Max Gallo - Le pacte des assassins
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Cap sur Toulon ! Et hourras de l’équipage pour Berger, le mutin ! »
Il est né en ces années-là, dans les geôles des arsenaux de Bizerte ou de Toulon, quand il faut tuer les heures et qu’il découvre ainsi la lecture, lisant et relisant La Mère, les yeux brouillés de larmes, puis passant de Gorki à Lénine, s’efforçant de comprendre l’impérialisme, annotant les livres qu’un avocat nommé par le Parti, maître François Ripert, lui apporte et que souvent la prévôté maritime confisque.
Alfred Berger proteste, apprend à s’exprimer, à lutter mot à mot, à jouir de la victoire remportée : ce livre qu’il pose sur ses genoux et qu’il caresse, paumes ouvertes.
Là est le savoir, là est la révolte, le moyen de naître vraiment.
On l’oublie malgré les campagnes que mène L’Humanité : « Liberté pour Alfred Berger ! » Il ne se lasse pas de contempler son nom, sa photo en première page du journal. Il est vraiment Alfred Berger, il ne s’agit plus d’un prénom et d’un nom d’emprunt, mais des siens, seulement des siens.
Et les dieux veillent sur lui.
L’amirauté et le gouvernement préfèrent ne pas le juger, donc ne pas le condamner, le garder jusqu’à la fin de son engagement, matelot qui traîne dans l’arsenal, qui n’a droit à aucune permission, consigné comme il l’a été à l’orphelinat de Carpentras.
Mais il n’est plus l’orphelin Alfred Berger.
Quand, enfin, un matin à l’aube, on le libère et qu’il pose son « sac à terre » devant l’entrée du 5 edépôt des équipages de la flotte, à Toulon, maître François Ripert est là qui l’attend, lui donne l’accolade, et tout à coup surgissent des dizaines de camarades scandant son nom : « Alfred Berger ! Alfred Berger ! »
On l’embrasse. On trinque. On l’héberge. On le gave. De jeunes femmes se pendent à son cou. Il est le mutin de la mer Noire, le héros du prolétariat révolutionnaire.
On le pousse à la tribune. Les murs de la salle enfumée sont couverts de calicots rouges. On crie « Vive les Soviets ! », puis c’est le silence et il lui suffit de laisser jaillir de sa poitrine les mots de la souffrance et de la colère accumulées depuis qu’on l’a déposé sur le seuil d’une bergerie, les mots de la révolution qu’il a appris en prison, dans les livres.
On l’applaudit, on l’acclame. On chante L’Internationale.
« Du passé, faisons table rase ! »
Ce refrain, il l’entonne à pleine voix.
Il a pour la première fois l’impression que tout est en ordre dans son corps et dans sa tête, qu’il est en harmonie avec le monde.
Il devient un « dirigeant », un « permanent », un « révolutionnaire professionnel ».
Il connaît les « planques » où l’on se terre pour échapper à la police. Il partage les secrets de la révolution. Il rencontre un envoyé de l’Internationale, un « bourgeois » coiffé d’un feutre à larges bords, serré dans un manteau au col de fourrure. Ses mains gantées lui tendent des liasses de billets. Longtemps Alfred Berger ignorera le nom de cet émissaire, jusqu’au jour où, en signe de confiance, on lui apprendra qu’il s’agit d’un camarade belge, Samuel Stern, un richissime diamantaire rallié à la cause révolutionnaire.
Alfred Berger est entré dans le cercle restreint de ceux qui sont désignés pour se rendre à Moscou. Il rencontre Jacques Miot et Jacques Duclos, Maurice Thorez, Boris Serguine, et à nouveau l’avocat François Ripert.
Puis c’est son tour de traverser l’Europe, de représenter les camarades français au secrétariat du Komintern.
Lorsqu’il entre et sort de l’hôtel Lux, il détourne le regard pour ne pas voir ces bandes de gosses en haillons qui tendent furtivement la main.
C’est son passé qui doit et va disparaître.
Et il lui suffit de quelques pas pour oublier ces silhouettes chétives, faméliques, leurs regards d’animaux traqués.
Il dispose d’un bureau. Dans les couloirs, on s’efface pour le laisser passer. Les femmes russes, blondes et grasses, s’ouvrent pour lui comme des fruits mûrs.
Il sent peu à peu que cette brûlure qui le tenaillait en permanence et dont il avait cru qu’elle était la vie même s’atténue, s’efface.
Il parle. On l’écoute. Il commande. On lui obéit. Il désire. Il baise. Il apprend à jouir.
Souvent, un cauchemar le hante : il pourrait redevenir cet enfant rejeté, cet orphelin. Alors il veut être le meilleur des fils de la révolution, l’exécutant le plus obéissant des tâches fixées par le Centre.
Il veut appliquer sans l’ombre d’une hésitation, sans la discuter le moins du monde la ligne du Parti telle qu’elle a été tracée par le Secrétaire général.
Alfred Berger ne quitte pas des yeux Staline.
Il imite même la démarche lente, presque hésitante, de celui qu’on commence à appeler le « meilleur disciple de Lénine ». Il se range parmi ses partisans. Cet homme-là, aux gestes maladroits, à la voix rauque, est issu du peuple. Il vient d’« en bas ». Il n’est pas comme ces Trotski, Boukharine, Kamenev, Zinoviev, un fils de puissant, un rallié à la révolution. Il doit tout au Parti. Sans lui, il ne serait qu’un orphelin.
« Je ne suis pas un homme libre, dit-il ; si le Parti me donne un ordre quelconque, je dois me soumettre. »
Alors Alfred Berger acclame Staline, mêle sa voix à ceux qui injurient Trotski, « ce menchevik, ce traître, cette fripouille, ce libéral, ce menteur, cette canaille, ce misérable phraseur, ce renégat ! »
Qu’on le fasse taire ! Tout le pouvoir au Parti ! Tout le pouvoir à Staline !
Et il approuve ce dernier qui confie :
« Oui, camarade, je suis brutal vis-à-vis de ceux qui manquent de parole, qui décomposent et détruisent le Parti. »
Pas de complaisance, pas de compassion ni de pitié, pas d’excuses pour les traîtres, pour ces privilégiés, ces journalistes, ces écrivains, ces bourgeois et même ces aristocrates qui ont rejoint le Parti et qui en sont devenus des dirigeants.
Alfred Berger les a connus à Moscou, au bar de l’hôtel Lux. Il s’est assis à leur table. Il a trinqué avec eux à la santé de Staline, mais il a perçu leurs réticences, leur ironie. Il les a vus échanger des regards pleins de commisération à son endroit.
Il ne parle ni le russe, ni l’allemand, ni l’anglais, ni l’italien, comme cette comtesse vénitienne qui se prétend une camarade. Mais quand il a posé la main sur le genou de Julia Garelli comme il l’a fait tant de fois avec d’autres jeunes femmes, elle s’est écartée comme s’il avait eu la gale.
Il les a revus à Paris, ces Willy Munzer, Heinz Knepper, et naturellement cette Julia Garelli qui partage sa chambre avec ce Juif, ce Samuel Stern, diamantaire, dont la sacoche de cuir noir est toujours pleine de liasses de billets qu’il remet à Alfred Berger comme s’il s’agissait de son argent personnel, alors que c’est celui du Parti.
Et c’est avec cet argent-là que Stern paie ses notes à l’hôtel Lutetia ou dans les bordels qu’il fréquente.
Ça, des communistes ?
Une Internationale de la noce qui s’est terrée dans les boîtes de nuit quand les ouvriers ont manifesté pour protester contre l’exécution aux États-Unis de Sacco et Vanzetti, deux anarchistes. Les manifestants ont mis le feu au Moulin-Rouge, repoussé les charges de la police, lancé des billes sous les sabots des chevaux des gardes mobiles, et les noceurs – peut-être, parmi eux, Samuel Stern – n’ont pas osé montrer le bout de leur nez !
Ça, des camarades ?
19.
Lorsque Alfred Berger prononçait ce mot de « camarade », Julia Garelli-Knepper détournait la tête, feignait de ne pas avoir entendu, évitant ainsi de regarder et donc de reconnaître cet homme dont chaque geste, chaque mot la mettaient mal à l’aise :
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