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Carlos Zafón: L'ombre du vent

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Carlos Zafón L'ombre du vent

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Bien que natif de la localité de Caldas de Montbuy, Barceló excipait d'une lointaine parenté avec lord Byron. Peut-être dans le but de faire ressortir ce lien, il était toujours habillé à la manière d'un dandy du XIXe siècle, portant foulard, souliers vernis blancs et un monocle parfaitement inutile dont les mauvaises Jours de cendre

21

langues disaient qu'il ne le quittait jamais, même dans l'intimité des cabinets. En réalité, la seule parenté dont il pouvait se targuer était celle de son géniteur, un industriel qui s'était enrichi par des procédés plus ou moins douteux à la fin du siècle présent. D'après mon père, Gustavo vivait, sur le plan matériel, à l'abri du besoin, et la librairie était pour lui plus une passion qu'un commerce. Il aimait les livres à la folie et, bien qu'il le niât catégoriquement, quand quelqu'un entrait dans sa boutique et tombait amoureux d'un ouvrage dont il ne pouvait payer le prix, il baissait celui-ci autant qu'il le fallait, ou en faisait cadeau, s'il estimait que l'acheteur était un authentique lecteur et non un éphémère dilettante.

Ces particularités mises à part, Barceló possédait une mémoire d'éléphant, et était d'une pédanterie qui éclatait dans toute sa personne ; mais si quelqu'un s'y connaissait en livres bizarres, c'était bien lui. Cette après-midi-là, après avoir fermé la librairie, mon père suggéra de faire quelques pas en direction du café Els Quatre Gats – Les Quatre Chats –, rue Montsió, où Barceló et ses compères se réunissaient pour discuter poètes maudits, langues mortes et chefs-d'œuvre abandonnés à la merci des mites.

Els Quatre Gats, à une portée de lance-pierres de chez nous, était un des endroits de Barcelone que je préférais. C'était là que mes parents s'étaient connus en 1932, et j'attribuais en partie mon billet de passage en ce monde au charme de ce vieux café. Des dragons de pierre gardaient l'entrée rencognée dans un carrefour sombre, et ses becs de gaz figeaient le temps et les souvenirs. A l'intérieur, les gens se diluaient dans les échos d'autres époques. Des comptables, des rêveurs et des génies en herbe 22

L'Ombre du vent

partageaient leur table avec les fantômes de Pablo Picasso, Isaac Albeniz, Federico García Lorca ou Salvador Dali. Là, le premier venu pouvait se sentir pendant quelques instants une figure historique pour le prix d'un panaché.

– Tiens, voilà Sempere, s'exclama Barceló en voyant entrer mon père, l'enfant prodigue. Qu'est-ce qui nous vaut cet honneur ?

– Vous le devez à mon fils Daniel, qui vient de faire une découverte, monsieur Gustave

– Dans ce cas, venez vous asseoir avec nous, il faut fêter ce jour de gloire, clama Barceló.

– Ce jour de gloire ? chuchotai-je à mon père.

Barceló

ne

peut

jamais

s'exprimer

simplement, répondit mon père à mi-voix. Ne dis rien, sinon tu vas l'encourager.

Les confrères attablés nous ménagèrent une place dans leur cercle et Barceló, qui aimait jouer les grands seigneurs en public, insista pour que nous soyons ses invités.

– Quel âge a ce jouvenceau ? s'enquit-il en me dévisageant avec intérêt.

– Presque onze ans, déclarai-je. Barceló m'adressa un sourire farceur.

– C'est-à-dire dix. Ne te rajoute pas des années, vaurien, la vie s'en chargera bien assez tôt.

Un

murmure

d'approbation

parcourut

l'assistance. Barceló fit signe qu'il voulait passer commande à un serveur qui semblait sur le point d'être déclaré monument historique.

– Un cognac pour mon ami Sempere, et du bon.

Et pour le rejeton, une meringue à la crème, il a besoin de grandir. Ah, et apportez-nous un peu de jambon, mais pas comme l'autre, hein ? Parce que pour les pneus, on a déjà la maison Pirelli, rugit le libraire.

Jours de cendre

23

Le garçon acquiesça et partit en traînant les pieds, et son âme avec.

– Vous vous rendez compte ? commenta le libraire. Ce n'est pas étonnant qu'on ne trouve pas de travail, dans un pays où les gens ne prennent jamais leur retraite, même après la mort ? Voyez le Cid. C'est sans espoir.

Barceló tira sur sa pipe éteinte, scrutant de son regard perçant le livre que j'avais dans les mains.

Malgré ses manières de cabotin et tout son verbiage, il pouvait flairer une bonne prise comme le loup flaire le sang.

– Voyons, dit Barceló en feignant l'indifférence.

Qu'est-ce que vous m'apportez ?

J'adressai un regard à mon père. Celui-ci fît un signe affirmatif. Sans plus hésiter, je tendis le livre à Barceló. Le libraire le prit d'une main experte. Ses doigts de pianiste explorèrent rapidement sa texture, sa consistance, son état. Un sourire florentin aux lèvres, il repéra la page des références éditoriales et l'inspecta pendant une longue minute. Les autres l'observaient en silence, comme s'ils attendaient un miracle ou la permission de reprendre leur respiration.

– Carax. Intéressant, murmura-t-il, d'un air impénétrable.

Je tendis la main pour récupérer le livre. Barceló haussa les sourcils, mais me le rendit avec un rictus glacial.

– Où l’as-tu trouvé, gamin ?

– C'est un secret, répliquai-je, en sachant que mon père devait sourire en son for intérieur.

Barceló se renfrogna et reporta son regard sur mon père.

– Mon cher Sempere, parce que c'est vous, en raison de toute l'estime que je vous porte et en 24

L'Ombre du vent

l'honneur de la longue et profonde amitié qui nous unit comme des frères, disons deux cents pesetas et n'en parlons plus.

– C'est avec mon fils que vous devez discuter, fit remarquer mon père. Le livre est à lui.

Barceló me gratifia d'un sourire de loup.

– Qu'en dis-tu, mon mignon ? Deux cents pesetas, ce n'est pas mal pour une première vente...

Sempere, ce garçon fera son chemin dans le métier.

L'assistance eut un rire complaisant. Barceló me regarda d'un air affable en sortant son portefeuille en cuir. Il compta les deux cents pesetas qui, à l'époque, représentaient une fortune, et me les tendit. Je me bornai à refuser sans rien dire. Barceló fronça les sourcils.

– Sais-tu bien que la cupidité est un péché mortel ? Bon, trois cents pesetas, et tu t'ouvres un livret de caisse d'épargne, vu qu'à ton âge il est bon de penser à l'avenir.

Je refusai de nouveau. Barceló lança un regard courroucé à mon père à travers son monocle.

– Inutile de me demander, dit ce dernier. Je ne suis ici que pour l'accompagner.

Barceló soupira et m'observa avec attention.

– Alors, qu'est-ce que tu veux, mon enfant ?

– Ce que je veux, c'est savoir qui est Julián Carax et où je peux trouver d'autres livres de lui.

Barceló rit tout bas et remit son portefeuille dans sa poche, en reconsidérant son adversaire.

– Voyez-vous ça, un érudit ! Mais dites-moi, Sempere, qu'est-ce que vous lui donnez à bouffer, à ce garçon ? blagua-t-il.

Le libraire se pencha vers moi et, un instant, je crus distinguer dans son regard un respect qui n'y était pas un moment plus tôt.

Jours de cendre

25

– Nous allons passer un accord, me dit-il sur le ton de la confidence. Demain dimanche, dans l'après-midi, tu viendras à la bibliothèque de l'Ateneo et tu demanderas à me voir. Tu apporteras le livre pour que je puisse l'examiner à loisir, et moi je te raconterai ce que je sais sur Julián Carax. Quid proquo.

– Quid pro quoi ?

– C'est du latin, petit. Il n'y a pas de langues mortes, il n'y a que des cerveaux engourdis. En paraphrasant, ça veut dire que les affaires sont les affaires, mais que tu me plais et que je vais t'accorder une faveur.

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