Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le jeu de l'ange» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le jeu de l'ange: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le jeu de l'ange»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le jeu de l'ange — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le jeu de l'ange», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Comme deux amoureux, remarquai-je.

— Très drôle !

Nous allâmes jusqu'au parc de la Citadelle et entrâmes dans les jardins entourant la gloriette. Nous arrivâmes au bassin de la grande fontaine et nous assîmes sur un banc.

— Merci, murmurai-je.

Isabella ne répondit pas.

— Je ne t'ai pas demandé comment tu allais.

— Ça ne vous change pas de vos habitudes.

— Comment vas-tu ?

Isabella haussa les épaules.

— Mes parents sont ravis que je sois revenue. D'après eux, vous avez eu une bonne influence sur moi. S'ils s'imaginaient ! La vérité est que nous nous entendons mieux. On ne peut pas dire non plus que je les vois beaucoup. Je passe presque tout mon temps à la librairie.

— Et Sempere ? Comment supporte-t-il la mort de son père ?

— Pas très bien.

— Et toi, que penses-tu de lui ?

— C'est un homme bon.

Elle observa un long silence et baissa la tête.

— Il m'a demandé de l'épouser. Avant-hier, Aux Quatre Ces.

Je contemplai son profil, déjà privé de cette innocence juvénile que j'avais voulu trouver chez elle et qui n'y avait probablement jamais été.

— Et alors ? demandai-je finalement.

— Je lui ai répondu que je réfléchirais.

— Et tu vas accepter ?

Les yeux d'Isabella étaient perdus dans la fontaine.

— Il veut fonder une famille, avoir des enfants… Il aimerait que nous vivions dans l'appartement au-dessus de la librairie et est convaincu que nous nous en sortirons malgré les dettes accumulées par M. Sempere.

— Évidemment, tu es encore bien jeune…

Elle pencha la tête et me regarda dans les yeux.

— Tu l'aimes ?

Elle sourit avec une infinie tristesse.

— Qu'est-ce que j'en sais ? Je crois que oui, mais pas autant que lui croit m'aimer.

— Parfois, dans des circonstances difficiles, on peut confondre la compassion et l'amour.

— Ne vous inquiétez pas pour moi.

— Je te prie seulement de t'accorder un peu de temps.

Nous nous observâmes, en proie à une immense complicité qui n'avait plus besoin de paroles, et je la serrai dans mes bras.

— Amis ?

— Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

4.

Sur le chemin du retour, nous fîmes halte dans une boutique de la rue Comercio pour y acheter du lait et du pain. Isabella m'annonça qu'elle allait demander à son père de me livrer un choix de ses meilleurs produits et que j'avais intérêt à tout manger.

— Comment vont les choses à la librairie ? demandai-je.

— Les ventes ont beaucoup baissé. Je crois que les clients ont du mal à pousser la porte parce qu'ils se souviennent du pauvre M. Sempere. Et les comptes étant ce qu'ils sont, ça ne se présente pas bien.

— Comment sont les comptes ?

— Au-dessous du minimum. Ces dernières semaines, j'ai vérifié le bilan et constaté que M. Sempere, paix à son âme, était un désastre. Il donnait les livres à ceux qui ne pouvaient pas les payer. Ou bien il les prêtait et on ne les lui rendait pas. Il achetait des collections qu'il savait invendables, parce que leurs propriétaires menaçaient de les brûler ou de les jeter. Il entretenait quantité de poétaillons faméliques auxquels il faisait l'aumône. Et je vous laisse imaginer le reste.

— Des créanciers ?

— À raison de deux par jour, sans compter les traites et les avertissements de la banque. Le seul élément positif est que les propositions d'achat ne manquent pas.

— D'achat ?

— Un couple de charcutiers de Vice est très intéressé par le local.

— Et qu'en pense Sempere junior ?

— Que dans le cochon tout est bon. Le réalisme n'est pas son fort. Il jure que nous nous en tirerons, qu'il a confiance.

— Et pas toi ?

— Moi, je fais confiance à l'arithmétique, et quand j'aligne les chiffres, je constate que d'ici à deux mois la vitrine de la librairie sera pleine de chorizos et de boudins blancs.

— Nous trouverons bien une solution.

Isabella sourit.

— J'espérais que vous diriez ça. Et, à propos de comptes, rassurez-moi : vous ne travaillez plus pour le patron ?

Je montrai mes mains ouvertes :

— J'ai repris ma liberté.

Elle m'accompagna jusqu'en haut de l'escalier et, au moment de nous séparer, elle hésita.

— Qu'y a-t-il ? demandai-je.

— Je m'étais promis de ne pas vous en parler, mais… je préfère que vous le sachiez par moi plutôt que par d'autres. Il s'agit de M. Sempere.

Nous passâmes à l'intérieur et nous installâmes dans la galerie devant le feu qu'Isabella ranima en y jetant deux bûches. Les cendres de Lux æterna étaient encore là, et mon ancienne secrétaire me lança un coup d'œil que j'aurais pu mettre sous cadre.

— Que voulais-tu me dire à propos de M. Sempere ?

— Je le tiens de M. Anacleto, un voisin d'escalier. Il m'a raconté que, l'après-midi de sa mort, M. Sempere s'est disputé avec quelqu'un dans la boutique. Il rentrait chez lui et les éclats de voix s'entendaient de la rue.

— Avec qui se disputait-il ?

— Une femme. Plutôt âgée. M. Anacleto ne pensait pas l'avoir jamais vue dans le quartier. Pourtant, elle lui avait paru vaguement familière, mais avec lui on ne peut jurer de rien, parce qu'en dehors des adverbes la précision n'est pas son fort.

— A-t-il entendu de quoi ils parlaient ?

— Il lui a semblé que c'était de vous.

— De moi ?

Isabella confirma.

— Son fils était sorti un moment pour livrer une commande rue Canuda. Il n'a pas été absent plus d'un quart d'heure. Quand il est revenu, il a trouvé son père, écroulé derrière le comptoir. Lorsque le médecin est arrivé, c'était trop tard…

J'eus l'impression que le ciel me tombait sur la tête.

— Je n'aurais pas dû vous le raconter, murmura Isabella.

— Si. Tu as bien fait. M. Anacleto n'a rien précisé d'autre à propos de cette femme ?

— Juste qu'il les a entendus se disputer. Selon lui, c'était au sujet d'un livre. Un livre qu'elle voulait acheter et que M. Sempere refusait de lui vendre.

— Et pourquoi a-t-il parlé de moi ? Je ne comprends pas.

— Parce que le livre était de vous. Les Pas dans le ciel . Le seul exemplaire que M. Sempere avait conservé dans sa collection personnelle et qui n'était pas à vendre.

Une obscure conviction m'envahit.

— Et le livre… ? commençai-je.

— … n'y est plus. Il a disparu. J'ai consulté le registre, car M. Sempere notait tous les livres qu'il vendait avec la date et le prix, et il n'y figurait pas.

— Son fils le sait ?

— Non. Je ne l'ai répété à personne, à part vous. J'essaye encore de comprendre ce qui s'est passé cet après-midi-là dans la librairie. Et pourquoi. Je pensais que, peut-être, vous auriez une idée…

— Cette femme a tenté de prendre le livre par la force, et dans la lutte M. Sempere a eu une crise cardiaque. Voilà ce qui s'est passé, affirmai-je. Et tout ça pour un misérable livre de moi.

Je sentis mes entrailles se révulser.

— Il y a encore quelque chose, ajouta Isabella.

— Quoi ?

— Quelques jours plus tard, j'ai rencontré M. Anacleto dans l'escalier, et il m'a dit qui lui rappelait cette femme. Ça ne lui était pas revenu tout de suite, mais il avait l'impression de l'avoir déjà vue, il y a des années, au théâtre.

— Au théâtre ?

Isabella acquiesça.

Je m'enfermai dans un long silence. Isabella m'observait, inquiète.

— Maintenant, je ne serai pas tranquille en vous laissant ici. Je ne sais pas si j'aurais dû vous le dire.

— Mais si, tu as eu raison. Je me sens bien. Vraiment.

Isabella ne parut pas convaincue.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le jeu de l'ange»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le jeu de l'ange» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Alicia, al Alba
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Rosa de fuego
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Der dunkle Wächter
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Das Spiel des Engels
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Le prince de la brume
Carlos Zafón
Carlos Zafón - The Angel's Game
Carlos Zafón
Carlos Zafón - La sombra del viento
Carlos Zafón
Отзывы о книге «Le jeu de l'ange»

Обсуждение, отзывы о книге «Le jeu de l'ange» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x