Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— Le mot exact est « dangereuse », corrigea Quevedo, toujours attentif à la précision des termes.

Guadalmedina se penchait au-dessus de la table vers le capitaine.

— Dans la première, comme tu l’auras supposé, entre le comptable Olmedilla…

Mon maître acquiesça lentement. Maintenant, toutes les pièces du jeu s’emboîtaient.

— Et moi, dit-il, j’entre dans la seconde. Álvaro de la Marca se caressa la moustache avec beaucoup de calme. Il souriait.

— Ce qui me plaît chez toi, Alatriste, c’est qu’on n’a jamais besoin de t’expliquer deux fois les choses.

Quand nous sortîmes nous promener dans les rues étroites et mal éclairées, la nuit était déjà très avancée. Le croissant de lune donnait une belle clarté laiteuse aux porches des maisons et permettait de distinguer nos profils sous les avant-toits et les branchages sombres des orangers. Nous croisions parfois des formes noires qui pressaient l’allure en passant près de nous, car Séville était aussi peu sûre que n’importe quelle ville, en ces heures de ténèbres. En débouchant sur une petite place, une silhouette dont le visage était masqué et qui était occupée à chuchoter tout contre une fenêtre se mit sur la défensive, tandis que celle-ci se fermait brusquement, et sur cette ombre noire, masculine, nous vîmes luire, comme pour prévenir toute éventualité, l’éclat d’une lame. Guadalmedina eut un rire rassurant, souhaita bonne nuit à l’ombre immobile, et nous poursuivîmes chemin. Le bruit de nos pas nous précédait aux carrefours et dans les ruelles. De temps à autre, on apercevait la lueur d’une chandelle à travers les jalousies des fenêtres grillagées, et des veilleuses et des lampes en fer-blanc brûlaient au détour d’une rue, sous l’image en faïence d’une Vierge de la Conception ou d’un Christ supplicié.

Le comptable Olmedilla, expliqua chemin faisant Guadalmedina, était un personnage gris de cabinet, un rat de chiffres et d’archives, qui faisait preuve d’un authentique talent dans son office. Il jouissait de l’entière confiance du comte et duc d’Olivares, qu’il assistait en matière de comptabilité. Et pour que nous nous fassions une idée du personnage, il ajouta que, outre l’enquête qui avait mené Rodrigo Calderón à l’échafaud, il avait également œuvré dans les poursuites menées contre les ducs de Lerma et d’Osuna. Pour comble, chose insolite dans sa profession, on le tenait pour honnête. Son unique passion connue était les quatre opérations ; et le but de sa vie, que les comptes tombent juste. Tout ce qu’on avait appris sur la contrebande de l’or était le résultat de rapports d’espions du comte et duc, confirmés par plusieurs mois de patientes investigations menées par Olmedilla dans les officines, archives et bureaux opportuns.

— Il reste seulement à vérifier quelques détails, conclut l’aristocrate. La flotte a été signalée, nous n’avons donc plus guère de temps. Tout doit être réglé demain, au cours d’une visite qu’Olmedilla rendra à l’affréteur du galion, ce Garaffa dont j’ai parlé, pour lui demander quelques éclaircissements concernant le transbordement de l’or sur le Niklaasbergen… Naturellement, la visite n’a pas un caractère officiel, et Olmedilla ne peut exciper d’un titre ou d’une autorité quelconques — Guadalmedina haussa les sourcils, ironique —, aussi est-il probable que le Génois criera au scandale.

Nous passâmes devant une taverne. Il y avait de la lumière à la fenêtre, et de l’intérieur venait un air de guitare. La porte s’ouvrit, laissant échapper des chants et des rires. Avant d’aller courir la gueuse, quelqu’un vomissait bruyamment son vin sur le seuil. Entre deux nausées, nous entendîmes sa voix rauque invoquer Dieu, et pas précisément pour prier.

— Pourquoi ne mettez-vous pas ce Garaffa en prison ? S’enquit Alatriste. Une basse-fosse, un greffier, un bourreau et des tours de corde font des miracles. Après tout, c’est le pouvoir royal qui est en cause.

— Ce n’est pas si facile. À Séville, l’Audience royale et le Cabildo se disputent le pouvoir, et l’archevêque intervient dès qu’on lève le petit doigt. Garaffa compte de bonnes relations de ce côté-là et de celui de Medina Sidonia. Cela ferait un tapage de tous les diables et, pendant ce temps, l’or s’envolerait… Non. Tout doit se passer dans la discrétion. Et le Génois, quand il aura dit ce qu’il sait, devra disparaître quelques jours. Il vit seul avec un serviteur, donc personne ne s’inquiétera, même s’il s’évapore pour toujours…

Il fit une pause significative.

— Personne, et encore moins le roi.

Après avoir prononcé ces mots, Guadalmedina garda le silence un moment. Quevedo marchait à côté de moi, un peu en arrière, se balançant au rythme de sa digne claudication, la main sur mon épaule comme si, par ce geste, il voulait me tenir à l’écart.

— En résumé, Alatriste : à toi de distribuer les cartes. Je ne voyais pas le visage du capitaine. Juste une silhouette obscure devant moi, le chapeau et l’extrémité de l’épée qui se découpaient dans les rectangles de clarté que la lune dessinait entre les avant-toits. Au bout d’un moment, je l’entendis dire :

— Expédier le Génois est aisé. Quant au reste…

Il fit une pause et s’arrêta. Nous arrivâmes à sa hauteur. Il baissait la tête et, quand il la releva, ses yeux clairs reçurent les reflets de la nuit.

— Je n’aime pas torturer.

Il dit cela avec simplicité, sans inflexions dramatiques. Un fait objectif énoncé à voix haute. Il n’aimait pas non plus le vin aigre, ni le ragoût trop salé, ni les hommes incapables de se conduire en observant des règles, même personnelles, différentes ou marginales. Il y eut un silence, et la main de Quevedo quitta mon épaule. Guadalmedina émit un toussotement gêné.

— Cela ne me concerne pas, dit-il enfin, avec un certain embarras. Et je n’ai pas non plus envie d’en savoir davantage. Obtenir les informations nécessaires, c’est l’affaire d’Olmedilla et la tienne… Il fait son métier et tu es payé pour l’aider.

— De toute manière, le Génois constitue la partie la plus facile, ajouta Quevedo, comme s’il voulait s’interposer.

— Oui, confirma Guadalmedina. Parce que, quand Garaffa aura donné les derniers détails de l’affaire, il restera encore une petite formalité, Alatriste…

Il se tenait devant le capitaine, et il n’y avait plus de gêne dans sa voix. Je ne pouvais pas bien voir son visage, mais je suis sûr qu’à cet instant il souriait.

— Le comptable Olmedilla te donnera les fonds dont tu auras besoin pour recruter une troupe triée sur le volet… De vieux amis, des hommes de ce genre. De fines lames et qui n’aient pas froid aux yeux, si tu vois ce que je veux dire. Le dessus du panier.

La complainte d’un moine qui mendiait pour les âmes du purgatoire, un cierge à la main, retentit à l’autre bout de la rue. « Souvenez-vous des défunts, disait-il. Souvenez-vous. » Guadalmedina suivit la petite flamme du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’obscurité, puis il se tourna de nouveau vers mon maître.

— Ensuite, tu devras donner l’assaut à ce maudit bateau flamand.

Ainsi devisant, nous étions arrivés à la partie des remparts proche de l’Arenal, près du passage voûté du Golf ; lequel, avec son image de la Vierge d’Atocha sur le mur blanchi à la chaux, donnait accès à la fameuse maison close Le Rendez-vous de la Lagune. Quand les portes de Triana et de l’Arenal étaient fermées, ce passage et la maison close étaient la manière la plus pratique de se rendre hors les murs. Et Guadalmedina, selon ce qu’il nous avait confié à demi-mot, avait un rendez-vous important à la taverne de la Gamarra, à Triana, de l’autre côté du pont de bateaux qui reliait les deux rives. La taverne de la Gamarra jouxtait un couvent dont les nonnes avaient la réputation de ne l’être que contre leur volonté. Sa messe dominicale attirait plus de public qu’une comédie nouvelle : on s’y pressait, cornettes et mains blanches d’un côté des grilles, galants et soupirants de l’autre. Et l’on disait que des messieurs de la meilleure société — y compris d’illustres étrangers à la ville, comme Sa Majesté en personne — poussaient la ferveur jusqu’à venir faire leurs dévotions aux heures de peu de lumière.

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