roi, de sa patrie et de son drapeau. Ce qui en fin de compte, pensai-je alors, revenait peut-être à la même chose.

IV

LE TRAQUENARD

Un chien aboya quatre fois dans le lointain, puis ce fut de nouveau le silence. Pistolet, épée et dague au ceinturon, le capitaine Alatriste jeta un coup d’œil à la lune qui semblait sur le point de s’embrocher sur la flèche du couvent des adoratrices, puis il regarda d’un côté et de l’autre la petite place de l’Incarnation, plongée dans l’ombre. Pas d’ennemis en vue.

Il ajusta son gilet de peau de buffle et rejeta en arrière le manteau court qui couvrait ses épaules. Comme répondant à un signal, trois silhouettes sombres se glissèrent dans l’obscurité, deux d’un côté de la place, une autre en face. Elles s’approchèrent du mur du couvent où il y avait de la lumière à une fenêtre. Quelques instants plus tard, quelqu’un éteignit, puis ralluma aussitôt.

— C’est elle, murmura Don Francisco de Quevedo.

Il était appuyé contre le mur, tout de noir vêtu avec son chapeau et sa cape. Il n’avait pas avalé une seule goutte de vin malgré la fraîcheur de la nuit afin – avait-il dit – d’avoir la main plus sûre. Dans le noir, je l’entendis tirer son épée de son fourreau et l’y remettre, pour voir si elle glissait bien. Puis il commença à réciter quelques-uns de ses vers dans sa barbe :

« De mes douleurs jamais ne triomphèrent mes nuits, ni apaisèrent mes courroux…»

Je me demandai un instant si Don Francisco disait cela pour apaiser son inquiétude, pour chasser le froid de la nuit ou parce qu’il était véritablement un homme qui n’avait peur de rien, un homme capable de composer des vers aux portes mêmes de l’enfer. Quoi qu’il en soit, le moment était mal trouvé pour apprécier comme il se devait l’inspiration du grand satiriste. J’observai le capitaine, parfaitement immobile sous son chapeau à large bord. L’ombre lui faisait un masque noir. Il resta quelque temps ainsi, tandis que de l’autre côté de la place les trois formes qui avaient traversé quelques instants plus tôt ne bougeaient pas d’un pouce, essayant de se confondre avec l’obscurité. Le chien aboya de nouveau, deux fois seulement, et de la côte des Canos del Ferai descendit en guise de réponse le hennissement étouffé des mules de la voiture qui attendait là-bas. Diego Alatriste se retourna vers moi et je vis ses yeux s’éclaircir au clair de lune.

— Fais bien attention, dit-il en posant la main sur mon épaule.

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