Max Gallo - Le pacte des assassins
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« Visage gris, main moite, cet homme m’inquiète, a-t-elle écrit en 1934. J’ai l’impression qu’il me guette, prêt à bondir comme un fauve. Mais ce n’est pas un lion, plutôt une hyène ou un chacal.
Je m’en veux d’employer ces mots qui sont ceux dont on accable les camarades accusés d’être “déviationnistes”. Berger est tout le contraire. C’est l’un des meilleurs staliniens français, proclame-t-on au secrétariat du Komintern. J’approuve par mon silence les propos de Piatanov. Et Thaddeus Rosenwald, Heinz Knepper et Willy Munzer gardent la tête baissée.
Mais, dès que nous avons quitté le bureau de Piatanov, Thaddeus Rosenwald, qui vient d’être chargé d’une mission à Berlin, qui sait quel sort les nazis réservent aux agents de l’Internationale, murmure en me prenant par le bras :
— Cela fait bien longtemps que nous sommes vivants, Julia, peut-être trop longtemps. Avec des camarades comme Alfred Berger ou Piatanov, et l’Autre, le Successeur, le meilleur disciple…
Thaddeus s’interrompt comme s’il prenait conscience de son imprudence, de sa témérité suicidaire :
— Pourquoi est-ce que je me confie à toi, Julia, comtesse Garelli ? Quand on t’interrogera, tu diras : tel jour, Rosenwald le renégat a calomnié celui-ci, celui-là, il a même osé…
Il s’interrompt une seconde fois, puis, peu après, au bar de l’hôtel Lux, il ajoute :
— Oui, je suis fou ! Mais nous n’avons en réserve que deux possibilités d’avenir : ou bien nos ennemis nous pendront, ou bien les nôtres nous fusilleront. »
Julia se méfiait donc d’Alfred Berger, cherchant à l’esquiver lorsqu’elle l’apercevait dans les couloirs ou au bar de l’hôtel Lux, ou encore dans la salle d’un congrès de l’Internationale.
Mais Berger insistait, répétait :
— Ma chère camarade, tu te souviens ?
Il la contraignait à lever la tête. Elle s’efforçait alors de le défier du regard, mais il demeurait impassible, inexpressif, malgré une esquisse de sourire.
Il égrenait d’une voix calme leurs rencontres : cette première fois, ici à Moscou, dans ce bar de l’hôtel Lux, quelques semaines après la mort de Lénine – il inclinait un peu la tête en signe de deuil, d’émotion, et murmurait “Notre Grand Lénine”, puis poursuivait : ils s’étaient vus plusieurs fois à Paris dans les salons de l’hôtel Lutetia, à Bobigny, à l’école du Parti, et rue Lafayette lors d’une réunion du Secrétariat, en présence de Jacques Miot, de Jacques Duclos, de Maurice Thorez. Il plissait un peu les yeux, comme pour affûter son regard, scruter les réactions de Julia, car il ne citait pas le nom de Boris Serguine, mais il voulait lui faire comprendre qu’il savait qu’elle avait eu une liaison avec ce dernier qui, depuis lors, avait été exclu du Parti pour activité fractionnelle, trotskisme, collusion avec les socialistes, lesquels n’étaient que des sociofascistes, et donc trahison.
Thaddeus Rosenwald, comme Heinz Knepper ou Willy Munzer, en avaient conclu que le dénonciateur, le procureur, l’exécuteur n’avait été autre qu’Alfred Berger.
Il se tenait dans l’ombre, « visage gris, main moite », écrit une nouvelle fois Julia Garelli.
Il laissait Jacques Miot et Maurice Thorez pérorer, déchaîner l’enthousiasme des salles du congrès. Lui, était assis auprès de Jacques Duclos.
« Ces deux-là, chuchotait Willy Munzer – et Thaddeus Rosenwald approuvait – sont les correspondants français des “Organes” : Guépéou, NKVD, services secrets. Ce sont eux qui nous surveillent, qui rédigent les rapports adressés à Piatanov, et donc à Staline.
— À Berlin, c’est Trounzé qui tient le même rôle, ajoutait Rosenwald. Trounzé, tu te souviens ? »
Elle avait surnommé ce Géorgien « le Rat ». C’était il y avait des années. Il l’avait raccompagnée en Russie. Depuis, il était « monté dans le Parti », dans la hiérarchie des « Organes » et des Services. On savait qu’il était souvent reçu au milieu de la nuit par Staline, qu’ils buvaient ensemble et chantaient en chœur des refrains géorgiens.
Alfred Berger avait lui aussi gravi les échelons de l’appareil.
Il était devenu secrétaire du Secrétariat du Parti, chargé d’établir les « biographies » de chaque camarade et de transmettre ces « bio » au siège de l’Internationale. Le Centre décidait si on pouvait faire confiance à ce camarade ou, au contraire, le priver peu à peu de toute responsabilité afin qu’il ne se rebelle pas, qu’il s’enfonce lentement dans l’anonymat, que ses liens avec ses camarades se relâchent, puis se rompent. Et lorsqu’il n’était plus qu’un homme seul, sans pouvoir, presque oublié, on le couvrait tout à coup d’un monceau d’immondices, de calomnies, on le condamnait à la mort sociale.
— Bienheureux celui-là, ajoutait Thaddeus Rosenwald. Ou bien malheureux, c’est l’un ou l’autre, question d’individu, affaire d’âme, de point de vue, de sensibilité. À la Loubianka, ils choisiront pour nous, la mort sociale coïncidera avec la mort physique. Ils ont des souterrains pour ça !
Thaddeus Rosenwald riait, levait sa coupe de Champagne.
Et chaque fois que Julia Garelli croisait Alfred Berger, qu’elle le voyait avancer les lèvres pour prononcer ce mot de « camarade », elle frissonnait.
Mais que faire ? Comment rompre ? Où aller ? Quitter la Russie, l’Internationale, ne plus rien espérer, renier sa jeunesse et ses illusions, se retrouver face au noir du fascisme ou du nazisme ?
— Nous sommes condamnés à être fidèles, à attendre qu’on nous tue, murmura un jour Willy Munzer.
Et lorsqu’il avait vu Alfred Berger s’approcher, il avait ajouté plus bas encore, remuant à peine les lèvres :
— Berger, lui, ils l’ont enchaîné. Ils le tiennent.
Comme Julia Garelli-Knepper le regardait avec étonnement, Munzer avait chuchoté :
— Je te raconterai.
Puis il avait répondu d’un hochement de tête au doucereux « Salut, camarade » d’Alfred Berger.
20.
J’ai voulu connaître la face obscure du destin d’Alfred Berger, celle qu’une confidence de Willy Munzer, chuchotée à l’oreille de Julia Garelli, avait dévoilée.
Alfred Berger aurait donc été « enchaîné », « tenu », contraint d’exécuter les ordres des maîtres chanteurs de Moscou.
Quels actes avait-il accomplis pour que Piatanov, Trounzé, les agents des « Organes » et des Services, et, au-dessus d’eux, Staline aient barre sur lui, le « tiennent » ?
La recherche de la réponse à cette question devint pour moi une quête obsessionnelle.
Alfred Berger était mon origine. Je portais son nom. J’avais passé des mois à recomposer le puzzle de sa vie. Et j’étais fier de mon récit.
L’abîme de sa naissance, cette vie d’emprunt dont on lui avait fait l’aumône expliquaient – avais-je cru et écrit – ses révoltes, son engagement, ses fidélités, ses haines, ses bassesses et ses lâchetés.
Je lui avais ainsi accordé des circonstances atténuantes, et ma raison en était apaisée.
J’avais même élaboré une théorie selon laquelle les fanatiques – Torquemada, Robespierre, ou « mon » Alfred Berger – étaient tous des hommes blessés dans leur enfance, des fous de douleur, prêts à tout pour trouver un peu d’apaisement et de répit.
Exercer le pouvoir, martyriser les autres les calmaient.
Mécanique par trop simpliste !
Les quelques mots de Willy Munzer m’en ont tout à coup convaincu.
Et j’ai eu le sentiment de m’être laissé égarer dans l’un de ces labyrinthes où se perdent les intrus, les pillards, les profanateurs qui ne parviendront jamais à la salle funéraire et ne découvriront jamais, dans le sarcophage, le visage de la momie.
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