Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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Dans le grand amphithéâtre de l'université de Marburg, tout le monde est debout quand Franz von Papen pénètre en cette fin de matinée du dimanche 17 juin. Pas une place n'est libre sur les gradins. Dispersés, isolés, on remarque à peine des hommes en chemise brune, un brassard nazi sur la manche ; peu nombreux, ils paraissent perdus au milieu de ces étudiants, de ces professeurs en toge. Papen toussote à plusieurs reprises puis, dans le silence le plus absolu, commence sa lecture :

« Il paraît, dit-il, que mon rôle dans les événements de Prusse et dans la formation du gouvernement actuel a été extrêmement important Si important par ses effets sur l'évolution de l'Allemagne qu'il m'oblige à juger cette situation plus sévèrement, avec un sens critique plus aigu que la plupart de nos compatriotes ».

Pas un murmure : l'attention se durcit. Papen continue plus lentement, adressant les louanges au nouveau régime puis, une phrase vient : « Convaincu de la nécessité d'une régénération de la vie publique, je faillirais à mon double devoir de citoyen et d'homme d'Etat en taisant les choses qu'à présent il faut dire. » Et les critiques contre les méthodes nazies déferlent alors d'autant plus inattendues que depuis deux ans le pays est assommé sous la propagande, que toutes les plumes et toutes les voix sont serves et que Franz von Papen est le vice-chancelier de ce gouvernement qu'il critique.

« Le ministre de la Propagande (il s'agit de Goebbels) semble enchanté, poursuit Papen, par l'uniformité et la docilité de la presse. Il oublie qu'une presse digne de ce nom doit justement signaler les injustices, les erreurs, les abus ».

« Tout d'abord, racontera Papen, professeurs et étudiants parurent frappés de stupeur. En silence, ils m'écoutèrent énumérer mes accusations, mais je sentis que je les tenais par ma liberté de langage. »

Et Papen continue : le pays se trouve à la croisée des chemins. Dans cette université de Marburg si proche des souvenirs de la Réforme, dans cette ville où vint Luther, il parle des principes chrétiens, « assise de la nation depuis des siècles ». Ces phrases, celles de Jung, éclatent dans l'amphithéâtre comme l'expression enfin libérée de ce que pensent les intellectuels allemands, même les plus conservateurs, depuis l'année 1933 quand d'autodafés en persécutions le pays a commencé de sombrer dans le silence et les acclamations rythmées qui marquent toujours la montée du fanatisme.

« Si nous trahissons nos traditions, si nous ignorons les leçons de notre longue histoire et oublions de tenir compte des obligations qui découlent de notre position européenne, nous aurons perdu la plus belle, la plus magnifique occasion que nous offre ce siècle... Dans un univers en pleine évolution, acceptons les responsabilités que nous impose notre conscience ».

La conclusion, naturellement, n'est pas précise mais elle soulève la salle. « Le tonnerre d'applaudissements qui salua ma péroraison, noyant complètement les protestations furieuses de quelques nazis, parut exprimer l'âme du peuple allemand » écrira Papen. Tschirschky s'incline devant lui, des professeurs lui serrent la main cérémonieusement mais avec chaleur. Papen sourit, il n'a pas encore eu le temps d'avoir peur. « J'éprouvais un immense soulagement, note-t-il. J'avais enfin déchargé ma conscience ».

Cependant que Papen est très entouré et qu'il commence à mesurer le sens que va prendre inéluctablement son discours, ce discours qu'il voulait atténuer, les communications téléphoniques se multiplient entre Marburg et les services officiels à Berlin. Goebbels est un des premiers prévenus. Il a été personnellement attaqué par le vice-chancelier : n'est-ce pas l'offensive des conservateurs que beaucoup parmi les nazis craignent ? Immédiatement Goebbels prend ses dispositions : la diffusion par radio du discours de Papen qui avait été prévue pour la soirée est interdite. Des journalistes qui, à Marburg, s'apprêtent à transmettre le texte du discours sont interpellés et invités à ne rien communiquer à leurs rédactions, dans la journée du lendemain des exemplaires de quotidiens seront même saisis. Seule la Frankfurter Zeitung eut le temps de publier quelques extraits dans son édition de l'après-midi. Or, cette censure s'applique au vice-chancelier du Reich. Pourtant autour de Jung, les collaborateurs de Papen à la vice-chancellerie s'emploient à briser le cercle de silence dans lequel Goebbels veut enfermer l'Allemagne. Déjà des textes sont partis pour l'étranger. Les presses du journal Germania en impriment des versions intégrales qui sont remises aux représentants diplomatiques et aux correspondants de la presse étrangère. « Nous expédiâmes également, écrit Papen, un grand nombre d'exemplaires par la poste, à nos amis en Allemagne même ». Mais la vice-chancellerie est surveillée nuit et jour par les agents de la Gestapo. Heydrich qui soupçonnait l'initiative de Jung et de Papen a d'ailleurs été l'un des premiers avertis.

Au 8, Prinz-Albrecht-Strasse, l'après-midi du dimanche 17 juin est un après-midi de travail intense. Les réunions se succèdent, les communications téléphoniques avec Marburg, avec le palais présidentiel de Gœring, encombrent le standard. Heydrich donne l'ordre de saisir toute correspondance suspecte qui émanerait des services de la vice-chancellerie et qui aurait pour but de permettre la diffusion du discours de Marburg. Dans les bureaux postaux les agents du S.D. et de la Gestapo donnent leurs consignes et elles sont efficaces. « Je devais apprendre par la suite, raconte Papen, que la Gestapo avait réussi à intercepter la plupart de ces lettres » contenant la version intégrale du discours.

LA REPONSE DE HITLER.

Heydrich dont les informateurs à la vice-chancellerie se sont montrés bien renseignés dès le début de la semaine, a averti Hitler qui réside toujours à Munich depuis son retour d'Italie. Le Führer a peut-être alors pris la décision de se rendre à Géra pour faire pièce au discours de Papen et à ce que l'on pouvait en attendre. A 8 h 15, Hitler est arrivé sur l'aéroport de Munich. Mêmes cérémonies, mêmes hommes, mais un avion différent, le D. 260, réservé aux déplacements intérieurs, attend le Führer. La météo du dimanche 17 juin est bonne entre Munich et Leipzig, quelques bancs nuageux mais à faible altitude au-dessus des Erzgebirge. A 8 h 25, l'avion décolle et à 10h 15 il se pose sur l'aéroport de Leipzig. L'avion : c'est cela la nouvelle arme du Führer. Dans ce petit pays qu'est finalement l'Allemagne, le Führer peut être partout en à peine deux heures : ses adversaires l'oublient souvent.

Une voiture attend le Fuhrer sur l'aéroport de Leipzig : Il est tôt, à peine 10 h 30, quand Hitler traverse la grande cité industrielle et commerçante. Il n'y a presque personne dans les rues. Les travailleurs, le dimanche matin, restent chez eux. Par la vallée de l’Elster, les voitures s'enfoncent vers le sud, vers Géra, ses usines textiles et métallurgiques. Depuis les premières heures de la matinée, des cars ont conduit les formations de la S.A., de la S.S., des organisations de jeunesse vers la petite ville. Des milliers de personnes sont arrivées emplissant les rues de leurs chants, de leurs groupes joyeux qui déambulent en attendant l'heure des rassemblements. Sur les murs des maisons grises caractéristiques de cette région industrielle pendent les longues oriflammes du régime. Elles flottent, soulevées, gonflées par le vent printanier. A Géra, quand la voiture du Führer apparaît et s'arrête devant l'hôtel Victoria, situé près de la gare, les acclamations éclatent. Sauckel, le Gauleiter de Thuringe, accueille le Führer qui, après avoir salué la foule, entre dans l'hôtel où il va parler aux cadres du Parti. A 13 heures, Hitler apparaît à nouveau cependant que commence le défilé, grandiose pour une petite ville comme Géra. Goebbels, Ley sont là aux côtés du Führer. Ici, il y a quelques années, les « rouges » tenaient la rue, ici — et dans la région — on votait social-démocrate, ici, les S.A. ont subi de dures pertes dans des affrontements avec les ouvriers organisés et farouches. Mais maintenant — au moment où à Marburg Franz von Papen est félicité par le corps professoral et applaudi par les étudiants — maintenant ici, s'avancent avec à leur tête Sauckel, et sur neuf rangs, S.A., S.S., Hitler-Jugend, R.A.D. Motor-S.A. : 20 000 hommes représentant les organisations paramilitaires du Parti.

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