Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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Je visitai aussi le quartier de la Soie, dont l’enceinte fermée était pleine de boutiques offrant de somptueuses marchandises et des bijoux. J’étais vêtu de chausses noires avec des guêtres de soldat, d’un ceinturon de cuir, la dague en travers des reins, d’un justaucorps de coupe militaire sur la chemise rapiécée, et je portais un bonnet de velours flamand très élégant, butin guerrier d’un temps désormais révolu. S’ajoutant à ma jeunesse, cela me donnait, ma foi, bonne tournure ; et je me divertis à prendre des airs entendus de vétéran devant les boutiques d’armuriers de la rue de la Mer et de celle des Biscayens, ou dans la rue du Serpent où se pressaient les fiers-à-bras, les filles de joie et les gens de petite et grande truanderie, devant la célèbre prison qui avait tenu enfermé entre ses murs noirs Mateo Alemán, et où le bon Miguel de Cervantès lui-même avait tristement échoué. Je me pavanai aussi près de cette université de la truanderie qu’est le parvis légendaire de l’église Majeure, fourmillant de vendeurs, d’oisifs et de mendiants exhibant, écriteau au cou, des plaies et des infirmités plus fausses que le baiser de Judas, ou de manchots qui prétendaient avoir perdu leur bras dans les Flandres : amputations réelles ou feintes, toutes mises sur le compte d’Anvers ou de la Mamora, comme elles auraient pu l’être sur celui de Roncevaux ou de Numance ; car, à bien regarder certains de ces prétendus mutilés pour la vraie religion, le roi et la patrie, on comprenait facilement que la seule fois qu’ils avaient vu un hérétique ou un Turc, c’était de loin et dans une cour de comédie.

Je terminai devant les Alcazars royaux, contemplant l’étendard d’Autriche qui flottait au-dessus des créneaux, et les imposants soldats de la garde avec leurs hallebardes devant la porte principale. Je me promenai là un moment, parmi les groupes de Sévillans qui attendaient dans l’espoir de voir Leurs Majestés entrer ou sortir. Et il advint que, prétextant que le peuple s’était trop approché du chemin d’accès, et moi avec lui, un sergent de la garde espagnole vint dire, de façon fort grossière, que nous devions déguerpir. Les curieux obéirent sur-le-champ ; mais le fils de mon père, piqué au vif par les manières du militaire, traîna des pieds d’un air hautain qui fit monter la moutarde au nez de l’autre. Il me bouscula sans ménagement ; et moi, que ni mon âge ni mon récent passé flamand ne rendaient tolérant en la matière, je me rebiffai tel un jeune coq, piqué au vif par un si grand affront, la main sur la poignée de ma dague. Le sergent, un personnage ventru et moustachu, ricana.

— Tiens donc, monsieur le matamore, dit-il en me toisant de haut en bas. Tu vois rouge trop vite, mon joli.

Je le regardai droit dans les yeux, sans la moindre vergogne, avec le mépris du vétéran que, malgré ma jeunesse, j’étais réellement. Ce gros lard avait passé les deux dernières années à se goinfrer, à se pavaner dans les palais royaux et les alcazars avec son bel uniforme à carreaux jaunes et rouges, pendant que je me battais aux côtés du capitaine Alatriste et voyais mourir les camarades à Oudkerk, au moulin Ruyter, à Terheyden et dans les fossés de Breda, ou que je tâchais de survivre en fourrageant derrière les lignes ennemies avec la cavalerie hollandaise à mes trousses. Il est vraiment injuste, pensai-je soudain, que les êtres humains ne puissent porter leurs états de service écrits sur la figure. Puis je me souvins du capitaine Alatriste et me dis, en manière de consolation, que certains, pourtant, les portaient. Je me fis la réflexion que, un jour peut-être, les gens sauraient, rien qu’à me regarder, ce que j’avais fait, moi aussi, ou le devineraient ; et que les sergents gros ou maigres, qui n’ont jamais eu leur âme suspendue au fil d’une épée, sentiraient le sarcasme leur mourir dans la gorge.

— Celle qui voit rouge, c’est ma dague, animal, dis-je d’un ton ferme.

L’autre, qui ne s’attendait à rien de tel, en riboula des yeux. Je vis qu’il m’examinait de nouveau. Cette fois, il se rendit compte du mouvement de ma main que j’avais passée derrière mon dos pour la poser sur la poignée damasquinée dépassant de mon ceinturon. Puis il arrêta son regard sur mes yeux avec une expression stupide, incapable de lire ce qu’il y avait dedans.

— Par le Christ, je vais…

Le sergent écumait, et ce n’était pas feint. Il leva une main pour me souffleter, ce qui est la plus impardonnable des offenses — du temps de nos grands-parents, seul pouvait être souffleté un homme sans heaume ni cotte de mailles, ce qui signifiait qu’il n’était pas gentilhomme — et je me dis : nous y voilà. Qui veut de tout tirer raison finit vite en prison ; et je viens de me mettre dans un pétrin sans issue, parce que je m’appelle Iñigo Balboa Aguirre et que je suis d’Onate, parce que, de surcroît, je reviens des Flandres, parce que mon maître est le capitaine Alatriste et parce que je dois répondre présent partout où l’honneur se paye au prix de la vie. Que ça me plaise ou non, me voici engagé ; et donc, quand il abaissera cette main, je n’aurai d’autre solution que d’expédier en échange un coup de dague dans la panse de ce gros lard, tiens, prends ça, voici la monnaie de ta pièce, et ensuite de m’esbigner en courant comme un dératé me mettre à l’abri en espérant que personne ne me rattrapera. Ce qui, dit plus brièvement — et pour parler comme don Francisco de Quevedo —, signifiait qu’encore un coup, et pour changer, il allait falloir se battre. Je retins donc mon souffle et m’y préparai avec cette résignation fataliste du vétéran que je devais à mon récent passé. Mais Dieu doit occuper ses moments perdus à protéger les jeunes gens arrogants, car, à cet instant, on entendit un bruit de roues et de sabots sur le gravier. Le sergent, qui n’était pas assez sot pour oublier où était son véritable intérêt, m’oublia sur-le-champ et courut mettre ses hommes en rang ; et je restai là, soulagé, en pensant que je venais de l’échapper belle.

Des carrosses sortirent des Alcazars et, à leurs armoiries, à l’escorte de cavaliers, je compris que c’était Sa Majesté la reine qui passait avec ses dames et ses suivantes. Alors mon cœur, qui était resté régulier et ferme durant l’affrontement avec le sergent, se déchaîna comme si l’on venait de lui lâcher les rênes. Tout tourna autour de moi. Les carrosses défilaient au milieu des saluts et des vivats des gens qui se précipitaient sur leur passage, et une main blanche, royale, belle et couverte de bijoux s’agitait avec élégance à une portière, pour répondre gracieusement aux hommages. Mais j’attendais autre chose, et je cherchai avec fièvre, à l’intérieur des autres carrosses, l’objet de mon émoi. Ce faisant, j’enlevai mon bonnet et me dressai de toute ma taille, tête nue et immobile devant la vision fugace de visages féminins couronnés de chignons ou de longues boucles, masqués par des éventails, de mains s’agitant pour saluer, de dentelles, de satins et de guipures. Dans la dernière voiture, enfin, j’aperçus une chevelure blonde sur des yeux bleus qui m’observèrent au passage, en me reconnaissant, intenses et surpris, avant que la vision ne s’éloigne et que je reste à contempler le dos du laquais juché à l’arrière du carrosse et la poussière soulevée par les pelotons de cavaliers de l’escorte.

À ce moment-là, j’entendis derrière moi un sifflement. Un sifflement que j’eusse été capable de reconnaître jusqu’en enfer. Très exactement : tindi-ta-ta. Et, me retournant, je me trouvai face à un fantôme.

— Tu as grandi, marmouset.

Gualterio Malatesta me regardait droit dans les yeux, et j’eus la certitude qu’il savait lire dedans. Il était vêtu de noir, comme toujours, avec un chapeau de même couleur à très large bord, et la redoutable épée à longs quillons pendant de son baudrier de cuir. Il ne portait ni cape ni manteau. Il était toujours aussi maigre que grand, avec ce visage dévasté par la petite vérole et les cicatrices qui lui donnaient un aspect cadavérique et tourmenté, que le sourire qu’il m’adressait en ce moment accentuait au lieu de l’atténuer.

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