Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi

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— Tête Dieu, capitaine Alatriste… Comme le monde est petit.

Il se retourna, déconcerté, pour voir qui prononçait son nom. Retrouver Sebastián Copons si loin d’une tranchée flamande et l’entendre aligner neuf mots d’un coup, il y avait de quoi être surpris. Il mit quelques instants à revenir dans un passé plus récent : le voyage par mer, les récents adieux de l’Aragonais à Cadix, son congé et son intention de se rendre à Séville, en route pour le nord.

— Je suis content de te voir, Sebastián.

C’était vrai, et ce ne l’était pas tout à fait. En réalité, il n’était pas content de le voir en ce lieu et en ce moment ; et tandis qu’ils se donnaient une accolade affectueuse et sobre comme il convient à de vieux camarades, il regarda par-dessus l’épaule de son ami, vers le bout de la rue. Heureusement, il pouvait faire confiance à Copons. Il pouvait se débarrasser de lui sans l’offenser, sûr qu’il comprendrait. En fin de compte, on reconnaissait un ami véritable à ce qu’il vous laissait donner les cartes sans vous soupçonner de tricher.

— Tu t’arrêtes à Séville ? demanda-t-il.

— Quelque temps.

Copons, petit, sec et dur comme toujours, était habillé en soldat, avec casaquin, baudrier, épée et bottes. Sous le chapeau, la tempe gauche était marquée par la cicatrice de la blessure qu’Alatriste lui-même avait pansée un an plus tôt, durant la bataille du moulin Ruyter.

— Il faudra arroser ça, Diego.

— Plus tard.

Copons l’observa avec surprise et beaucoup d’attention, avant de se retourner pour suivre la direction de son regard.

— Tu es occupé.

— En quelque sorte.

Copons inspecta de nouveau la rue, cherchant des indices qui lui expliqueraient la distraction de son camarade. Puis il porta machinalement la main à la garde de son épée.

— Tu as besoin de moi ? Questionna-t-il sans s’émouvoir le moins du monde.

— Non, pas pour l’instant…

Le sourire affectueux d’Alatriste approfondit les rides gravées sur son visage.

— Mais j’aurais peut-être quelque chose pour toi, avant que tu quittes Séville. Ça t’irait ?

L’Aragonais haussa les épaules, impavide ; le même geste que lorsque le capitaine Bragado donnait l’ordre d’entrer, la dague à la main, dans les caponnières ou de donner l’assaut à un bastion hollandais.

— Tu es dans le coup ?

— Oui. Et, en plus, il y a de bonnes espèces sonnantes et trébuchantes.

— Et quand bien même il n’y en aurait pas…

À ce moment, Alatriste vit apparaître le comptable Olmedilla au bout de la rue. Il était vêtu de noir, comme toujours, boutonné jusqu’au cou, avec son chapeau à bord court et son air de scribe anonyme qui semblait sortir tout droit d’un bureau de l’Audience royale.

— Je dois te laisser… Nous nous verrons à l’auberge de Becerra.

Il posa la main sur l’épaule de son camarade et, prenant congé de lui sans rien ajouter, quitta son poste d’observation. Il traversa la rue d’un air nonchalant pour arriver en même temps que le comptable devant la maison du coin : une construction en brique avec un étage et un porche discret qui donnait accès au patio. Ils pénétrèrent ensemble sans frapper et sans s’adresser la parole : juste un bref regard d’intelligence. Alatriste, la main sur le pommeau de son épée ; Olmedilla, le visage aussi rébarbatif qu’à l’ordinaire. Un vieux valet apparut, s’essuyant les mains à son tablier, l’air inquisiteur et inquiet.

— Place au Saint-Office, dit Olmedilla, avec toute la froideur du monde.

Les traits du serviteur se décomposèrent : dans la maison d’un Génois et à Séville, ces paroles étaient lourdes de sens. Aussi resta-t-il comme frappé de stupeur, tandis qu’Alatriste, la main toujours sur le pommeau de sa rapière, désignait une pièce dans laquelle l’autre entra avec la docilité d’un agneau et se laissa menotter, bâillonner et enfermer à clé. Lorsque Alatriste reparut dans le patio, Olmedilla attendait, dissimulé derrière un énorme pot de fougère, les mains jointes et se tournant les pouces d’un air impatient. Il y eut un autre échange silencieux de regards, et les deux hommes traversèrent le patio en direction d’une porte fermée. Alors Alatriste dégaina son épée, ouvrit d’une poussée et entra dans un cabinet spacieux, meublé d’une table, d’une armoire, d’un brasero en cuivre, de quelques chaises en cuir. La lumière d’une haute fenêtre grillagée, à demi masquée par des jalousies, dessinait d’innombrables petits carreaux sur la tête et les épaules d’un individu d’âge moyen, plus gras que grand, en robe de chambre de soie et pantoufles, qui s’était dressé, effrayé. Cette fois, le comptable Olmedilla n’invoqua pas le Saint-Office, ni rien d’autre, se bornant à se glisser derrière Alatriste et à lancer un coup d’œil à la ronde avant d’arrêter avec satisfaction son regard sur l’armoire ouverte et bourrée de papiers. Un chat, pensa le capitaine, se lécherait pareillement les babines en voyant une sardine à un demi-pouce de ses moustaches. Quant au maître de maison, on eût dit que le sang s’était retiré de son visage : le dénommé Jerónimo Garaffa restait muet, bouche bée de stupéfaction, les mains encore sur la table où brûlait une bougie pour fondre la cire. En se levant, il avait renversé la moitié du contenu d’un encrier sur le papier qu’il était en train de noircir à l’arrivée des intrus. Une résille retenait ses cheveux — qui étaient teints — et un fixe-moustache était collé sur sa lèvre supérieure. Il tenait la plume entre ses doigts comme s’il ne savait plus ce que c’était et regardait avec épouvante l’épée que le capitaine Alatriste appuyait sur sa gorge.

— Ainsi, vous ne savez pas de quoi nous vous parlons.

Le comptable Olmedilla, assis derrière la table comme s’il était dans son propre cabinet, leva les yeux des papiers pour regarder Jerónimo Garaffa angoissé hocher la tête, toujours couverte de sa résille. Le Génois était sur une chaise, les mains ligotées au dossier. Malgré la douceur de la température, de grosses gouttes de sueur coulaient de sa chevelure, le long de ses pattes et de son visage qui puait les gommes, les collyres et l’onguent de barbier.

— Je vous jure, messeigneurs…

Olmedilla interrompit la protestation d’un geste sec de la main et se replongea dans l’étude des documents qu’il avait devant lui. Au-dessus du fixe-moustache qui lui donnait l’allure grotesque d’un masque de carnaval, les yeux de Garaffa allèrent se poser sur Diego Alatriste qui écoutait en silence, la lame rengainée, les bras croisés et le dos au mur. L’expression glacée de son regard dut l’inquiéter plus encore que la sécheresse d’Olmedilla, car il se tourna vers le comptable, comme on choisit entre la peste et le choléra. Au bout d’un long silence oppressant, le comptable abandonna les documents, se carra sur sa chaise et, joignant les mains pour se tourner les pouces, dévisagea le Génois. Il ressemblait toujours à un rat gris de cabinet, jugea Alatriste en connaisseur. Mais maintenant son expression était celle d’un rat qui viendrait de faire une mauvaise digestion et aurait des renvois de bile.

— Nous allons mettre les choses au clair… dit Olmedilla, très ferme et très froid. Vous savez de quoi je parle et nous savons que vous savez. Tout le reste est perte de temps.

Le Génois avait la bouche si sèche qu’il ne put articuler un mot qu’à la troisième tentative.

— Je jure par le Christ Notre Seigneur, proféra-t-il d’une voix rauque où la peur semblait renforcer l’accent étranger, je jure que je ne sais rien de ce bateau flamand.

— Le Christ n’a rien à voir dans cette histoire.

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