Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi
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Il naît honnête aux Indes
sous le regard du monde entier ;
il vient mourir en Espagne,
et à Gênes est enterré.
Qui le porte sur lui est beau,
même laid comme un corbeau,
car c’est un seigneur puissant
que messire l’Argent.
Le cordon ombilical qui maintenait en vie la pauvre — quoique paradoxalement riche — Espagne était la flotte de la route des Indes, menacée sur mer par les ouragans autant que par les pirates. C’est pour cela que son arrivée à Séville était une fête indescriptible, car outre l’or et l’argent du roi et des particuliers, elle apportait la cochenille, l’indigo, le bois de Campeche, les grumes du Brésil, de la laine, du coton, du cuir, du sucre, du tabac et des épices, sans oublier l’ail, le gingembre et la soie de Chine venue des Philippines par Acapulco. Ainsi, nos galions naviguaient en convoi de la Nouvelle-Espagne et de la Terre ferme pour se rassembler à Cuba où ils formaient une flotte gigantesque. Et l’on doit reconnaître que, malgré les carences, l’adversité et les désastres, les marins espagnols n’ont jamais cessé de faire leur travail avec honneur. Même dans les pires moments — une fois seulement les Hollandais nous ont pris une flotte entière —, nos navires ont continué à traverser la mer au prix de moult efforts et sacrifices ; et ils ont toujours tenu en respect — sauf en quelques occasions malheureuses — la menace des pirates français, anglais et hollandais, dans ce combat que l’Espagne a livré seule contre de puissantes nations décidées à se partager ses dépouilles.
— On ne voit pas beaucoup le guet, observa Alatriste.
C’était vrai. La flotte était sur le point d’arriver, le roi en personne honorait Séville de sa présence, des services religieux et des cérémonies publiques se préparaient, et pourtant on ne voyait que très peu d’alguazils et d’argousins dans les rues. Les quelques-uns que nous croisâmes allaient tous en groupe, portant plus de fer qu’on n’en trouve dans une fonderie de Biscaye, armés jusqu’aux dents et se méfiant de leur ombre.
— Il y a eu un incident, voici quatre jours, expliqua Quevedo. La justice a voulu se saisir d’un soldat des galères qui sont amarrées à Triana, les soldats et matelots ont accouru à son secours, et la mêlée a été générale… À la fin, les argousins ont réussi à l’emmener, mais les soldats ont assiégé la prison et menacé d’y mettre le feu si l’on ne leur rendait pas leur camarade.
— Et comment cela s’est-il terminé ?
— Le prisonnier avait trucidé un alguazil, aussi l’ont-ils pendu à la grille avant de le leur rendre…
Le poète riait tout bas en racontant cela.
— Si bien que, maintenant, les soldats veulent harrier les argousins, et la justice n’ose plus sortir qu’en détachements serrés et avec d’infinies précautions.
— Et que dit le roi de tout cela ?
Nous étions à l’ombre du bastion du Charbon, juste devant la tour de l’Argent, tandis que le dénommé Olmedilla réglait ses affaires dans l’Hôtel de la Monnaie. Quevedo indiqua les murailles de l’ancien château arabe qui se prolongeaient vers le clocher très haut de l’église Majeure. Les uniformes jaune et rouge de la garde espagnole — je ne pouvais imaginer que, bien des années plus tard, je porterais le même — se dessinaient sur les créneaux décorés aux armes de Sa Majesté. D’autres sentinelles, portant des hallebardes et des arquebuses, veillaient à la porte principale.
— Sa Majesté catholique, sacrée et royale ne sait que ce qu’on lui raconte, dit Quevedo. Le grand Philippe est logé à l’Alcazar, et il n’en sort que pour aller à la chasse, aux fêtes et visiter un couvent la nuit… Naturellement, notre ami Guadalmedina l’escorte. Ils sont devenus intimes.
Ainsi prononcé, le mot « couvent » me rappelait de cruels souvenirs ; et je ne pus réprimer un frisson en repensant à la pauvre Elvira de la Cruz et au danger que j’avais couru de griller sur un bûcher. Pour l’heure, don Francisco observait une dame de belle allure, que suivaient sa duègne et une esclave maure chargée de paniers et de paquets, et qui découvrait ses mollets en retroussant le bas de sa robe pour éviter d’énormes crottins de cheval tapissant la rue. Lorsque la dame passa près de nous pour se diriger vers une voiture attelée à deux mules qui attendait un peu plus loin, le poète ajusta ses lunettes puis, très poli, ôta son chapeau. « Lisi », murmura-t-il avec un sourire mélancolique. La dame répondit par une légère inclinaison de la tête, avant de serrer un peu plus sa mante. Derrière, la duègne, une vieille en deuil avec ses dentelles d’un noir de corbeau et son long chapelet de quinze dizaines, foudroya Quevedo du regard, lequel lui tira la langue. En les voyant s’éloigner, il sourit avec tristesse et revint à nous sans rien dire. Le poète était vêtu avec sa sobriété habituelle : souliers à boucles d’argent et bas de soie noire, habit gris très sombre et chapeau de même couleur agrémenté d’une plume blanche, la croix de Saint-Jacques brodée en rouge sous le manteau plié sur l’épaule.
— Les couvents sont sa spécialité, ajouta-t-il après une brève pause, songeur, les yeux encore fixés sur la dame et sa suite.
— Vous parlez de Guadalmedina ou du roi ?
Maintenant c’était Alatriste qui souriait sous sa moustache de soldat. Quevedo tarda à répondre, et il ne le fit qu’après un profond soupir.
— Des deux.
Je me mis à côté du poète, sans le regarder.
— Et la reine ?
Je lui posai la question sur un ton anodin, respectueux et irréprochable. La curiosité d’un enfant. Don Francisco me jeta un regard pénétrant.
— Toujours aussi belle, répliqua-t-il. Elle parle un peu mieux la langue d’Espagne.
Il regarda Alatriste puis reporta les yeux sur moi ; il y avait des étincelles amusées dans ses yeux, derrière les verres de ses lunettes.
— Elle la pratique avec ses dames et ses suivantes… Et ses menines.
Mon cour battit si fort que je craignis que cela ne se remarquât.
— Elles l’accompagnent toutes dans ce voyage ?
— Toutes.
La rue tournait autour de moi. Elle était dans cette cité fascinante. Je regardai les environs, vers l’Arenal qui s’étendait, désert, entre la ville et le Guadalquivir, l’un des lieux les plus pittoresques de la cité, avec Triana de l’autre côté, les voiles des caravelles de pêche à la sardine et à la crevette, et toutes sortes de petits bateaux allant et venant entre les deux bords, les galères du roi amarrées à la rive de Triana, la couvrant jusqu’au pont de bateaux, l’Altozano et le sinistre château de l’Inquisition qui s’y dressait, et la profusion des grands navires sur notre rive : une forêt de mâts, de vergues, d’antennes, de voiles et de flammes, avec la foule, les entrepôts des commerçants, les ballots de marchandises, le martèlement des charpentiers de marine, la fumée des calfats et les poulies de la machine navale avec laquelle on carénait les bateaux dans l’embouchure du Tagarete.
Le Biscayen livre le fer,
les cordes et le bois de pin,
l’Indien, l’ambre gris,
la perle, l’or, l’argent,
le bois de Campeche et le cuir.
Tout est richesse en ce rivage.
Le souvenir de la comédie L’Arenalde Séville que j’avais vue, enfant, au théâtre du Prince avec Alatriste, ce fameux jour où Buckingham et le prince de Galles s’étaient battus à ses côtés, demeurait gravé dans ma mémoire. Et soudain, ce lieu, cette ville qui était déjà naturellement splendide, devenait magique, merveilleux. Angelica d’Alquézar était là, et je pourrais peut-être la voir. Craignant que le trouble qui m’agitait ne fût visible de l’extérieur, je jetai un regard en dessous à mon maître. Par chance, d’autres inquiétudes occupaient les pensées de Diego Alatriste. Il observait le comptable Olmedilla, qui avait terminé son affaire et marchait vers nous d’un air aussi cordial que si nous étions là pour lui apporter l’extrême-onction : sérieux, endeuillé des pieds à la tête, chapeau noir à bord court et sans plumes, et cette curieuse barbiche clairsemée qui accentuait son aspect de rat morose ; l’air antipathique d’un homme qui souffre d’humeurs acides et d’une mauvaise digestion.
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