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Carlos Zafón: L'ombre du vent

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Carlos Zafón L'ombre du vent

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– Je n'y avais pas pensé, je vous jure.

– Pour un garçon qui a presque onze ans, tu ne mens pas mal. Fais attention, ou tu finiras comme mon oncle.

Craignant de commettre une nouvelle gaffe, je me bornai à rester assis en silence, en la contemplant, stupide.

– Allons, approche, dit-elle.

– Pardon ?

– Approche, n'aie pas peur. Je ne vais pas te manger.

Quittant ma chaise, je m'approchai de celle de Clara. La nièce du libraire leva la main droite pour me chercher à tâtons. Sans bien savoir comment procéder, j'en fis autant en lui tendant la mienne. Elle la prit dans sa main gauche et me tendit à nouveau la main droite. Instinctivement, je compris ce qu'elle me demandait et la guidai jusqu'à mon visage. Son toucher était à la fois ferme et délicat. Ses doigts parcoururent mes joues et mes pommettes. Je demeurai immobile, osant à peine respirer. Pendant que Clara lisait mes traits avec ses mains, elle se souriait à elle-même et je pus voir que ses lèvres s'entrouvraient, comme pour un murmure muet. Je sentis ses mains frôler mon front, mes cheveux, mes Jours de cendre

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paupières. Elle s'arrêta à mes lèvres, pour les dessiner, toujours en silence, avec l'index et l'annulaire. Ses doigts sentaient la cannelle. Je ravalai ma salive, tandis mon cœur battait la chamade, et je remerciai la divine providence qu'il n'y eût pas de témoins pour me voir rougir si fort que j'aurais pu allumer un havane à un mètre de distance.

3

Cette après-midi de brume et de crachin, Clara Barceló me vola le cœur, la respiration et le sommeil.

Profitant de la lumière ensorcelée de l'Ateneo, ses mains écrivirent sur ma peau une malédiction qui devait me poursuivre pendant des années. Tandis que je la contemplais, fasciné, la nièce du libraire me raconta son histoire et comment elle était tombée, elle aussi par hasard, sur les pages de Julián Carax.

L'accident avait eu lieu dans un village de Provence.

Au début de la guerre civile, son père, avocat de renom lié au cabinet du président de la Généralité de Catalogne, Lluis Companys, avait eu la clairvoyance d'envoyer sa fille et sa femme vivre avec sa sœur de l'autre côté de la frontière. Il ne manquait pas de gens pour affirmer que c'était exagéré, qu'il ne se passerait rien à Barcelone et qu'en Espagne, berceau et parangon de la civilisation chrétienne, la barbarie était le fait des anarchistes qui, avec leurs bicyclettes 32

L'Ombre du vent

et leurs chaussettes trouées, ne pouvaient pas aller bien loin. Les peuples ne se regardent jamais dans un miroir, disait toujours le père de Clara, et encore moins quand il y a de la guerre dans l'air. L'avocat était un bon lecteur de l'Histoire et savait que l'avenir se déchiffre plus clairement dans les rues, les usines et les casernes que dans la presse du matin. Pendant des mois, il écrivit toutes les semaines. Au début, de son cabinet de la rue Diputación, puis sans adresse d'expéditeur, et finalement en cachette, d'une cellule du fort de Montjuïc où, comme tant d'autres, personne ne l'avait vu entrer et d'où personne ne le vit jamais ressortir.

La mère de Clara lisait les lettres à haute voix, en cachant mal ses pleurs et en sautant des passages dont sa fille devinait qu'elle les jugeait inutiles. Plus tard, à minuit, Clara convainquait sa cousine Claudette de lui relire les lettres de son père dans leur intégralité. C'était comme si Clara les parcourait ellemême, en empruntant les yeux d'une autre. Personne ne la vit jamais verser une larme, pas même quand elles cessèrent de recevoir du courrier de l'avocat, puis quand les nouvelles de la guerre firent supposer le pire.

— Mon père savait depuis le début ce qui allait se passer, m'expliqua Clara. Il est resté auprès de ses amis, jugeant que c'était son devoir. Il est mort de sa loyauté envers des gens qui, l'heure venue, l'ont trahi.

Ne fais jamais confiance à personne, Daniel, et surtout pas à ceux que tu admires. Ce sont eux qui te porteront les coups les plus terribles.

Clara disait cela avec une dureté qu'elle semblait avoir forgée au cours d'années de secret et d'ombre.

Je me perdais dans son regard de porcelaine, ses yeux Jours de cendre

33

sans larmes ni pièges, en l'écoutant parler de choses qu'alors je ne comprenais pas. Clara décrivait des personnes, des scènes, des objets qu'elle n'avait jamais vus de ses propres yeux, avec un soin du détail et une précision de maître de l'école flamande. Son langage s'attachait aux textures et aux échos, à la couleur des voix, au rythme des pas. Elle m'expliqua comment, pendant ses années d'exil en France, elle et sa cousine Claudette avaient partagé un précepteur, un quinquagénaire alcoolique qui jouait à l'homme de lettres et se vantait de pouvoir réciter l’ Enéide de Virgile en latin et sans accent. Elles l'avaient surnommé Monsieur Roquefort à cause de l'odeur suigeneris distillée par sa personne en dépit des bains romains à l'eau de Cologne et au parfum dont il aspergeait son corps pantagruélique. Monsieur Roquefort,

malgré

quelques

particularités

remarquables (parmi lesquelles la ferme et militante conviction que la charcuterie, et spécialement le saucisson que Clara et sa mère recevaient d'Espagne, était un remède divin pour les troubles circulatoires et la goutte), était un homme aux goûts raffinés.

Depuis sa jeunesse, il se rendait à Paris une fois par mois pour enrichir son bagage culturel des dernières nouveautés littéraires, visiter des musées et, disait la rumeur, passer une nuit de détente entre les bras d'une nymphe qu'il avait baptisée Madame Bovary bien qu'elle s'appelât Hortense et eût une certaine propension à la pilosité faciale. Au cours de ses excursions culturelles, Monsieur Roquefort avait coutume de fréquenter un bouquiniste des quais situé face à Notre-Dame, et c'est là que, par une après-midi de 1929, il était tombé par hasard sur un roman d'un auteur inconnu, un certain Julián Carax. Toujours ouvert aux nouveautés, Monsieur Roquefort avait acheté le livre, avant tout parce qu'il avait trouvé son 34

L'Ombre du vent

titre suggestif et qu'il aimait lire quelque chose de léger dans le train du retour. Au dos de la couverture de La Maison rouge figurait un portrait de l'auteur, assez flou pour que l'on ne sache pas s'il s'agissait d'une photo ou d'un dessin au fusain. La notice biographique indiquait que Julián Carax était un jeune homme de vingt-sept ans, né avec le siècle à Barcelone, vivant pour l'heure à Paris, qui écrivait en français et exerçait la profession de pianiste dans un établissement nocturne. Le texte de présentation, pompeux et ronflant comme le voulait l'époque, proclamait sur un ton péremptoire que cette première œuvre révélait une force éblouissante, un talent protéiforme et inouï, lui promettant un avenir littéraire sans égal dans le monde des vivants. Pour couronner le tout, le résumé qui suivait laissait entendre que l'histoire contenait des éléments plutôt sinistres, relevant du roman-feuilleton, ce qui était toujours un bon point aux yeux de Monsieur Roquefort car, après les classiques, il n'appréciait rien tant que les intrigues pleines de crimes et de coucheries.

La Maison rouge relatait la vie tourmentée d'un mystérieux individu qui cambriolait les magasins de jouets et les musées pour y voler des poupées et des pantins, auxquels il arrachait les yeux après les avoir emportés dans son antre, une serre fantomatique abandonnée sur une berge de la Seine. Une nuit qu'il s'était introduit dans un somptueux hôtel particulier de la rue du Général-Foy pour décimer la collection privée d'un magnat qui devait sa fortune à de louches combines durant la révolution industrielle, la fille de ce dernier, une demoiselle de la bonne société parisienne, fort cultivée et très distinguée, tombait Jours de cendre

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