Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra
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— Je crois que ce n’était pas la faute du petit, dit-il enfin.
Les femmes sourirent, non sans être déçues de se voir privées d’un spectacle, et l’ami retint un soupir de soulagement. Quant à moi, je me moquais bien que le joli cœur ait fait marche arrière ou pas. Fasciné, je regardais le profil du capitaine Alatriste sous le bord de son chapeau, son épaisse moustache, son menton mal rasé ce matin-là, ses cicatrices, ses yeux clairs et inexpressifs perdus dans un vide qu’il était seul à contempler. Puis j’observai son pourpoint usé et ravaudé, sa vieille cape, sa sobre wallonne lavée et relavée par Caridad la Lebrijana, le reflet mat du soleil sur la garde de son épée et la poignée de sa dague qui dépassait sous son ceinturon. Et j’eus alors conscience d’un double et magnifique privilège : cet homme avait été l’ami de mon père et maintenant il était aussi mon ami, capable de se battre pour moi à cause d’un simple mot. Ou peut-être le faisait-il en réalité pour lui-même. Les guerres du roi, ceux qui louaient sa lame et les amis qui l’entraînaient dans de périlleuses aventures, les jolis cours trop bavards, moi-même, nous n’étions que des prétextes pour qu’il se batte pour le simple fait de se battre – comme aurait dit Don Francisco de Quevedo qui pressait le pas pour nous rejoindre, flairant quelque part un parfum de querelle, quoiqu’un peu tard. De toute façon, j’aurais suivi le capitaine jusqu’à l’antichambre de l’enfer sur un ordre, un geste ou un sourire de lui. Et j’étais loin de soupçonner que c’était exactement ce qui m’attendait.
Je crois vous avoir déjà parlé d’Angélica d’Alquézar. Avec les années, quand je fus soldat comme Diego Alatriste et d’autres choses encore que je vous raconterai en temps voulu, la vie plaça plus d’une femme sur mon chemin. Je ne prise guère les grossières vantardises de taverne, pas plus que les nostalgies lyriques. Mais comme le récit l’exige, je me contenterai de dire que j’en aimai un certain nombre et que je me souviens de plusieurs d’entre elles avec tendresse, indifférence ou – le plus souvent – un sourire amusé et complice : la plus grande récompense à laquelle peut aspirer l’homme qui sort indemne, la bourse à peine dégarnie, sain de corps et son honneur intact, de si doux embrassements. Cela posé, je vous dirai que, de toutes les femmes dont les pas croisèrent les miens, la nièce du secrétaire du roi, Luis d’Alquézar, fut sans aucun doute la plus belle, la plus intelligente, la plus séductrice et la plus mauvaise. Vous m’objecterez peut-être que mon jeune âge me rendait par trop influençable – souvenez-vous qu’au moment de cette histoire j’étais un jeune garçon basque arrivé depuis à peine un an à Madrid et que je n’avais pas encore quatorze ans. Mais ce n’est pas le cas. Plus tard, quand je devins homme et que j’eus l’occasion de découvrir chez Angélica une femme qui ne reculait devant rien, mes sentiments restèrent les mêmes. Comme si j’avais aimé le diable, sachant qui il était. Et je pense vous avoir dit que j’étais déjà follement amoureux de la petite fille. Ce n’était pas encore une de ces passions qui viennent avec le temps et les années, quand la chair et le sang se mêlent aux rêves et que tout prend un aspect dense et périlleux. À l’époque dont je parle, mon amour était une sorte d’emportement singulier, comme si j’avais été au bord d’un gouffre qui attire et terrorise tout à la fois. Ce n’est que plus tard – l’aventure du couvent et de la femme retrouvée morte ne fut qu’une station de ce chemin de croix – que je sus ce que dissimulaient les boucles blondes et les yeux bleus de cette petite fille de onze ou douze ans, à cause de qui je fus si souvent sur le point de perdre mon honneur et ma vie. Pourtant, je l’aimai jusqu’à la fin. Et même aujourd’hui qu’Angélica d’Alquézar et les autres ont cessé de vivre depuis longtemps, devenant des fantômes familiers de ma mémoire, je jure devant Dieu et tous les démons de l’enfer – où elle brûle certainement au moment où je parle – que je continue à l’aimer encore. Parfois, quand les souvenirs affleurent avec tant d’insistance que j’en viens à regretter mes anciens ennemis, je me rends dans ce lieu où se trouve le portrait d’elle que peignit Diego Velázquez et je reste des heures à la regarder en silence, conscient de ce que jamais je ne l’ai connue tout à fait. Mais mon vieux cœur conserve, avec les cicatrices qu’elle lui a infligées, la certitude que cette petite fille, la femme qui sa vie durant me fit tout le mal qu’elle pouvait, m’aima elle aussi jusqu’à la mort, à sa manière.
À l’époque dont je parle, tout me restait encore à découvrir. Et ce matin que je suivis sa voiture jusqu’à la fontaine de l’Acero, de l’autre côté du Manzanares et du pont de Ségovie, Angélica d’Alquézar était encore pour moi une énigme fascinante. Vous savez déjà qu’elle avait coutume de passer par la rue de Tolède quand elle se rendait de son domicile à l’Alcázar où elle assistait la reine et les princesses en qualité de menine. La maison où elle habitait était celle de son oncle Luis d’Alquézar, une vieille et grande bâtisse au coin de la rue de la Encomienda et de celle des Embajadores, ancienne demeure du vieux marquis d’Ortigolas jusqu’à ce que celui-ci, mis sur la paille par une comédienne avide et bien connue du théâtre de la Cruz, la vende pour satisfaire ses créanciers. C’était là que ma bien-aimée vivait avec son oncle et leurs domestiques, son oncle vieux garçon dont la seule faiblesse connue, à part l’exercice vorace du pouvoir que lui permettait sa situation à la cour, était cette nièce orpheline, fille d’une sœur décédée avec son époux au cours de la tempête qui frappa la flotte des Indes en 1621.
Comme d’habitude, je l’avais vue passer de mon poste de guet, à la porte de la Taverne du Turc. Parfois je suivais sa voiture tirée par deux mules jusqu’à la Plaza Mayor ou même jusque devant le palais, avant de revenir sur mes pas. Tout cela pour obtenir la fugace récompense de ses troublants yeux bleus qui parfois daignaient se poser sur moi avant de regarder ailleurs ou de se tourner vers la duègne qui l’accompagnait, une de ces femmes pétries de piété, en coiffe, acides comme du vinaigre, et aussi chiches et plates que la bourse d’un étudiant, de celles dont on pouvait dire en toute justice :
C’est une femme portant scapulaire avec bien plus de flacons de vertu qu’herbes et poudre de turlututu dans l’officine d’un apothicaire.
Comme vous vous en souvenez peut-être, j’avais échangé quelques mots avec Angélica lors de l’aventure des deux Anglais et j’ai toujours soupçonné qu’elle avait contribué, consciemment ou pas, à préparer l’embuscade du théâtre du Prince où le capitaine Alatriste avait été à un poil de laisser sa peau. Mais personne n’est parfaitement maître de ses haines ni de ses amours ; si bien que, même ainsi, cette petite fille blonde continuait à m’ensorceler. Et l’intuition que j’avais de jouer un jeu diablement dangereux ne faisait qu’exciter mon imagination.
Ce matin-là, je la suivis donc par la Porte de Guadalajara et la petite place de la Villa. La journée était radieuse et sa voiture, au lieu de continuer vers l’Alcázar, descendit la Cuesta de la Vega puis prit le pont de Ségovie pour traverser cette rivière dont les maigres eaux furent toujours source d’inspiration burlesque pour les poètes, et au sujet de laquelle jusqu’à l’exquis Don Luis de Góngora – qu’il me soit permis de le citer avec le pardon de Don Francisco de Quevedo – écrivit un jour cette gracieuseté :
Un âne hier t’a bu, t’a pissé aujourd’hui.
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