Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi
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de mille blessures rompu,
encore heureux si tu as pu
présenter dans les hôpitaux
tes états de service et mourir aussitôt,
ou de quémander, pas même un avantage, ou un bénéfice, ou une compagnie, voire du pain pour ses enfants, mais une simple aumône, pour être revenu manchot de Lépante, des Flandres ou de l’enfer, quand on vous ferme la porte au nez en disant :
Si vous servîtes Sa Majesté
et si le sort contraire fit
qu’en Flandres perdîtes le bras,
avons-nous à payer ici
le prix de vos lointains combats ?
Et puis j’imagine que le capitaine Alatriste se sentait devenir vieux. Pas un vieillard, que le lecteur me comprenne bien ; car à cette époque — à la fin du premier quart de ce siècle — il devait avoir dans les quarante ans, ou un peu plus. Je parle d’un vieillissement intérieur, chose qui arrivait aux hommes qui, comme lui, avaient combattu dès le sortir de l’enfance pour la vraie religion sans rien obtenir d’autre en échange que cicatrices, travaux et misères. La campagne de Breda, en laquelle Alatriste avait placé quelques espérances pour lui et pour moi, avait été ingrate et dure, avec des chefs injustes, des officiers cruels, beaucoup de sacrifices et peu de bénéfices ; et, si l’on excepte le sac d’Oudkerk et quelques petites rapines çà et là, au bout de deux ans nous étions tout aussi pauvres qu’au début, hormis la solde du congé — celle de mon maître, car les valets comme moi ne recevaient rien —, qui, sous les espèces de quelques écus d’argent, devait nous permettre de survivre quelques mois. Malgré cela, le capitaine a dû encore repartir au combat, quand la vie nous a imposé, inéluctablement, de retourner sous les drapeaux espagnols ; jusqu’au jour où, chevelure et moustaches devenues grises, je l’ai vu mourir comme je l’avais vu vivre : debout, le fer à la main et les yeux calmes et indifférents, à Rocroi, en cette journée où la meilleure infanterie du monde s’est laissé anéantir, impassible, sur un champ de bataille, par fidélité à son roi, à sa légende et à sa gloire. Et avec elle s’est éteint le capitaine Alatriste, loyal à lui-même, de la manière que je lui ai toujours connue, tant dans la fortune qui fut mince, que dans la misère qui fut grande. Silencieusement, comme toujours. En soldat.
Mais n’anticipons pas sur les épisodes ni sur les événements. Je disais donc à vos seigneuries que, bien avant que tout cela n’arrive, quelque chose se mourait chez celui qui était alors mon maître. Quelque chose d’indéfinissable, dont je n’ai commencé à prendre réellement conscience qu’au cours de ce voyage maritime qui nous avait ramenés des Flandres. Et même sans bien comprendre ce qu’était cette partie de Diego Alatriste, je la voyais, moi qui atteignais quelque lucidité avec la vigueur des ans, dépérir lentement. Plus tard, je suis arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’une foi, ou des restes d’une foi : peut-être en la condition humaine, ou en ce que les incroyants hérétiques appellent hasard et que les hommes de bien appellent Dieu. Ou encore qu’il s’agissait de la douloureuse certitude que notre pauvre Espagne, et Alatriste lui-même avec elle, glissait dans un gouffre sans fond et sans espoir dont personne ne pourrait la sortir, ni nous sortir, avant que de nombreux siècles ne s’écoulassent. Et, aujourd’hui encore, je me demande si ma présence à ses côtés, ma jeunesse et mon regard — je le vénérais encore, alors — n’étaient pas ce qui l’obligeait à maintenir les apparences. Des apparences qu’en d’autres circonstances, peut-être, il eût noyées comme moucherons dans du vin, dans ces pichets qui, parfois, se succédaient trop vite. Ou dans le canon noir et définitif de son pistolet.
II
UNE AFFAIRE D’ÉPÉE
— Il faudra tuer, dit don Francisco de Quevedo. Et peut-être beaucoup.
— Je n’ai que deux mains, répondit Alatriste.
— Quatre, rectifiai-je.
Le capitaine ne quittait pas des yeux son pot de vin. Don Francisco ajusta ses lunettes et le regarda d’un air pensif, avant de se tourner à nouveau vers l’homme assis à une table, à l’autre bout de la salle, dans un coin discret de l’auberge. Il y était déjà à notre arrivée, et notre ami le poète l’avait appelé messire Olmedilla, sans présentations ni détails, en ajoutant simplement le mot « comptable » : le comptable Olmedilla. C’était un petit homme maigre, chauve et très pâle. Il avait un aspect timide, chafouin, malgré son vêtement noir et sa petite moustache aux pointes recourbées surmontant une barbe courte et rare. Des taches d’encre maculaient ses doigts : il avait l’air d’un homme de loi ou de cabinet, vivant à la lumière des chandelles entre dossiers et paperasses. Nous le vîmes faire un signe d’assentiment prudent en réponse à la question muette que lui adressait don Francisco.
— L’affaire a deux volets, confirma Quevedo au capitaine. Pour le premier, vous l’assisterez dans certaines démarches…
Il indiqua le petit homme qui restait impassible sous nos regards scrutateurs.
— Pour le second, vous pourrez recruter les gens nécessaires.
— Les gens nécessaires se font payer une avance.
— Dieu y pourvoira.
— Depuis quand mêlez-vous Dieu à ce genre d’affaires, don Francisco ?
— Vous avez raison. De toute manière, avec ou sans Lui, ce n’est pas l’or qui manquera.
Il avait baissé la voix, sans que je puisse savoir si c’était parce qu’il mentionnait l’or ou parce qu’il parlait de Dieu. Les deux longues années écoulées depuis nos démêlés avec l’Inquisition — quand don Francisco de Quevedo, par son adresse à piquer des éperons, m’avait sauvé la vie en plein autodafé — avaient posé quelques rides de plus sur son front. Et puis il paraissait fatigué, tandis qu’il faisait de fréquents emprunts à l’inévitable pichet de vin, cette fois un blanc vieux de Fuente del Maestre. Le rayon de soleil passant par la fenêtre éclairait le pommeau doré de son épée, ma main posée sur la table, le profil à contre-jour du capitaine Alatriste. L’auberge d’Enrique Becerra, fameuse pour son agneau au miel et son ragoût de joue de porc, était proche de la maison close du Rendez-vous de la Lagune, non loin de la porte de l’Arenal ; et du premier étage on pouvait voir, au-delà des murailles et du linge blanc que les catins étendaient sur la terrasse pour le faire sécher au soleil, les antennes, les mâts et les flammes des galères amarrées de l’autre côté du fleuve, sur la rive de Triana.
— Ainsi capitaine, ajouta le poète, encore une fois il va falloir se battre… Mais, ce coup-ci, je ne vous accompagnerai pas.
Maintenant, il souriait, amical et rassurant, avec cet air affectueux qu’il nous avait toujours réservé.
— A chacun son destin, murmura Alatriste.
Il était vêtu de brun, avec un pourpoint en chamois, un col plat à la wallonne, des grègues de toile et des guêtres, à la militaire. Ses dernières bottes aux semelles trouées étaient restées à bord de la Levantina, échangées avec le sous-maître de la chiourme contre des œufs de mulet sèches, des fèves bouillies et une outre de vin destinés à nous sustenter pendant la remontée du fleuve. Pour cette raison, entre autres, mon maître ne semblait pas trop désolé que la première affaire qu’il rencontrait, à peine le pied posé sur la terre d’Espagne, fût une invitation à renouer avec son ancien métier. Peut-être parce que la commande lui venait d’un ami, ou parce que l’ami disait la transmettre de plus haut et de plus grand que lui ; et surtout, j’imagine, parce que la bourse que nous rapportions des Flandres ne tintait plus quand on la secouait. De temps en temps, le capitaine me regardait d’un air rêveur, se demandant quelle était la place exacte, dans tout cela, des seize ans que j’allais avoir et de l’habileté qu’il m’avait lui-même enseignée. Je ne portais pas l’épée, naturellement, et seule ma bonne dague de miséricorde pendait de ma ceinture à la hauteur de mes reins ; mais j’étais maintenant un valet qui avait fait ses preuves à la guerre, éveillé, rapide, courageux et prêt à faire bonne figure si l’occasion se présentait. Pour Alatriste, j’imagine, la question était de savoir s’il devait me garder avec lui ou me laisser à l’écart. Pourtant, de la manière dont se présentaient les choses, il n’était déjà plus maître de décider seul ; pour le meilleur ou pour le pire, nos vies étaient liées. Et puis, comme il venait de le dire lui-même, à chacun son destin. Quant à don Francisco, je déduisis de la façon dont il m’observait, admirant l’épanouissement de ma jeunesse et le duvet sur ma lèvre supérieure et sur mes joues, qu’il pensait de même : j’avais atteint l’âge où un garçon est autant capable de donner des coups que d’en recevoir.
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