Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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Dix minutes plus tard, j'arrivai aux portes de la gare de France. Les guichets étaient fermés, mais plusieurs trains étaient encore à quai sous la grande voûte de verre et d'acier. Je consultai les horaires et constatai que, comme je l'avais craint, il n'y avait pas de départs avant le lendemain. Je ne pouvais prendre le risque de retourner chez moi et de me heurter à Grandes & Cie. À coup sûr, cette fois, la visite du commissaire se terminerait par une pension complète, et même les bons offices de Me Valera ne parviendraient pas à m'en faire sortir aussi facilement que la fois précédente.
Je décidai de passer la nuit dans un hôtel bon marché face à l'édifice de la Bourse, place Palacio, où, prétendait la légende, végétaient quelques cadavres vivants, d'anciens spéculateurs ruinés par leur cupidité et leur méconnaissance de l'arithmétique. Je choisis ce havre en supposant que même la Parque n'irait pas m'y chercher. Je m'inscrivis sous le nom d'Antonio Miranda et payai d'avance. Un individu ressemblant à un mollusque incrusté dans ce qui servait à la fois de réception, de placard à serviettes et de boutique de souvenirs me tendit la clef, une rondelle de savon de la marque Cid Campeador qui me parut avoir déjà servi et empestait l'eau de Javel, et m'informa que si j'avais envie d'une compagnie féminine, il pouvait m'envoyer une soubrette surnommée la Bigleuse dès qu'elle reviendrait d'une consultation à domicile.
— Elle fera de vous un autre homme, assura-t-il.
Je déclinai la proposition en alléguant un début de lombago et m'engageai dans l'escalier en lui souhaitant bonne nuit. La chambre avait l'aspect et la dimension d'un sarcophage. Un simple coup d'œil suffit pour me convaincre de me coucher tout habillé sur le grabat sans me glisser dans les draps et fraterniser avec leurs pensionnaires habituels. Je me glissai sous une couverture effilochée que j'avais trouvée dans l'armoire – et qui, odeur pour odeur, avait au moins l'avantage de sentir la naphtaline – et éteignis en essayant d'imaginer que j'étais dans le genre de suite que pouvait se permettre un individu possédant cent mille francs sur son compte en banque. Je ne fermai pratiquement pas l'œil de la nuit.
Je quittai l'hôtel au milieu de la matinée pour me rendre à la gare. J'achetai un billet de première classe dans l'espoir de dormir dans le train tout ce que je n'avais pu dormir dans cet antre et, constatant que je disposais encore de vingt minutes avant le départ, j'allai à la rangée de cabines téléphoniques. J'indiquai à l'opératrice le numéro que m'avait donné Ricardo Salvador, celui de ses voisins d'en bas.
— Je voudrais parler à Ernilio, s'il vous plaît.
— Lui-même.
— Mon nom est David Martín. Je suis un ami de M. Ricardo Salvador. Il m'a dit que je pouvais appeler ce numéro en cas d'urgence.
— Je vais voir… Pouvez-vous attendre un moment ?
Je jetai un coup d'œil à l'horloge de la gare.
— Oui. Merci.
Plus de trois minutes passèrent avant que j'entende des pas s'approcher et la voix de Ricardo Salvador me réconforter.
— Martín ? Vous allez bien ?
— Oui.
— Grâce à Dieu ! J'ai lu dans le journal ce qui est arrivé à Roures et je m'inquiétais beaucoup pour vous. Où êtes-vous ?
— Monsieur Salvador, je n'ai pas beaucoup de temps. Je dois quitter la ville…
— Vous êtes sûr que tout va bien ?
— Oui. Écoutez-moi : Alicia Marlasca est morte.
— La veuve ? Morte ?
Un long silence. Salvador pleurait. Je me maudis pour lui avoir annoncé la nouvelle avec si peu de ménagements.
— Vous êtes toujours là ?
— Oui…
— Je vous appelle pour vous prévenir d'être sur vos gardes. Irene Sabino est vivante et elle m'a suivi. Il y a quelqu'un avec elle. Je crois que c'est Jaco.
— Jaco Corbera ?
— Je n'en suis pas certain. À mon avis, ils savent que je suis sur sa piste et ils essayent de faire taire tous ceux qui m'ont parlé. Apparemment, vous aviez raison…
— Mais pourquoi Jaco serait-il revenu maintenant ? demanda Salvador. Ça n'a pas de sens.
— Je l'ignore. Excusez-moi, je dois partir. Je voulais juste vous prévenir.
— Ne vous inquiétez pas pour moi. Si ce fils de pute vient me voir, je suis prêt à le recevoir. Ça fait vingt-cinq ans que j'attends.
Le sifflet du chef de gare annonça le départ.
— Ne faites confiance à personne. Vous m'entendez ? Je vous téléphonerai à mon retour.
— Merci pour votre coup de fil, Martín. Soyez prudent.
7.
Le train glissait déjà le long du quai quand je me réfugiai dans mon compartiment et me laissai choir sur la banquette. Je m'abandonnai à l'agréable tiédeur du chauffage et au doux balancement. Quittant la ville, nous franchîmes la forêt d'usines et de cheminées qui l'entourait, échappant au linceul de lumière écarlate qui la recouvrait. Lentement, les terrains vagues de hangars et de trains remisés sur des voies de garage se diluèrent dans une étendue infinie de champs et de collines couronnées de grandes demeures et de tours de guet, où se succédaient les bois et les rivières. Des charrettes et des villages apparaissaient entre les bancs de brume. Des petites gares défilaient, tandis que des clochers et des fermes se dessinaient au loin comme des mirages.
Je finis par m'endormir et, quand je me réveillai, le paysage avait complètement changé. Nous traversions des vallées escarpées et des pitons rocheux qui se dressaient entre des lacs et des torrents. Le train longeait de grandes forêts escaladant le flanc de montagnes qui s'étendaient à perte de vue. Bientôt, l'enchevêtrement de monts et de tunnels taillés dans le roc déboucha sur une large vallée ouverte sur de vastes plaines, où des manades de chevaux sauvages galopaient sur la neige et des hameaux en pierre se découpaient sur l'horizon. Les pics des Pyrénées se dressaient de l'autre côté, leurs versants enneigés colorés d'ambre par le crépuscule. En face, un amas de maisons et d'édifices se pressait autour d'une colline. Le contrôleur apparut à la porte du compartiment et me sourit.
— Prochain arrêt, Puigcerdà, annonça-t-il.
Le train s'arrêta en lâchant un torrent de vapeur qui inonda le quai. Je descendis, entouré de ce brouillard qui sentait l'électricité. Peu après, j'entendis la cloche du chef de gare et le train qui reprenait sa marche. Lentement, tandis que les wagons défilaient sur la voie, le contour de la gare émergea autour de moi en une vision irréelle. J'étais seul sur le quai. Un fin rideau de poudre blanche tombait avec une infinie lenteur. Un soleil rougeâtre était visible à l'ouest sous la voûte de nuages et colorait la neige de petites taches ressemblant à des braises agonisantes. J'allai au bureau du chef de gare. Je frappai à la vitre et il leva la tête. Il ouvrit la porte et m'adressa un regard indifférent.
— Pourriez-vous m'indiquer où je trouverai un endroit nommé villa San Antonio ?
Il haussa un sourcil.
— Le sanatorium ?
— Je crois que oui.
Le chef de gare adopta l'air méditatif d'un homme qui réfléchit à la manière de donner les meilleures indications aux étrangers, et après avoir épuisé son répertoire de gestes et d'expressions variées, il me conseilla l'itinéraire suivant :
— Vous devez traverser le village, dépasser la place de l'église et arriver au lac. De l'autre côté, vous trouverez une longue avenue bordée de villas qui se termine sur la promenade de la Rigolisa. Là, au carrefour, il y a une grosse maison de trois étages entourée d'un grand jardin. C'est le sanatorium.
— Et connaissez-vous un endroit où je pourrais louer une chambre ?
— Sur votre route, vous passerez devant l'hôtel du Lac. Dites-leur que vous venez de la part du Sebas.
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