Max Gallo - Le pacte des assassins
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Mais, me dit-elle, il faut se détourner d’hommes comme Berger. Ce sont des sables mouvants. On croit marcher sur un sol ferme, et, subitement, on s’enfonce, ils vous engloutissent.
C’est pour cela qu’elle n’a jamais voulu lire les Mémoires de son père, qu’il a terminés peu avant sa mort en janvier 1944. Elle devine qu’ils sont pleins d’hommes pareils à Berger, et d’Alfred Berger lui-même. À quoi bon les lire ? Elle préfère le souvenir de son père à l’évocation de ses activités politiques qui lui ont coûté la vie et qui sont aussi à l’origine de la mort de son fils, le frère d’Isabelle, Henri.
— À quoi bon ?, a-t-elle répété. N’avons-nous pas tout appris, au camp, de ce dont les hommes sont capables ? Avons-nous besoin de nouvelles preuves de leurs turpitudes et de leur cruauté, ou de leur générosité et de leur héroïsme ? Tout n’est-il pas dit depuis les premiers temps sur l’entremêlement du Bien et du Mal, sur la vie d’Abel et de Caïn ! »
Je n’ai assurément pas la sagesse d’Isabelle Ripert.
Et je n’ai eu de cesse de lire les Mémoires de maître François Ripert, l’avocat d’Alfred Berger dans les années 1920.
21.
J’ai donc rencontré Isabelle Ripert.
Elle était assise dans un grand fauteuil noir, les mains cramponnées aux accoudoirs, la nuque raide, le dos droit, les jambes enveloppées dans un plaid.
Elle ne pouvait plus se mouvoir, le corps déjà serré par la poigne de la mort.
Mais, dans son visage exsangue, creusé et griffé par les douleurs, les yeux étincelaient de vie et de volonté.
Il émanait d’elle une énergie semblable à celle qu’irradiait Julia Garelli-Knepper.
En me souvenant de Julia, déjà morte depuis une douzaine d’années, j’ai eu l’impression qu’Isabelle Ripert était sa sœur cadette.
Aussi intraitable et déterminée qu’elle.
Elle s’est mise à parler d’une voix limpide, me racontant qu’elle devait d’avoir survécu à la déportation au camp de Ravensbrück à l’intrépide, l’inconscient courage de Julia qui avait osé plusieurs fois défier les SS, les kapos, obtenir qu’elle fut admise à l’infirmerie, puis, quand le commandant du camp avait décidé d’exécuter toutes les prisonnières malades parce qu’il fallait évacuer Ravensbrück, Julia avait réussi à l’arracher à la mort, à la cacher dans un baraquement, puis à la soutenir durant cette marche de plusieurs jours au long de laquelle les SS tuaient toutes celles qui s’arrêtaient. Puis, un « beau jour », les nazis avaient disparu et les Soviétiques étaient arrivés.
— Nous avons été sauvées, libérées par l’Armée rouge, a conclu Isabelle Ripert.
Elle a souri, fermant à demi les yeux comme pour mieux revivre ce moment où les déportées avaient compris qu’elles avaient échappé à l’enfer, même si la mort allait encore poursuivre son œuvre, agrippée à ces silhouettes dont les os perçaient la peau.
Isabelle Ripert a ajouté d’une voix déterminée :
— J’ai survécu grâce à Julia – de nouveau elle a souri – et à Staline !
D’une mimique elle m’a défié du regard puis, avant que je puisse proférer un mot, elle a commencé à raconter qu’elle n’avait jamais voulu oublier cette journée-là, ce « beau jour », quand les soldats de l’Armée rouge, ceux-là mêmes qui avaient déjà renversé les barbelés de Treblinka et d’Auschwitz, avaient tenté de les soigner, de les nourrir – et elle les avait vu pleurer.
Cependant, elle connaissait le destin de Julia.
Dans les baraquements, ou bien marchant côte à côte entre les aboiements des kapos et des chiens, elles avaient eu le temps d’échanger les récits de leurs vies.
Julia lui avait confié que si les SS ne la tuaient pas, les agents des « Organes », les hommes du NKVD le feraient, car les uns valaient les autres. Elle avait répété la prophétie de l’un de ses camarades tués depuis lors, Thaddeus Rosenwald : « Nous n’avons en réserve que deux possibilités d’avenir : ou bien nos ennemis nous pendront, ou bien les nôtres nous fusilleront. »
Julia avait donc fui les Russes et Isabelle Ripert ne l’avait retrouvée qu’à Paris, en 1949, au moment du procès intenté par Victor Kravchenko à l’hebdomadaire communiste Les Lettres françaises.
— Elle était le témoin de Kravchenko, raconte Isabelle, et moi j’étais dans l’autre camp, mais, le soir, nous nous retrouvions ici, nous restions assises l’une en face de l’autre, nous tenant les mains comme autrefois, dans le baraquement, quand nous puisions l’une en l’autre l’énergie de survivre, quand cette fraternité qui unissait nos mains était notre seule source d’espoir.
« Après, le lendemain, Julia me quittait et s’en allait assister à l’audience, et moi je recevais Alfred Berger qui me mettait en garde contre elle. Il prétendait que les services de renseignement américains avaient recruté Julia, tout comme ils payaient Kravchenko, et il me répétait que moi, fille de maître François Ripert, sœur de Henri Ripert, deux héros communistes, moi, la déportée de Ravensbrück, celle que l’Armée rouge avait libérée, ne pouvait pas trahir les siens, “les nôtres”.
Isabelle Ripert avait flanqué Alfred Berger à la porte.
— En ce temps-là, je marchais, j’étais capable de me battre, de frapper, et Berger n’est plus jamais revenu.
Tout à coup, elle a fermé les yeux, s’est tue un long moment et j’ai été aussi ému que lorsque j’avais rencontré pour la première fois Julia Garelli-Knepper. Ces deux femmes-là, les bourreaux qui s’étaient acharnés sur elles pour les briser n’avaient réussi qu’à les rendre aussi résistantes que du métal forgé.
J’ai prononcé quelques mots, expliquant quelles tâches m’avait confiées Julia Garelli et comment, depuis sa mort, je m’en étais acquitté. Mais, au point où j’en étais parvenu, il me fallait…
Isabelle Ripert m’a interrompu :
— Que voulez-vous ?, m’a-t-elle demandé d’une voix plus grave, dure, chargée de défiance.
Avant que j’aie pu lui répondre, elle a continué à parler, les yeux toujours clos.
Elle avait vu à Ravensbrück des femmes généreuses, des communistes allemandes qui avaient résisté à la torture, et qui, brusquement, après quelques jours de camp, devenaient les servantes des assassins, endossaient l’uniforme des kapos, frappaient les déportées à coups de nerf de bœuf, les tuaient en martelant leurs corps avec les talons de leurs bottes.
— J’ai vu ce qu’on peut faire de l’homme, et comment, pour sauver sa peau, pour un morceau de pain, une louche de soupe, on oublie l’idéal et on redevient barbare. Mais quoi ! Faudrait-il ne plus espérer ?
Ç’a été presque un cri.
Elle n’a pas renoncé à l’idéal, a-t-elle repris, et rien ne pourrait l’y contraindre. On aurait beau lui présenter toutes les preuves, elle n’avait nul besoin de les examiner. Elle les connaissait et ne les contestait pas. Elle savait bien que Julia ne lui avait pas menti, que ce qu’elle racontait de l’arrestation et de la disparition de Heinz Knepper, de celles de Thaddeus Rosenwald, de la vie dans le camp de Karaganda, au milieu des steppes, aux confins de la Chine, était vrai !
Mais qu’est-ce que cela changeait à l’espoir de justice, à cette volonté qui s’était incarnée dans le dévouement, le sacrifice de millions d’hommes ?
Elle a rouvert les yeux et a évoqué la vie de son frère Henri, étudiant en philosophie, manifestant avec une poignée d’autres étudiants, parmi eux beaucoup de communistes, le 11 novembre 1940, sur les Champs-Élysées, et essayant d’atteindre l’Arc de triomphe. C’était plusieurs mois avant l’entrée en guerre de l’URSS, en juin 1941. En 1942, on avait arrêté Henri qui venait d’être reçu à l’agrégation de philosophie, et sans doute l’avait-on tant torturé qu’on ne l’avait plus jamais revu, pas même dans le couloir d’une prison. Abattu alors qu’il tentait de s’évader, avaient expliqué les autorités allemandes.
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