Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Mon corps tout entier, enfermé dans l’armure, n’était plus que souffrance ; j’avais les bras brisés à force d’avoir frappé.

La nuit, quelques hommes qui avaient réussi à traverser l’une des baies se faufilaient jusqu’à nous. Ils arrivaient de Messine où le gouverneur Garcia de Toledo, au nom du roi d’Espagne, essayait de les retenir, empêchant la constitution d’une armée de volontaires.

Une de ces nuits, parmi la dizaine de ceux qui nous avaient rejoints après que leur bateau eut été pris en chasse par les galères barbaresques, j’ai reconnu Robert de Buisson et nous nous sommes étreints.

— Huguenot, a-t-il dit, mais chrétien !

Il a fait glisser son gantelet sur le fil du glaive qu’Enguerrand de Mons venait de lui remettre.

— Les Rois Très Catholiques vous laissent massacrer. Je n’aime pas ça. Je suis ici. Mais, demain, peut-être recommencerons-nous à nous étriper !

Il m’a entraîné sur ce qu’il restait du chemin de ronde.

Sa sœur Anne de Buisson avait regagné la France à l’occasion d’un voyage de la reine Élisabeth à Bayonne où elle devait rencontrer sa mère, Catherine de Médicis, et Charles IX.

— Elle a fui l’Espagne.

Il m’a serré l’épaule.

— Vous l’aviez avertie. Peut-être vous doit-elle la vie…

Cette nuit-là, laissant sur place les morts et les blessés, nous avons dû abandonner les remparts et les tours du fort Saint-Elme et nous nous sommes enfermés dans la ville de Bourg qui jouxte le fort. Nous avons tous prêté serment de ne plus reculer. S’ils pénétraient dans la ville, les infidèles ne trouveraient que nos cadavres.

À l’aube il y a eu des cris de rage et d’effroi.

Enguerrand de Mons, Robert de Buisson et d’autres chevaliers étaient sur la jetée du port et j’ai aperçu des planches que le ressac poussait vers le rivage avant de les en éloigner.

Je me suis avancé. J’ai hurlé.

Les corps des chevaliers et des soldats chrétiens prisonniers des infidèles avaient été fendus en croix à grands coups de lame, puis cloués sur des planches et jetés à la mer pour qu’ils viennent s’échouer sur la rive de Bourg que nous défendions encore.

Les infidèles voulaient, en nous terrifiant, nous faire abandonner le combat.

Enguerrand de Mons, Robert de Buisson, d’autres compagnons d’armes et de foi et moi sommes entrés dans l’eau et avons tiré à terre les corps de nos frères martyrisés et profanés.

Nous les avons décloués, réunissant leurs membres écartelés, rapprochant les chairs, enveloppant leurs corps dans nos bannières rouges à croix blanche. Puis, à genoux, nous avons juré de vaincre et de les venger.

Le Grand Maître Jean de La Valette nous a rassemblés autour de lui. Il fallait, a-t-il dit, infliger aux infidèles la « paie de Saint-Elme ».

Le Grand Maître s’est éloigné de quelques pas en compagnie de son conseil, puis Enguerrand de Mons est revenu vers moi.

— Je reconnais là l’œuvre de Dragut-le-Cruel, lui ai-je dit comme il passait à proximité.

Il ne m’a pas regardé, a sauté sur la jetée, criant que nous allions faire payer aux infidèles leur cruauté.

Des hommes d’armes ont conduit sur la grève ceux que nous avions capturés. Ils les ont contraints à s’agenouiller et ont commencé à les décapiter.

Le sang giclait. Les têtes roulaient sur les galets.

Les infidèles ne cherchaient pas à se débattre. Ils ne criaient pas. Ils n’imploraient pas grâce.

Les hommes d’armes ont jeté les têtes dans des sacs et sont remontés vers les remparts de la ville. Ils tiraient les sacs qui rebondissaient sur les galets puis les pavés, y laissant une traînée de sang.

Puis ils ont chargé nos canons avec ces boulets de chair.

Et j’ai vu les têtes voler vers le camp des infidèles.

Nous avons continué à nous battre, résistant sur les remparts de Bourg alors que montaient à l’assaut des milliers d’infidèles.

Ils semblaient ne pas voir le rideau de flammes que nous dressions devant eux. Elles les dévoraient. Mais d’autres surgissaient et quand certains parvenaient jusqu’aux remparts leurs yeux exorbités et leurs cris révélaient qu’ils avaient la tête remplie des rêves qu’alimente le haschich. Nous n’avions aucune peine à les tuer. Ils ne se défendaient pas, c’était comme s’ils avaient oublié que la mort les attendait au bout de nos glaives et de nos piques.

Mais leur nombre nous écrasait et leurs boulets creusaient dans nos rangs des sillons sanglants.

Une nuit, nous avons cru qu’ils avaient réussi à débarquer sur la jetée et la grève.

Nous nous sommes précipités et nous avons vu une foule de chevaliers portant la croix, sautant dans l’eau, marchant vers le rivage, glaive brandi.

C’était enfin le « grand secours » ! Garcia de Toledo avait dû céder et laisser neuf mille hommes quitter Messine pour venir combattre à nos côtés, sauver Malte, la garder au Christ.

À l’aube ils ont attaqué les infidèles qui ont pris la fuite.

Nous étions vainqueurs.

Le temps des averses d’automne commençait. Le magistrale soufflait, glacial.

Nous avons prié, agenouillés au milieu des ruines et des tombes.

J’ai levé la tête vers le ciel bas.

La pluie a lavé mon visage et noyé mes larmes.

36.

Je marche au sommet de ces hautes falaises que la mer sape à grands coups sourds.

Je m’approche de l’à-pic. Je scrute ces rochers, ces débris de promontoire que la mer ensevelit puis laisse réapparaître au gré de la houle, des bourrasques du magistrale qui souffle de l’ouest, humide et glacé.

Je veux voir si d’autres corps mutilés, déchiquetés, défigurés, gonflés, ont été rejetés par le ressac.

Car chaque jour, depuis que la tempête a commencé, les vagues déposent à nos pieds ces restes d’hommes.

Quelques-uns portent encore une botte, un ceinturon ; l’un d’eux avait même, comme incrusté dans la chair de son visage dont la mer et les requins avaient dévoré les traits, une partie de son casque.

Ceux-là, on peut savoir s’ils sont janissaires ou chevaliers.

Mais la plupart de ceux qui sont venus s’accrocher aux rochers, s’agripper aux galets de la grève, se recroqueviller dans les anfractuosités de la jetée, sont nus et rien ne permet de les reconnaître. Leur peau a peut-être été blanche ou mate, leurs cheveux ont peut-être été noirs ou blonds, mais la mer a effacé ce qui les opposait.

Comment savoir si ces morceaux d’hommes sont ceux de chrétiens ou d’infidèles ?

Je ne me lasse pas de les repérer, et, en dépit du vent, je me penche comme si je voulais être le premier à découvrir un nouveau corps.

Cela s’est produit plusieurs fois déjà et j’ai eu l’impression que ces cadavres me montraient le fond de l’abîme dans lequel venait se fracasser toute vie.

Celle d’un infidèle comme celle d’un chrétien, d’un catholique comme d’un hérétique.

Et cette pensée était un fer rouge plongé en moi, de ma tête à mon ventre, un épieu de feu qui me faisait douter de Vous, Seigneur.

Pourquoi cette cruauté entre les hommes, si l’infidèle et le chrétien n’étaient plus que ces baudruches lacérées avec lesquelles jouait la mer ?

J’aurais voulu, Seigneur, partager mon désespoir.

Mais à qui le confier ?

Je suis entré à plusieurs reprises dans l’église de Bourg que nous appelions désormais Sainte-Marie-de-la-Victoire. Je voulais m’agenouiller dans l’obscurité du confessionnal, devant un prêtre. Mais, à chaque fois que j’ai parcouru la nef, on y célébrait la messe pour un chevalier mort des suites de ses blessures. Son cercueil était placé devant l’autel. Le Grand Maître de l’ordre, avec sa chasuble rouge marquée de la croix blanche, était agenouillé, entouré des chevaliers de son conseil.

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