Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— Pourquoi avons-nous besoin de pareil mollusque ? murmura le capitaine, en le regardant approcher. Quevedo haussa les épaules.

— Il est ici avec une mission… C’est le comte et duc lui-même qui tire les ficelles. Et son travail déplaira à plus d’un.

Olmedilla salua d’une brève inclinaison de la tête et nous reprîmes derrière lui notre marche vers le port de Triana. Alatriste parlait à Quevedo à mi-voix :

— Quel est son travail ?

Le poète répondit sur le même mode :

— Eh bien, cela : comptable. Expert dans l’art de dresser des comptes… Un individu qui s’y connaît bien en chiffres, tarifs douaniers et choses de ce genre. Capable d’en remontrer à Juan de Leganés.

— Quelqu’un a volé plus que ce qui est normal ?

— Il y a toujours quelqu’un qui vole plus que ce qui est normal.

Le large bord de son chapeau mettait un masque d’ombre sur le visage d’Alatriste ; cela accentuait la clarté de ses yeux, où se reflétaient la lumière et le paysage de l’Arenal.

— Et quel est notre rôle, dans cette partie ?

— Je sers seulement d’intermédiaire. Je suis bien vu à la Cour, le roi me demande des mots d’esprit, la reine me sourit… Je rends quelques petits services au favori, et il me renvoie la pareille.

— Je suis heureux que la Fortune vous ait enfin souri.

— Ne le dites pas si fort. Elle m’a joué tant de tours que je la regarde avec méfiance.

Amusé, Alatriste observait le poète.

— En tout cas, je vous retrouve bon courtisan.

— Ne vous moquez pas, seigneur capitaine.

Quevedo, mal à l’aise, s’éclaircissait la gorge.

— Il n’est pas fréquent que les muses soient compatibles avec la bonne chère. Aujourd’hui je suis dans une période de veine, je suis populaire, mes vers sont lus partout… On m’attribue même, comme d’habitude, ceux qui ne sont pas de moi ; y compris certains qui ont été commis par ce giton de Góngora, cet enfant de Babylone et de Sodome, dont les aïeux ne se sont jamais fatigués d’abominer le lard et de ferrer les chaussures à Cordoue. Et dont je viens de saluer les derniers poèmes publiés, par quelques fins dizains qui se terminent ainsi :

Laissez là les ventosités : car en l’affaire vous n’étiez qu’un égout par où le Parnasse de l’ordure se débarrasse .

« … Mais revenons aux choses sérieuses : je vous disais que le comte et duc se plaît à m’accorder ses faveurs. Il me flatte et m’utilise… Quant à vous, seigneur capitaine, il s’agit d’un caprice personnel du favori : il a quelque raison de se souvenir de vous. S’agissant d’Olivares, est-ce bon, est-ce mauvais, qui le sait ? C’est peut-être bon. D’ailleurs, en certaine occasion, vous lui offrîtes votre épée s’il vous aidait à sauver Iñigo.

Alatriste m’adressa un rapide coup d’œil puis acquiesça lentement, en réfléchissant.

— Il a une maudite bonne mémoire, le favori, dit-il.

— Oui. Pour ce qui l’intéresse.

Mon maître étudia le comptable Olmedilla, qui allait toujours quelques pas devant nous, les mains croisées dans le dos et l’air maussade, au milieu de l’agitation du port.

— Il ne semble pas très causant, commenta-t-il.

— Non.

Quevedo eut un rire moqueur.

— En cela, vous vous accorderez bien, lui et vous, seigneur capitaine.

— Est-ce un personnage important ?

— Je vous l’ai dit : un simple agent du roi. Mais il a eu en charge toute la paperasse, dans le procès en malversation contre don Rodrigo Calderón… Vous vous rappelez les faits.

Il laissa s’écouler un moment de silence pour que le capitaine comprenne tout ce que cela impliquait. Alatriste siffla entre ses dents. L’exécution publique du puissant Calderón avait, en son temps, mis toute l’Espagne sens dessus dessous.

— Et sur la trace de qui est-il, maintenant ? Le poète fit deux fois non de la tête et chemina quelques pas sans parler.

— Quelqu’un vous l’expliquera ce soir, finit-il par concéder. Quant à la mission d’Olmedilla, et par ricochet la vôtre, disons que la commande vient du favori, et l’impulsion du roi.

Alatriste hocha la tête, incrédule.

— Vous galéjez, don Francisco ?

— Non, je vous jure que non. Ou alors que le diable m’emporte… Ou que ce vilain bossu de Ruiz de Alarcón me suce tout le talent que j’ai dans la cervelle.

— Sacrebleu.

— C’est ce que j’ai dit moi-même quand on m’a demandé de servir d’intermédiaire : sacrebleu. L’aspect positif, c’est que, si tout se passe bien, vous aurez quelques écus à gaspiller.

— Et si cela se passe mal ?

— Alors je crains que vous ne regrettiez les tranchées de Breda… — Quevedo soupira en regardant autour de lui comme quelqu’un qui cherche à changer de conversation.

— Je regrette de ne pouvoir vous en dire plus pour le moment.

— Je n’ai guère besoin de plus.

L’ironie et la résignation dansaient dans le regard voilé de mon maître.

— Je veux seulement savoir d’où viendront les coups.

Quevedo haussa les épaules.

— De partout, comme toujours.

Il continuait d’observer les alentours, indifférent.

— Vous n’êtes plus dans les Flandres… Ici, c’est l’Espagne, capitaine Alatriste.

Ils convinrent de se revoir le soir, à l’auberge de Becerra. Le comptable Olmedilla, toujours plus triste qu’une boucherie en Carême, se retira pour se reposer dans la pension de la rue des Teinturiers où il logeait et qui disposait aussi d’une chambre pour nous. Mon maître passa l’après-midi à s’occuper de ses affaires : il fît viser son congé militaire et se procura du linge blanc et des vivres — ainsi que des bottes neuves — avec l’argent que lui avait donné don Francisco comme avance sur le travail. Quant à moi, j’eus tout loisir de me promener ; et mes pas me menèrent au cour de la ville, où je pris plaisir à l’ambiance des rues et des ruelles circulaires, très étroites et pleines de voûtes, armoiries sculptées, croix, retables avec des christs, des vierges et des saints, encombrées de carrosses et de chevaux, à la fois sales et opulentes, grouillantes de vie, avec des petits groupes sur le seuil des tavernes et des cours intérieures, et des femmes — que je regardais avec intérêt depuis mes expériences flamandes — très brunes, soignées, désinvoltes, dont l’accent particulier donnait aux conversations un timbre très doux. J’admirai ainsi des palais avec des patios magnifiques derrière leurs grilles en fer forgé, des chaînes sur les portes pour montrer qu’ils échappaient à la justice ordinaire, et je compris que, tandis qu’en Castille les nobles poussaient le stoïcisme jusqu’à se ruiner plutôt que de travailler, l’aristocratie sévillane avait les idées autrement larges, n’hésitant pas, souvent, à faire coïncider les mots « hidalgo » et « marchand » ; de sorte que l’aristocrate ne dédaignait pas le négoce s’il rapportait de l’argent, et que le commerçant était prêt à dépenser autant d’or qu’il en est au Potosi afin d’être tenu pour un hidalgo — même les tailleurs exigeaient que l’on prouvât la pureté de son sang pour entrer dans leur corporation. Cela donnait lieu, d’une part, au spectacle de nobles s’abaissant à user de leur influence et de leurs privilèges pour faire fortune en catimini ; et, de l’autre, à ce que le travail et le commerce, si utiles aux nations, continuent d’être mal vus et restent entre les mains d’étrangers. Ainsi la plupart des nobles sévillans étaient des plébéiens riches qui achetaient leur accession au rang supérieur par l’argent et des mariages avantageux, et qui devenaient honteux de leurs dignes emplois. On passait donc d’une génération de marchands à une autre d’héritiers parasites et anoblis, qui reniaient l’origine de leur fortune et la dilapidaient sans scrupules. Et voilà pourquoi, en Espagne, le grand-père était marchand, le père gentilhomme, le fils tenancier de tripot et le petit-fils mendiant.

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