Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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Quant à la maison close de la Lagune, l’expression courante « plus pute que la Méndez » était précisément due au fait qu’une certaine Méndez — dont, parmi d’autres gens de lettres, don Francisco de Quevedo a utilisé le nom pour ses célèbres épigrammes de l’Escarramán — avait été pupille de ce lieu, lequel offrait aux voyageurs et aux marchands descendus dans la rue voisine des Teinturiers et dans d’autres auberges de la ville, et aussi aux naturels de l’endroit, jeu, musique et femmes, du genre dont le grand Lope de Vega a dit :

Connaît-on de plus grand dément que tel jeune homme se perdant derrière ces femmes qui furent de mille rustres la pâture ?

… tableau parachevé par le non moins grand don Francisco, dans son style à nul autre pareil :

Pute est celui qui se fie aux putains, et pute aussi, qui goûte à leurs festins ; pute est l’argent que chacun leur dispense pour les payer de leur pute présence.

Pute est la joie, pute la volupté que nous fournit le moment putassier ; et je le dis, pute est celui qui feint qu’une putain, madame, n’êtes point.

Le bordel était tenu par le dénommé Garciposadas, d’une famille connue à Séville du fait d’un de ses frères poète à la Cour — ami de Góngora, évidemment, et brûlé cette année même pour sodomie en même temps qu’un certain Pepillo Infante, mulâtre, également poète, qui avait été le valet de l’amiral de Castille — et d’un autre brûlé trois ans plus tôt à Malaga comme judaïsant ; et comme deux ne vont jamais sans trois, ces antécédents familiaux lui avaient valu le surnom de Garciposadas le Roussi. Ce digne personnage exerçait avec distinction le grave office de bon oncle ou de papa du lupanar, toujours prêt à se ménager les bonnes volontés dans l’intérêt bien compris de son commerce, veillant à ce qu’on laisse les armes dans le vestibule et interdisant l’entrée aux moins de quatorze ans pour ne pas contrevenir aux dispositions du corregidor. Au reste, ledit Garciposadas le Roussi entretenait d’excellentes relations, fondées sur une fructueuse réciprocité, avec les sergents d’armes, tandis qu’alguazils et argousins protégeaient son négoce sans la moindre vergogne ; car c’est à juste titre qu’il pouvait dire de lui-même :

Je suis coquin et polisson, je suis fripon, mauvais garçon, on peut m’offenser sans façons, pourvu que j’aie compensation.

La compensation étant, naturellement, une bourse bien remplie. Et aux alentours grouillait la racaille des ports, matamores jurant par l’âme d’Escamilla, ruffians, individus farouches du quartier de la Heria, marchands de vies et vendeurs de coups de couteau, tourbillon haut en couleur que grossissaient des aristocrates perdus, des naïfs ayant fait fortune aux Amériques, des bourgeois portant bonne bourse, des prêtres déguisés en laïcs, des tenanciers de tripots, pipeurs et goliards, mouches d’alguazils, virtuoses de l’arnaque et ribleurs de tout acabit ; certains étaient si malins qu’ils flairaient l’étranger à une portée d’arquebuse, et ils étaient bien souvent immunisés contre une justice que don Francisco de Quevedo a mise en vers :

Mince et petite est à Séville celle où se rendent les sentences selon l’argent que l’on dispense.

Ainsi protégé par les autorités, Le Rendez-vous de la Lagune était ouvert toutes les nuits à un flot de gens ; c’était une fête profane où coulaient les vins les meilleurs et les plus fins, où l’on entrait tout fringant et d’où l’on sortait plein comme une outre. On y dansait la lascive sarabande, on y trouvait toujours chaussure à son pied et chacun faisait son choix. Dans le lupanar résidaient plus de trente sirènes aux charmes épanouis, chacune ayant son alcôve particulière, qu’un alguazil venait visiter tous les samedis matin — les gens de qualité allaient au Rendez-Vous de la Lagune le samedi soir — pour voir si elles n’étaient pas infectées du mal français et ne laissaient pas le client vomissant des imprécations en se demandant pourquoi Dieu ne l’avait pas refilé au Turc ou au luthérien plutôt qu’à lui. Tout cela, disait-on, mettait l’archevêque hors de lui ; car, comme on pouvait le lire dans une chronique du temps, « ce qu’il y a le plus à Séville, ce sont les fornicateurs, les faux témoins, les ruffians, les assassins, les usuriers… On compte plus de trois cents maisons de jeu et trois mille filles de joie… ».

Mais revenons à notre affaire, sans plus de détours. Álvaro de la Marca s’apprêtait à nous faire ses adieux dans le passage du Golpe, presque à la porte de la maison close, quand la malchance voulut que passât par là une ronde d’argousins conduite par un alguazil avec sa verge. Comme vous vous en souviendrez, amis lecteurs, l’incident du soldat pendu quelques jours plus tôt avait déclenché les hostilités entre la justice et la soldatesque des galères, et les uns et les autres ne cherchaient qu’à régler leurs comptes ; de sorte que, si dans la journée les argousins ne se montraient pas dans les rues, la nuit les soldats ne sortaient pas de Triana ou ne franchissaient pas les portes de la ville.

— Tiens, tiens, dit l’alguazil en nous voyant.

Nous nous regardâmes, Guadalmedina, Quevedo, le capitaine et moi, d’abord déconcertés. Aussi bien était-ce jouer de malheur que, parmi toute cette populace qui allait et venait dans la pénombre de la Lagune, ce soit nous qui soyons pris dans les dents de ce peigne.

— Messieurs les fiers-à-bras aiment prendre le frais, ajouta l’alguazil, tout goguenard.

Il était d’autant plus goguenard et de bonne humeur qu’il se sentait fort de ses quatre hommes portant épée et rondache, avec des têtes patibulaires que le peu d’éclairage rendait plus ténébreuses encore. Soudain, je compris. À la lueur de la veilleuse de la Vierge d’Atocha, la mise du capitaine Alatriste, celle de Guadalmedina, et même la mienne, avaient une allure militaire. Pour ne rien arranger, le justaucorps en daim d’Álvaro de la Marca était interdit en temps de paix — paradoxalement, je suppose qu’il l’avait mis ce soir-là pour escorter le roi — ; et il suffisait de jeter un coup d’œil au capitaine Alatriste pour flairer le soldat à une lieue. Quevedo, rapide dans le jugement comme toujours, vit venir l’orage et voulut le conjurer.

— Pardonnez-moi, monsieur, fit-il observer fort civilement à l’alguazil, mais ces hidalgos sont gens de qualité.

Des curieux se rapprochaient pour assister au spectacle, en formant un chœur : quelques ribaudes de bas étage, un ou deux bravaches, un ivrogne avec une trogne grosse comme un cierge de Pâques. Garciposadas le Roussi en personne passa sa tronche sous la voûte. Encouragé par semblable assistance, l’alguazil se dressa sur ses ergots.

— Et qui vous demande, monsieur, d’expliquer ce que nous sommes capables de vérifier tout seuls ?

J’entendis le claquement de langue impatient de Guadalmedina. « Allez, messieurs, ne vous laissez pas faire », lança une voix cachée dans l’ombre, parmi les curieux. Il y eut aussi des rires. De plus en plus de gens se pressaient sous la voûte. Les uns prenaient parti pour la justice, et les autres, plus nombreux, nous exhortaient à donner une bonne leçon à ces pourceaux.

— Je vous arrête au nom du roi.

Cela n’augurait rien de bon. Guadalmedina et Quevedo échangèrent un regard, et je vis l’aristocrate rejeter sa cape sur son épaule en découvrant son bras et son épée, en en profitant, du même coup, pour masquer son visage.

— Des hommes bien nés ne peuvent souffrir cet affront, dit-il.

— Que vous le souffriez ou non, lança l’alguazil courroucé, pour moi votre opinion ne vaut pas deux maravédis.

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