Max Gallo - Caïn et Abel

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Je l’ai ouvert au hasard :

« Première lettre de Paul aux Corinthiens », ai-je dit.

Veraghen a secoué la tête, puis, d’un geste las, m’a invité à commencer.

J’ai lu à voix basse :

« Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur ; eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.

« J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.

« J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu et toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.

« J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.

« L’amour prend patience… il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout ; l’amour ne passera jamais. »

C’est Claudia Romano qui s’est levée la première et s’en est allée.

J’ai refermé le livre.

44

Apocalypse et Espérance

VI

« Quand il a ouvert le cinquième sceau, j’ai vu sous l’autel les âmes de ceux qui ont été égorgés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils portaient. »

Apocalypse de Jean, VI, 9.

Enfin seul !

Leur bruyante gaieté m’oppressait et, quand ils ont décidé de se rendre au grand bal de l’Assomption, organisé comme chaque année sur le quai principal du port de Skala, j’ai éprouvé un sentiment de délivrance.

Aucun n’a essayé de me convaincre de les accompagner.

Seule Claudia Romano, la tête penchée, les cheveux couvrant son épaule droite, m’a regardé avec insistance. Peut-être voulait-elle m’inciter à me joindre à eux ? Mais Vangelis Natakis lui a pris la main et l’a entraînée.

N’est resté autour de moi que le silence, que déchiraient parfois quelques notes aiguës portées par la brise de mer.

J’ai marché jusqu’à cette terrasse plantée de citronniers d’où l’on aperçoit les maisons cubiques de Skala collées les unes contre les autres.

J’ai vu les guirlandes multicolores. Je les ai imaginées tendues entre la façade de l’hôtel Xénia et les mâts qu’on avait dressés près des estrades.

On dansait sous le chapiteau. On célébrait la Vierge Marie enlevée, montée au ciel.

Ma fille Marie, ma décharnée, avait elle aussi été emportée, mais dans quel Enfer, dans quel étang de soufre et de feu ?

J’ai quitté la terrasse odorante et, à chaque pas qui me rapprochait du petit cimetière vers lequel, sans l’avoir décidé, je me dirigeais, la souffrance et le désespoir m’ont de nouveau étreint.

Ce n’étaient plus les rires et les voix qui m’accablaient, mais ce silence dont j’avais souhaité la venue et qui maintenant m’étouffait.

Hélas, j’étais seul.

Je me suis assis sur l’une des tombes ensevelies sous les herbes emmêlées.

Je me suis souvenu du verset 9 du chapitre VI de l’Apocalypse de Jean.

Marie était-elle une « des âmes de ceux qui ont été égorgés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils portaient » ?

J’ai prié pour qu’elle l’ait été, que la lame qu’elle avait tournée contre elle n’ait point été celle du sacrilège, mais du sacrifice.

J’ai pensé une nouvelle fois que l’unique manière de vivre la mort était de l’offrir en sacrifice, d’en accepter le mystère et d’espérer la résurrection, cette communion de tous les corps, de toutes les âmes.

Je me suis levé et j’ai déambulé entre les tombes.

Comment ne pas se sentir lié à cette semence humaine, à toutes les espérances englouties ?

Pouvait-on admettre qu’elles aient été anéanties, que leurs prières et leurs amours aient été vains ?

J’entre dans la grande pièce de la bergerie.

Je pose le livre devant moi. Je sens le regard de Marie qui me transperce.

Je lis à haute et lente voix :

« Et j’ai vu quand il a ouvert le sixième sceau, et ç’a été une grande secousse, le soleil a été noir comme un sac de crin, la lune entière a été comme du sang.

« Les étoiles du ciel sont tombées sur cette terre comme un figuier secoué de grand vent jette ses figues vertes. »

Je ferme les yeux, pose ma tête sur le livre comme un homme qui attend le coup qui va trancher sa nuque, et qui s’offre en sacrifice pour racheter son crime.

« Car il est venu, le grand jour de la colère, et qui peut tenir debout ? »

45

Apocalypse et Espérance

VII

« Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif et jamais plus le soleil ne les frappera, ni aucune brûlure. »

Apocalypse de Jean, VII, 16.

Je reste immobile, la nuque offerte.

Mais il me semble que l’énorme vague noire s’est figée. Elle était prête à déferler, mais tout dans l’univers s’est arrêté. Le glaive est brandi, mais ne s’abat pas.

La mort attend, mais je ne suis pas prêt à l’accueillir.

Je n’ai pas le courage du sacrifice, je ne peux retourner la lame contre moi.

J’espère encore que Dieu acceptera ma lâcheté, qu’Il usera de Sa compassion pour que la mort me saisisse par surprise, que je meure vivant, d’une pierre tombée alors que je longe la falaise.

Ou bien que, dans mon sommeil, ma tête explose, mon cœur se fende, mon sang me noie, en sorte que je glisse de l’inconscience à la mort.

J’attends.

C’est un moment de répit, un ultime sursis pour moi, pour tous les hommes, pour l’univers.

La Bête n’est pas lâchée.

Le septième sceau n’est pas brisé.

Je ne suis pas livré, précipité dans les flammes. L’homme peut se sauver s’il entend les paroles que Jean a retranscrites dans l’Apocalypse :

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et dînerai avec lui, et lui avec moi…

« Ne nuisez pas à la terre ni à la mer ni aux arbres tant que nous n’aurons pas scellé au front les esclaves de notre Dieu. »

J’ouvre la porte. La lune est couleur de sang.

Je ne sais qui j’attends alors que, je le pressens, le répit qui m’est accordé, qui a été concédé aux hommes, est sur le point de s’achever.

Il faudrait que les hommes se réconcilient et se partagent entre la terre et l’eau.

Il faudrait que plus personne, du haut de son intérêt, de sa foi, de sa haine, ne désigne le peuple qu’il faut exterminer.

Il faudrait que les plus pauvres des enfants soient accueillis comme s’ils étaient des rois mages.

Il faudrait que Caïn ne tue pas Abel.

Il faudrait que la chair devienne esprit.

Je reste sur le seuil.

Je sais qui j’attends, qui j’espère.

Mais Claudia n’est pas venue.

J’ai abandonné Marie, ma fille, et elle est morte.

46

Apocalypse et Espérance

VIII

« Et j’ai vu et entendu un aigle voler au zénith et dire à grande voix : “Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre !” »

Apocalypse de Jean, VIII, 13.

Maintenant, c’est l’orage.

La pluie crépite contre les vitres, martèle les tuiles.

Le vent s’infiltre en hurlant, donne des coups de boutoir contre la porte.

J’ai l’impression qu’il a la force de soulever et de renverser la bergerie.

Je m’accroche au rebord de la table, devant l’écran noir de l’ordinateur.

Le septième sceau a été brisé. Le sursis est achevé.

L’instant est proche. L’heure, venue.

J’ouvre le livre. Je ne peux lire dans l’obscurité, mais je me souviens de ce qu’écrit Jean au chapitre VIII de l’Apocalypse.

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