Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi
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Guadalmedma regarda le capitaine à travers la fumée de sa pipe.
— Tu comprends pourquoi les Anglais s’intéressaient tant à Cadix ?
— Et comment les Anglais sont-ils au courant ?
— Que diable, Alatriste ! Nous le sommes bien, nous… Si, avec de l’argent, on peut acheter jusqu’au salut de son âme, imagine pour le reste. Je te trouve bien naïf, ce soir. Où étais-tu, ces dernières années ?… Dans les Flandres ou dans les limbes ?
Alatriste se resservit du vin et ne dit rien. Ses yeux se posèrent sur Quevedo, qui esquissa un sourire et haussa les épaules. C’est ainsi, disait ce geste. Et ça l’a toujours été.
— De toute manière, continuait Guadalmedma, ce que le galion a déclaré importe peu. Nous savons qu’il transporte davantage d’argent en contrebande, pour une valeur approximative d’un million de réaux ; encore que, dans cette affaire, ce n’est pas l’argent qui compte le plus. L’important, c’est que le Virgen de Regla a dans ses cales deux mille barres d’or supplémentaires non déclarées…
Il pointa le tuyau de sa pipe vers le capitaine.
— Tu sais ce que vaut cette cargaison clandestine, au bas mot ?
— Je n’en ai pas la moindre idée.
— Eh bien, deux cent mille écus d’or.
Le capitaine contempla ses mains immobiles sur la table.
— Cent millions de maravédis, murmura-t-il.
— Exact.
Guadalmedma naît.
— Nous savons tous ce que vaut un écu.
Alatriste releva la tête pour fixer l’aristocrate.
— Vous vous trompez, monseigneur… dit-il. Tout le monde ne le sait pas aussi bien que je le sais, moi.
Guadalmedma ouvrit la bouche, sans doute pour une nouvelle taquinerie, mais l’expression glaciale de mon maître parut le dissuader tout de suite. Nous savions que le capitaine Alatriste avait tué des hommes pour la dix millième partie d’une telle quantité. Sans doute imaginait-il en cet instant, comme moi, combien d’armées on pouvait acheter avec semblable somme. Combien d’arquebuses, combien de vies et combien de morts. Combien de volontés et combien de consciences.
On entendit Quevedo se racler la gorge, puis le poète récita lentement et gravement, à voix basse :
Toute cette vie est larcin,
on est voleur sans déshonneur,
car puisque ce monde est à vendre
il est naturel de voler.
Jamais on ne verra châtier
qui vole argent ou cuivre jaune :
c’est le pauvre qui est fouette.
Après, il y eut un silence gêne. Álvaro de la Marca regardait sa pipe. Puis il la posa sur la table.
— Pour embarquer ces quarante quintaux d’or supplémentaires, reprit-il enfin, plus l’argent non déclaré, le capitaine du Virgen de Regla a fait enlever huit canons du galion. Même dans ces conditions, on dit qu’il est surchargé.
— A qui appartient l’or ? demanda Alatriste.
— Ce point n’est pas clair. D’une part, il y a le duc de Medina Sidonia, qui organise l’opération, fournit le navire et prélève les plus gros bénéfices. Il y a aussi un banquier de Lisbonne et un autre d’Anvers, et quelques personnages de la Cour… L’un d’eux semble être le secrétaire royal, Luis d’Alquézar.
Le capitaine m’observa un instant. Je lui avais rapporté, naturellement, ma rencontre avec Gualterio Malatesta devant les Alcazars royaux, sans cependant mentionner le carrosse ni les yeux bleus que j’avais cru voir dans la suite de la reine. Guadalmedina et Quevedo, qui me regardaient aussi avec attention, échangèrent un coup d’œil.
— La manœuvre, continua Álvaro de la Marca, consiste à faire mouiller le Virgen de Régla dans l’estuaire de Sanlúcar avant de décharger officiellement à Cadix ou à Séville. Ils ont acheté le général et l’amiral de la flotte pour que les navires, prétextant le temps, les Anglais ou n’importe quoi d’autre, jettent l’ancre en cet endroit au moins une nuit. L’or sera alors transbordé sur un autre galion qui attendra dans les parages : le Niklaasbergen. Une hourque flamande d’Ostende avec un capitaine, un équipage et un armateur irréprochablement catholiques… Libres d’aller et venir entre l’Espagne et les Flandres, sous la protection du pavillon du roi, notre seigneur.
— Où porteront-ils l’or ?
— A ce qu’il semble, la part de Medina Sidonia et des autres sera déposée à Lisbonne, où le banquier portugais la mettra en lieu sûr… Le reste ira directement dans les provinces rebelles.
— C’est là trahison, dit Alatriste.
Sa voix était calme, et la main qui porta le pot à ses lèvres en mouillant de vin sa moustache resta parfaitement ferme. Mais je voyais ses yeux clairs s’obscurcir étrangement.
— Trahison, répéta-t-il.
Le ton sur lequel il prononçait ce mot fit revivre dans ma mémoire des images récentes. Les files d’infanterie espagnole impavides sur le plateau du moulin Ruyter, avec le tambour battant derrière nous et donnant à ceux qui allaient mourir la nostalgie de l’Espagne. Le bon Galicien Rivas et le porte-drapeau Chacón, morts pour sauver l’étendard à damiers bleus et blancs sur le glacis du réduit de Terheyden. Le cri montant de cent gorges au petit matin sur les canaux, dans l’assaut d’Oudkerk. Les hommes pleurant des larmes de boue après s’être battus à l’arme blanche dans les caponnières… Je sentis soudain, moi aussi, le besoin de boire, et je vidai mon pot d’un coup.
Quevedo et Guadalmedina échangeaient un autre regard.
— C’est l’Espagne, capitaine Alatriste, dit don Francisco. On voit, seigneur capitaine, que vous en avez perdu l’habitude dans les Flandres.
— Ce sont surtout les affaires, précisa Guadalmedina. Et nous n’en sommes pas à la première fois. La différence est qu’aujourd’hui le roi, et particulièrement Olivares, se méfient de Medina Sidonia… L’accueil qu’il leur a réservé il y a deux ans sur les terres de Doña Ana et les attentions dont il les a entourés au cours de ce voyage ne masquent pas le fait que don Manuel de Guzmán, huitième duc du nom, est devenu un petit roi d’Andalousie… De Huelva à Malaga et à Séville, il n’en fait qu’à sa tête ; et, avec le Maure en face, avec la Catalogne et le Portugal qui ne tiennent qu’à un fil, cela s’avère dangereux. Olivares soupçonne Medina Sidonia et son fils Gaspar, comte de Niebla, de préparer un mauvais coup contre la Couronne… En d’autres circonstances, on réglerait ce genre de choses en les décapitant après un procès conforme à leur qualité… Mais les Medina Sidonia sont de très haut rang, et Olivares, qui les hait bien qu’il leur soit apparenté, n’oserait jamais mêler leur nom, sans preuves, à un scandale public.
— Et Alquézar ?
— Le secrétaire du roi n’est pas non plus une proie facile. Il a grandi à la Cour, il a l’appui de l’inquisiteur Bocanegra et du Conseil d’Aragon… Et puis, dans ses périlleux doubles jeux, le comte et duc le considère utile.
Guadalmedina eut un haussement d’épaules méprisant.
— C’est pourquoi l’on a choisi une solution aussi discrète qu’efficace pour tout le monde.
— Une bonne leçon, précisa Quevedo.
— Exactement. Il s’agit d’enlever l’or de contrebande au nez et à la barbe de Medina Sidonia, et de le faire entrer dans les coffres royaux. Olivares en personne a conçu l’affaire avec l’approbation du roi, et c’est là le motif de ce voyage de Leurs Majestés à Séville : notre Philippe IV veut assister au spectacle ; et ensuite, avec son impassibilité habituelle, prendre congé du vieillard par une accolade, en le serrant d’assez près pour l’entendre grincer des dents… Le problème est que le plan imaginé par Olivares comporte deux parties : une semi-officielle, assez délicate, et l’autre officieuse, plus difficile.
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