Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra

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Nous sortîmes avec Vite misa est. Dehors le soleil brillait, avivant les couleurs des géraniums dont les sœurs de l’Incarnation ornaient leurs fenêtres, de l’autre côté de la rue. Don Francisco se laissa un peu distancer. Connu comme le loup blanc, il s’entretint avec des dames et les messieurs qui les accompagnaient, nous lançant de temps en temps un regard au capitaine et à moi qui longions le mur du jardin des adoratrices. Je vis que le capitaine examinait avec une attention particulière une petite porte fermée de l’intérieur, ainsi que le mur de brique qui s’élevait à dix pieds de hauteur. Au coin, il y avait un chasse-roue qui permettait à quelqu’un de suffisamment agile de grimper jusqu’en haut du mur. Ses yeux perspicaces étudiaient la petite porte comme ceux de quelqu’un habitué à chercher des brèches dans les défenses ennemies. Elle parut l’intéresser au plus haut point, car il se caressa la moustache comme il faisait si souvent, geste qui généralement indiquait chez lui qu’il réfléchissait ou que l’envie le prenait de dégainer quand la moutarde lui montait au nez. Nous en étions là lorsque le fils aîné de don Vicente de la Cruz s’en vint vers nous, le feutre enfoncé sur la tête, comme si nous étions de parfaits inconnus. Mais je vis à sa manière de marcher et de se retourner prudemment que lui aussi prenait les mesures du mur du jardin des adoratrices.

C’est alors que survint un petit incident dont je ferai mention car il nous donnera un bon exemple du caractère de Diego Alatriste. Nous nous étions arrêtés. Le capitaine faisait semblant d’arranger quelque chose à sa ceinture. En réalité, il voulait examiner de près la serrure de la porte. Sur ces entrefaites arrivèrent des gens qui sortaient eux aussi de la messe, deux godelureaux en compagnie de dames plutôt ordinaires mais avantagées par la nature. L’un d’eux, pourpoint de velours à manches crevées, tout rubans, coiffe du chapeau brodée au fil d’argent, me heurta puis me bouscula sans ménagement, m’appelant faquin. Quelques années plus tard, cet affront lui aurait valu, pour galant qu’il soit, un bon coup de dague au ventre. Mais à l’époque j’étais encore trop jeune et n’avais d’autre choix que de ravaler les insultes, sauf si le capitaine Alatriste décidait de prendre mon honneur en main. Ce qui fut le cas. Et je dois dire que son attitude me donna à réfléchir sur l’estime dans laquelle il me tenait vraiment, en dépit de ses manières souvent brusques et de ses longs silences. Vous me pardonnerez peut-être de vous rappeler qu’il n’avait pas tout à fait tort, pardieu, après certains coups de pistolet que j’avais tirés alors qu’il était en fâcheuse posture, la nuit de la Porte des Ames.

Toujours est-il que lorsqu’il entendit le joli cœur m’interpeller avec si peu de politesse, le capitaine se retourna lentement, très serein, avec ce calme glacial qui annonçait, pour ceux qui le connaissaient bien, qu’il valait mieux faire trois pas en arrière et prendre garde à son épée.

— Morbleu, Inigo – le capitaine faisait semblant de s’adresser à moi, mais il regardait le bellâtre dans les yeux –, on dirait bien que ce gentilhomme te prend pour un vaurien de sa connaissance.

Je ne dis rien, car l’affaire était claire comme de l’eau de roche. De son côté, se voyant ainsi apostrophé, le joli cœur s’était arrêté avec ceux qui l’accompagnaient. Il était de ces hommes qui ne peuvent s’empêcher de contempler leur ombre, à défaut de miroir. Le morbleu du capitaine l’avait fait porter une main blanche, ornée d’une grosse bague en or incrustée de diamants, sur la garde de son épée ; et les doigts de l’ironique gentilhomme frémirent d’impatience. Arrogant, il toisait Diego Alatriste et je dois dire que, lorsque l’inspection fut terminée et qu’il eut vu la garde bosselée de l’épée du capitaine, les cicatrices de son visage et ses yeux froids sous le large bord du chapeau, son regard avait perdu de sa fermeté initiale.

— Et si je ne me trompais point et que je disais vrai ? répondit-il cependant, sans aucune politesse.

La réponse avait été ferme, ce qui était tout à l’honneur de ce monsieur. Mais j’avais cependant noté une certaine hésitation à la fin, et un rapide coup d’œil du joli cœur à son compagnon et aux deux dames. À cette époque, un homme pouvait parfaitement se faire tuer pour sa réputation. On pouvait tout excuser, sauf la poltronnerie et le déshonneur.

L’honneur était le patrimoine exclusif de l’hidalgo. Et l’hidalgo, à la différence du roturier qui payait tous les impôts, ne travaillait pas et n’apportait rien aux caisses du roi. Mais le fameux honneur des comédies de Lope de Vega, de Tirso de Molina et de Calderón trouvait sa source dans la tradition chevaleresque d’une époque révolue, alors qu’abondaient maintenant les vauriens et truands de toutes sortes. Ce fameux honneur n’était qu’une façade pour vivre sans travailler ni payer d’impôts, ce qui n’était pas rien.

Très lentement, prenant tout son temps, le capitaine lissa sa moustache entre deux doigts. Puis, de la même main, sans ostentation ni exagération du geste, il écarta sa cape pour dégager les poignées de son épée et de sa dague qu’il portait dans le dos, du côté gauche.

— Il se pourrait, messieurs, dit-il d’une voix très mesurée, que vous rencontriez ce garçon, que vous confondez certainement avec un autre, si par hasard vous veniez à vous promener à la Porte de la Vega.

La Porte de la Vega, toute proche, était un de ces lieux extra-muros où l’on venait vider ses querelles à coups d’épée. Le geste qu’avait fait le capitaine en écartant sa cape n’était pas passé inaperçu. Pas davantage que le pluriel messieurs. Les femmes haussèrent les sourcils, curieuses, car leur condition les mettait à l’abri et faisait d’elles des spectatrices privilégiées.

De son côté, le second individu – un autre joli cœur avec barbiche, ample wallonne de dentelle et gants couleur d’ambre –, qui avait assisté au prologue avec une moue méprisante, cessa d’un seul coup de sourire. Être deux et fanfaronner devant des dames était une chose. Une autre bien différente d’affronter un inconnu aux airs de soldat qui tout à trac vous proposait de couper court aux préambules et de régler immédiatement l’affaire, au fil de l’épée. Alatriste n’était pas de ces bravaches de la rue de la Montera et je vis l’autre esquisser un mouvement de recul. Quant au premier joli cœur, il était livide et l’on voyait bien qu’il pensait exactement la même chose, quoique sa position fût plus délicate. Il avait parlé un peu trop et le problème avec les paroles, c’est qu’une fois dites il est difficile de les ravaler et qu’elles nous reviennent parfois à la pointe d’une épée.

— Ce n’était pas la faute du petit, dit le compagnon du premier.

Il avait parlé comme un hidalgo, d’une voix ferme et calme. Mais il était clair qu’il cherchait maintenant à éviter une querelle. De cette manière, il prenait ses distances tout en offrant une porte de sortie à son ami, lui permettant d’éviter de se retrouver avec son pourpoint aussi crevé que ses manches.

Je vis le joli cœur ouvrir et refermer les doigts de sa main droite. Il hésitait. Au pire, ils étaient deux contre un, simple arithmétique. Et s’il avait découvert le moindre signe d’inquiétude ou de passion chez Diego Alatriste, peut-être aurait-il été de l’avant, sur la Cuesta de la Vega ou dans la rue même. Mais il y avait quelque chose dans la froideur et l’indifférence du capitaine, plus encore que dans ses silences, qui vous conseillait de le prendre avec des gants. Je compris ce qui se passait dans la tête du joli cœur : un homme qui défie des inconnus bien armés est soit très sûr de lui et de son épée, soit fou à lier. Et aucune de ces deux éventualités n’allait sans risques. Mais l’homme ne semblait pas poltron. Il ne voulait pas se battre, mais il ne voulait pas non plus perdre la face. Il soutint donc encore quelques instants le regard du capitaine. Puis il me lança un coup d’œil, comme s’il me voyait pour la première fois.

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