Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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A 8 h 20 l'avion de Hitler décolle suivi par un deuxième appareil piloté par Schnäbele et qui emporte les différents experts allemands. La discussion, la première entre les deux dictateurs depuis la prise du pouvoir de Hitler, peut être capitale : on doit évoquer l'avenir de l'Autriche, passer en revue les problèmes posés par les rapports entre les deux partis. Surtout, dans les couloirs de la Wilhelmstrasse des réunions discrètes ont eu lieu : des émissaires envoyés par le vice-chancelier Papen, d'autres agissant pour le compte de Gœring ont expliqué que le Duce avec sa grande autorité pouvait conseiller au Führer d'en finir avec l'anarchie au sein de son parti. Des envoyés spéciaux ont gagné l'ambassade allemande à Rome ; là, les diplomates ont écouté, demandé des rendez-vous, vu leurs collègues italiens sûrs et surtout les membres du cabinet du Duce — ils ont à mots couverts parlé de Rœhm, des violences des S.A. : Hitler écouterait sûrement un conseil du Duce — Rien n'a été dit précisément mais les Allemands se sont fait comprendre, maintenant il faut attendre. Le Duce parlera-t-il et le Führer écoutera-t-il ?

Les deux avions s'élèvent lentement Immédiatement on distingue les sommets des Alpes et, fichées au fond des vallées, les petites plaques brillantes des lacs glaciaires. Au bord de l'un d'eux, le Tegernsee qu'on ne peut voir car l'avion a viré sur l'aile vers l'est, la ville de Bad Wiessee où vient d'arriver le chef d'Etat-major, le capitaine Rœhm. Peu à peu, le ciel, d'abord légèrement nuageux, se découvre et, au-delà du Brenner on aperçoit Brixen, les Dolomites. Hitler, comme il a souvent l'habitude de le faire, s'asseoit près du pilote. Il aime l'avion ; ses campagnes électorales ils les a couvertes, allant de ville en ville, dans son avion personnel. Maintenant ses visites d'inspection, il les réalise avec le même moyen, sautant ainsi en quelques heures d'une région à l'autre. Le pilote montre à Hitler le massif blanchâtre de la Marmelata, sorte de château fort naturel, puis les Alpes vénitiennes et bientôt long et sinueux ruban couché dans les teintes sombres, le Pô. Les avions allemands font deux fois le tour des lagunes, descendant chaque fois un peu plus. Des points scintillants apparaissent dans le ciel : ce sont les escadrilles italiennes qui viennent à la rencontre du Führer. Bientôt les avions survolent Murano et le Lido. A 10 heures, ils se posent sur l'aéroport de San Nicolo.

C'est le soleil d'ahord. Puis la foule des officiels italiens, puis Mussolini en grand uniforme, les diplomates, les Squadre fascistes. Le petit groupe des Allemands fait piètre figure. Hitler dans ses vêtements mal coupés paraît encore plus tassé, plus emprunté. Il marche vers Mussolini, lui serre la main avec respect. Le Duce, la poitrine bombée, condescendant, souriant, montre Venise, ruisselante de lumière, Venise dans sa beauté éclatante et séculaire et qu'un printemps léger paraît rendre encore plus étrangère au temps. L'ambassadeur d'Allemagne, von Hassel, salue le Führer, il est de ceux qui ont fait comprendre au Duce qu'il fallait inciter Hitler à remettre de l'ordre dans les rangs tumultueux de la Sturmabteilung.

Bientôt Mussolini et Hitler embarquent dans un bateau à moteur escorté d'une flottille, et les embarcations, au milieu des hululements des sirènes, des cris de la foule, s'engagent dans la lagune ; des torpilleurs où les uniformes des marins tracent des lignes blanches rendent les honneurs aux deux chefs de gouvernement. Puis c'est l'eau noirâtre du Grand Canal, les gondoles fleuries, le Palais des Doges, le Grand Hôtel où va descendre le Führer, la villa Pisani Di Stra où Hitler et Mussolini se retrouvent pour une longue conversation en tête à tête de deux heures. Le Duce a-t-il parlé de Rœhm ? Les diplomates italiens observent le Führer : « Physiquement il a l'aspect très boche, mais quelque chose dans les yeux qui exprime la profondeur de pensée », note le baron Aloisi.

Le soir de cette première visite de Hitler à l'étranger, un grand concert est donné au Palais des Doges « Décor et lustres merveilleux, raconte un diplomate, mais organisation médiocre. De plus, la foule a acclamé le Duce durant tout le concert ce qui produisait une violente cacophonie. La popularité du Duce est immence ». Le Führer, avec un sourire crispé, regarde ces démonstrations désordonnées où l'on semble l'ignorer. Vendredi 15 juin, foules délirantes autour du Führer et du Duce, 70 000 personnes sur la place San Marco, bal à l’Excelsior en l'honneur du chancelier allemand. Samedi 16 juin, au matin, c'est le départ. Le hangar où le Immelmann du Führer est rangé, est décoré aux couleurs italiennes et allemandes, la croix gammée et les faisceaux fascistes s'entremêlent les fanfares jouent puis à 7 h 50, c'est le décollage et deux heures plus tard, les deux avions allemands atterrissent sur l'aéroport de Munich-Oberwiesenfeld. Ici aussi des fanfares, le Deutschland über alles et comme à l'habitude la Badenweilermarsch, la marche préférée de Hitler.

Le Führer semble fatigué, nerveux, un peu déçu : les cris allaient vers le Duce, seigneur tout-puissant d'un pays en ordre. Lui, il n'est apparu que comme un comparse, encore mal assuré. Les conseils de Mussolini — car le Duce a parlé — l'ont irrité. Maintenant, cependant que la voiture roule vers Munich sur la large route au milieu des prés, Hitler sait qu'il retrouve avec l'Allemagne toutes les questions en suspens. Et il sait aussi qu'on le guette.

A Berlin, Heydrich communique déjà à Gœring que le Duce a effectivement dit au Führer qu'il lui fallait rétablir l'ordre sur tout le parti, sur les S.A. Le Duce a évoqué son exemple personnel, les années 24. Alors il a su faire plier les anciens squadristi. L'ordre dans un Etat totalitaire est nécessaire, l'ordre et l'obéissance de tous au Chef. Comment Hitler a-t-il reçu cette nouvelle pression ?

Dans à peine deux semaines les S.A. vont partir pour leur long congé d'un mois. Il faudrait frapper avant Hitler se décidera-t-il à temps ?

3

SAMEDI 30 JUIN 1934 Route de Godesberg à Bonn-Hangelar.

1 heure 30 (dimanche 17 juin 1934)

AGIR VITE

Samedi 30 juin, 1 h. 30. Ce sont déjà les premières maisons de Bonn : les phares éclairent des volets clos et des arbres dont les branches légèrement inclinées par le vent se dessinent sur les murs de ces habitations cossues, villas résidentielles situées loin des fumées de la Ruhr. Les deux motocyclistes ont attendu les voitures à l'entrée de la ville et maintenant qu'elles apparaissent ils démarrent, faisant résonner leurs moteurs dans les rues des quartiers périphériques désertes comme celles d'un village. L'aéroport de Bonn-Hangelar n'est plus qu'à quelques minutes de voiture : à chaque tour de roue le choix de Hitler devient de plus en plus l'inéluctable destin de cette ville, de ce pays qui, profondément, reposent dans cette courte et légère dernière nuit de juin.

Au bord du lac de Tegernsee, l'air est plus vif que dans la vallée du Rhin. Des voitures officielles viennent de quitter la pension Hanselbauer où, comme chaque soir, il y a eu des réunions, des chants. Les chefs S.A. ont bu gaiement. La nuit maintenant est tranquille et déjà sa zone sombre semble être dépassée. L'obscurité doit régresser peu à peu, la dernière section de la garde personnelle de Rœhm qui a veillé jusqu'au départ des convives embarque dans le camion bâché. Le chef d'Etat-major Ernst Rœhm n'a plus rien à craindre de cette nuit qui n'a plus que quelques heures à durer. Bad Wiessee est calme. Seul le bruit du camion qui s'éloigne couvre le froissement du vent et des vagues.

Les voitures ont contourné Bonn par le nord, évitant le centre, abandonnant les bords du Rhin ; passant devant l'ancien château des Electeurs dont l'ombre lourde et massive semble accrocher la nuit ; droit devant, la Poppelsdorfer Allée s'enfonce dans la ville et l'on distingue malgré le faible éclairage les quatre rangées de marronniers d'Inde qui la bordent Les chauffeurs ont ralenti, mais à nouveau ils accélèrent... parce qu'il faut faire vite, parce que le Führer a hâte de rejoindre l'avion qui attend, hâte d'en finir avec ce mois, hâte d'en finir avec les hésitations qui, après son retour de Venise, n'ont pas cessé de le hanter.

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