Max Gallo - Caïn et Abel
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Il lisait ces débuts du xxie siècle dans le miroir de l’Apocalypse de Jean. Et ce mégalomane, ce père coupable et complaisant s’imaginait écrivant un texte dont l’écho serait aussi grand que celui que l’Évangéliste avait dicté dans la grotte de Patmos !
Paul Déméter ne vivait-il pas à Patmos comme Jean y avait vécu ?
J’ai éteint l’ordinateur et suis resté assis bras croisés, aussi égaré qu’un errant amnésique qui ne sait où il se trouve ni où il va, ni même qui il est.
J’ai laissé couler le temps.
Peu après – une heure, un jour ? –, Vassilikos a fait irruption dans la bergerie.
49
Il s’est assis en face de moi, de l’autre côté de la table.
Il souriait avec condescendance et j’ai eu l’impression d’être une proie qu’il flairait.
Il se passait la main dans les cheveux, puis, du bout des doigts, se caressait la joue. Il a fouillé dans ses poches, en a sorti un étui à cigares, me l’a tendu. Je l’ai repoussé.
Il a plissé les paupières et sa mimique était pleine de commisération, de mépris.
Il s’est mis à fumer et l’âcre odeur de ce cigare italien, un toscan, m’a donné la nausée.
Il s’est levé, a fait le tour de la grande pièce, puis s’est arrêté devant le portrait de Marie.
« C’est fini, mon cher Di Pasquale. Fini », a-t-il dit.
Il est revenu s’asseoir et, en passant près de moi, m’a tapoté l’épaule. J’ai sursauté, me suis écarté.
« Je les ai tous retrouvés », a-t-il repris.
Il a posé devant lui quelques feuillets couverts de notes.
Vangelis Natakis, Vincent Boyon, Louis Veraghen avaient été interrogés à Athènes.
La police surveillait Natakis, un agitateur, étudiant à l’École polytechnique d’Athènes. On l’avait arrêté pendant les émeutes et il avait aussitôt livré l’adresse des autres : Boyon, Veraghen, mais aussi Moralès, Wessermann et Rosa Berelowicz.
« C’est toujours plus simple qu’on n’imagine », a ajouté Vassilikos.
Il s’est balancé sur sa chaise.
« Nos mythologies ne sont que de sordides affaires d’adultère, de jalousie, des faits divers familiaux racontés par des phraseurs. Si vous arrachez du récit les fioritures, il reste la rivalité d’un fils et d’un père, l’attitude ambiguë d’une mère, celle d’une épouse que l’on tente de séduire en profitant de l’absence du mari. »
Il s’est interrompu et j’ai fini par accepter l’un de ses cigares, secs, âpres. Avoir la gorge, les gencives, les lèvres irritées m’a fait oublier la colère qui montait en moi.
Mieux valait mâchonner un toscan que marteler à coups de poing le visage de Vassilikos.
Il a tendu le bras, montrant le portrait de Marie. Puis ce fat, ce pauvre con m’a expliqué sentencieusement que Paul Déméter n’avait tout simplement pas supporté la mort de sa fille, dont il s’accusait d’être responsable.
J’ai eu envie de le foutre dehors, de lui hurler que j’avais compris cela avant même de lire une ligne du professeur. Mais la bêtise, la prétention, la vanité du Grec m’accablaient, et je l’ai laissé poursuivre.
Déméter avait donc confié à ses étudiants et à Veraghen qu’il était décidé à mettre fin à ses jours. Et, en effet, il avait répété les gestes de sa fille, se tailladant les poignets, puis écrivant avec son sang le nom de ses « témoins » sur le mur de la chapelle, de part et d’autre de l’autel.
Puis il s’était traîné jusqu’à cette niche, ce cercueil de pierre ouvert dans le mur du monastère Haghios Ioannis Théologos. Là, il s’était tranché la gorge et les étudiants n’avaient pu l’en empêcher.
« Mise en scène macabre, a conclu Vassilikos. Mais les dépositions des témoins sont identiques. Il n’y a pas place pour le doute. L’affaire est bouclée. Suicide d’un père, scénario conçu par un homme qui veut échapper à la banalité. Cher Di Pasquale, il faut toujours se méfier des écrivains, des professeurs : tous mégalomanes ! Jusqu’à ce qu’on les interroge vigoureusement, les témoins n’ont pas voulu contredire la dernière œuvre de votre Déméter. Ils ont respecté son ultime volonté de disparaître dans l’éclat d’un grand crime symbolique et mystérieux. »
Vassilikos s’est approché, a posé ses mains sur mes épaules et je l’ai laissé faire, tant sa morgue m’écrasait.
« Vous aussi, Di Pasquale, comme ces étudiants et ce Veraghen, vous rêviez de participer à un événement extraordinaire : le crime de Patmos ! Votre incendie de Rome ! »
Je me suis levé, l’ai repoussé.
« Et Claudia Romano ? » ai-je demandé.
Vassilikos a fait la moue, haussé les épaules. Il a enfin concédé qu’il n’avait pas retrouvé ce septième témoin.
« Vous n’allez pas m’emmerder avec celle-là ! a-t-il ronchonné.
– Le septième sceau, le septième sceau ! » ai-je murmuré.
50
J’ai brisé le septième sceau.
« Et j’ai vu les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et on leur a donné sept trompettes », écrit Jean dans l’Apocalypse. Chaque nuit, durant plus d’une année, « sept tonnerres ont fait parler leurs voix ».
Et, dans le verset 7 du chapitre VIII, Jean l’Apôtre exprime ce que nuit après nuit j’ai ressenti :
« Ç’a été de la grêle et du feu mêlés de sang et jetés sur la terre, et le tiers de la terre a brûlé, le tiers des arbres ont brûlé, toute herbe verte a brûlé. »
Tel fut mon cauchemar quotidien.
C’est moi qui étais enseveli dans le petit cimetière de Patmos, là où avait été inhumé Déméter.
Il avait légué sa bergerie à la communauté monastique de Haghios Ioannis Théologos, et Monseigneur Skiathos avait accepté que le corps du suicidé repose entre les vieilles dalles, parmi les herbes folles.
Je devenais fou. Je grattais furieusement le couvercle du cercueil et me réveillais en sursaut, étouffé par la Bête qui me maintenait enseveli.
Je hurlais. J’étais devenu Paul Déméter. J’étais son double, sa réincarnation, son cadavre.
J’ai entrepris de coucher noir sur blanc ce que je ressentais, et d’abord ce que chaque nuit me donnait à voir :
« L’ange a pris l’encensoir, il l’a empli du feu de l’autel et l’a jeté sur la terre, et ç’a été des tonnerres, des voix, des éclairs et une secousse.
« Une grande étoile ardente comme une torche est tombée du ciel. »
Je réécrivais ce que Déméter lui-même avait écrit et concluais chaque page, chaque nuit, par ces lignes :
« Je dois accomplir les gestes que ma fille Marie a eu le courage de faire.
« Telle est ma seule espérance.
« Voici mes poignets, voici ma gorge.
« Mort, tends-moi ta faux, ta lame aiguisée !
« Et que mon sang coule ! »
L’idée d’aller à la rencontre de la Mort, de la devancer, de la contraindre à me frapper afin d’échapper à l’angoisse de l’attente, de choisir, moi, homme libre, le moment, m’a obsédé.
C’est alors que j’ai pris la décision de retourner à Patmos. Il m’a suffi de quelques heures pour justifier et organiser mon départ : médecin, congé maladie, agence de voyages, sac contenant vêtements et livres, et, après tant de jours et de nuits d’angoisse et d’insomnie, la paix en moi.
J’étais en route pour la fin du voyage.
Paul Déméter avait dû éprouver ce même sentiment de libération, quand la décision est prise, qu’il ne suffit plus que d’accomplir quelques gestes pour que le rideau tombe.
Puis je suis entré dans le hall de l’hôtel Xénia, à Skala.
J’ai vu cette jeune femme dont les cheveux noirs, mi-longs, tombaient sur l’épaule droite, et j’ai su aussitôt qu’il s’agissait de Claudia Romano.
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