Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra

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Quelqu’un s’éloigna en courant de la petite troupe qui se battait devant le couvent. C’est alors que commença l’arquebusade. La rue et la petite place se transformèrent en feu d’artifice. Quelques balles passèrent en sifflant près du capitaine et de Don Francisco. L’une d’elles s’écrasa entre les deux hommes, sur le mur.

— Foutredieu ! dit Quevedo.

Le moment n’était pas aux hendécasyllabes. Et il arrivait encore du monde. Alatriste, trempé de sueur sous son gilet de cuir qui lui avait évité au moins trois bonnes boutonnières cette nuit-là, regarda autour de lui, cherchant le moyen de sortir de cette souricière. Alors qu’il reculait devant une attaque, Don Francisco s’approcha du capitaine et leurs épaules se touchèrent. Le poète était lui aussi décidé à vider les lieux.

— Chacun pour ses couilles ! lança-t-il d’une voix haletante, entre une feinte et une attaque.

Son deuxième adversaire, blessé, se tordait à ses pieds. Mais il était déjà occupé avec un autre et les forces commençaient à lui manquer. C’est alors que le capitaine, en meilleure posture, mit sa dague entre ses dents, sortit de la main gauche le pistolet qu’il avait glissé sous son ceinturon et, à quelques pouces de l’ennemi qui acculait le poète, tira un coup qui lui enleva la moitié de la mâchoire. L’éclair du coup de feu retint un instant ceux qui approchaient et, profitant de ce moment de répit, sans demander son reste, Don Francisco se mit à courir comme un lapin malgré sa mauvaise jambe.

Après avoir retenu un instant ceux qui le poursuivaient, Alatriste suivit son exemple et prit une ruelle qu’il avait repérée à l’avance, comme le font les vieux soldats qui savent préparer leur retraite avant d’aller au combat. Sage précaution si le sort vous est contraire et que vous n’avez plus la santé ou la clarté de jugement pour une opération si nécessaire. La ruelle passait sous une arche, puis aboutissait devant un mur que le fugitif sauta sans difficulté, pour retomber à grand bruit sur un poulailler de l’autre côté, effrayant les volatiles. Quelqu’un alluma et cria par une fenêtre, mais le capitaine était déjà au fond de la cour, avançant à l’aveugle dans l’obscurité sans se faire trop de mal. Après avoir escaladé une clôture, il se retrouva libre et indemne, à part quelques égratignures, mais la bouche plus sèche que les dunes de Nieuport. Il se réfugia dans un coin obscur pour reprendre son souffle et se demanda si Don Francisco de Quevedo était lui aussi sain et sauf. Quand il put entendre autre chose que le bruit de sa propre respiration, il constata que les cris et les coups de feu avaient cessé du côté du couvent des adoratrices. Personne n’irait donner un maravédis pour la peau de Don Vicente de la Cruz et de ses fils, au cas peu probable, pardieu, où l’un d’entre eux serait encore vivant.

Il entendit un bruit de pas pressés, comme ceux d’une troupe de gens en armes, puis vit la lueur de plusieurs lanternes au coin des rues. Ensuite, ce fut à nouveau le silence. Son souffle et sa maîtrise de soi retrouvés, il resta longtemps tapi dans le noir, frissonnant à cause de la sueur qui refroidissait sa peau sous son gilet de cuir. Mais il n’y prit pas autrement garde, préoccupé qu’il était de savoir qui leur avait tendu ce piège.

Les coups de feu et le cliquetis des armes m’avaient fait revenir sur mes pas. Angoissé, je me demandais ce qui se passait sur la place de l’Incarnation. Je me remis à courir, mais bientôt la prudence retrouva le chemin de mon esprit. Celui qui perd la jugeote – c’était l’une des grandes maximes militaires que j’avais apprises du capitaine – finit par perdre la tête, souvent avec l’aide indésirable d’une bonne corde de chanvre. Je m’arrêtai donc, le cœur battant à tout rompre, me demandant ce qu’il fallait faire et si ma présence allait aider ou gêner mes amis. J’en étais là de mes réflexions quand j’entendis un bruit de course et ce cri qui vous donnait la chair de poule : « Rendez-vous à l’Inquisition ! » À cette époque, comme je vous l’ai déjà dit, il suffisait à faire dresser sur la tête les cheveux du plus coriace des fiers-à-bras. J’eus à peine le temps de sauter derrière le petit mur de pierre qui descendait la côte en une sorte de garde-fou. Sur ces entrefaites, j’entendis de nouveau des pas, des coups de feu, des cris, des lames qui s’entrechoquaient. Je n’eus plus le temps de m’inquiéter du sort du capitaine ni de celui de Don Francisco, car le mien commençait à me préoccuper sérieusement. Tout à coup, un corps me tomba dessus. J’allais prendre mes jambes à mon cou quand le nouveau venu poussa un gémissement pitoyable. Au clair de lune, je reconnus le cadet des deux frères de la Cruz, Don Luis, grièvement blessé alors qu’il fuyait le couvent. Je m’approchai de lui et il me regarda dans la pénombre avec des yeux épouvantés qui me parurent fébriles à la faible clarté qui tombait de la lune. Il toucha mon visage, comme font les aveugles pour reconnaître les gens, puis se pencha en avant, vaincu par ce que je crus d’abord être un évanouissement jusqu’à ce que, ayant posé les mains sur lui, je les retire couvertes de sang. Une balle d’arquebuse et plusieurs coups de lame avaient transpercé Don Luis de part en part. Quand il s’abandonna entre mes bras, je sentis l’odeur de la sueur fraîche et celle, douceâtre, du sang.

— Aide-moi, petit, l’entendis-je murmurer.

Il avait prononcé ces mots d’une voix si basse et si faible que c’est à peine si je pus le comprendre. Le souffle court, il semblait à bout de forces. Je voulus me remettre debout en le tirant par un bras, mais il était trop lourd et ses blessures l’empêchaient de m’aider. Je ne parvins qu’à lui arracher un long gémissement de douleur. Il n’avait plus d’épée. Sa dague était à sa ceinture et j’en touchai la poignée en essayant de le soulever.

— Aide-moi, répéta-t-il.

Moribond, il paraissait beaucoup plus jeune, presque de mon âge. Tout ce qui dans son apparence et sa prestance m’avait impressionné auparavant avait complètement disparu. Il était mon aîné et joli garçon, sans doute. Mais il avait le cuir passablement troué. De mon côté, j’étais indemne et son seul espoir. J’en conçus une singulière responsabilité. Réprimant ma tendance naturelle qui m’aurait porté à le laisser là pour filer sans demander mon reste, je me collai contre lui, le pris par les épaules et essayai de le porter sur mon dos. Mais il était très affaibli et glissait dans son propre sang. Désespéré, je voulus m’essuyer le visage mais ne réussis qu’à me barbouiller avec le liquide visqueux qui dégouttait sur moi. Don Luis était retombé contre le muret de pierre. Il ne se plaignait presque plus. J’essayai de trouver à tâtons les plaies par lesquelles son âme s’envolait pour les panser avec un mouchoir que je sortis de ma poche. Mais quand j’en trouvai une et que j’y mis les doigts, comme saint Thomas, je sus que tout était inutile et que ce jeune homme n’allait pas voir le soleil se lever.

Je me sentais étrangement lucide. C’est l’heure de t’en aller, Inigo, me dis-je. Les coups de feu et le vacarme avaient cessé sur la petite place, mais le silence était encore plus menaçant, si c’est possible. Je pensai au capitaine et à Don Francisco. À cette heure, ils pouvaient être morts, prisonniers ou en fuite. Aucune de ces trois possibilités n’était encourageante, même si ma confiance dans l’adresse du poète et dans le sang-froid de mon maître m’inclinait à penser qu’ils étaient sains et saufs, ou à l’abri dans quelque église voisine. Mais elles étaient bien rares à être ouvertes à une heure si tardive.

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